usqu’à la semaine dernière, ils n’étaient plus qu’une dizaine d’employés de la compagnie Air Mali pour assurer la permanence. Désormais, il ne reste plus que le seul Directeur général, tous les autres travailleurs étant licenciés par le partenaire stratégique de la société, le réseau Agha Kan, qui, pourtant, refuse le dépôt de bilan et annonce la reprise des activités dans neuf mois. Le dernier conseil d’administration d’Air Mali a mis » la société dans une situation de sommeil « , un terme et une méthode qui n’existent nulle part dans la législation malienne. En clair, le Directeur général aura pour mission de poursuivre les étapes et formalités exigées par la loi et de procéder à la liquidation de la société, au grand dam de ses ex-employés, qui interpellent les autorités de la transition.
La situation de la compagnie Air Mali va de mal en pis. Même si la Direction générale projette une reprise des activités dans neuf mois, tout laisse croire que l’entreprise va vers un dépôt de bilan. En effet, sur plus de 200 agents, une dizaine, notamment des délégués du syndicat et du personnel avaient été épargnés. En réalité il s’agissait de se donner le temps pour les formalités juridiques devant l’inspection du travail. Finalement eux aussi ont reçu la semaine dernière leur décision de licenciement. Désormais, le Directeur général est le seul agent actif de la compagnie.
Cette situation est d’autant plus regrettable si l’on sait que les Maliens avaient fondé beaucoup d’espoir sur cette compagnie qui était pourtant bien partie pour se faire une place dans le ciel africain.
Malheureusement, la mauvaise gestion était au rendez-vous. Entre 2010 et 2011, la compagnie a cumulé plus de 25 milliards de FCFA de perte. C’est pourquoi, l’un des agents de l’entreprise affirme que la crise politico-sécuritaire qui a éclaté suite au coup d’Etat de mars dernier a été un prétexte pour enfoncer la compagnie dans la crise. Chose qui irrite aujourd’hui les agents, c’est le fait d’arrêter toutes les activités aériennes alors que la situation sécuritaire du pays s’améliore, et qu’au même moment d’autres compagnies aériennes continuent de fréquenter la destination Mali.
Aussi, les agents d’Air Mali sont agacés par la méthode de leur employeur qui continue d’utiliser les appareils de la compagnie (entre Ouaga et Abidjan avec souvent escale à Bamako) avec l’immatriculation malienne mais au profit d’une autre compagnie membre du groupe Celestair. Or, dans une note explicative datée du 21 janvier, le Directeur général, Abdérahmane Berthé, soulignait que « La mise en sommeil qui équivaut à une cessation temporaire d’activité n’affecte en rien la continuité de la personnalité juridique de la société qui continue à exister et à fonctionner à travers ses organes légaux et décisionnels. C’est en vertu de cette décision de cessation temporaire d’activité que tous les vols ont été suspendus depuis le 24 décembre 201e et qu’il a été mis fin à un certain nombre de contrats « .
En tout cas, les agents licenciés de Air Mali interpellent fortement les plus hautes autorités de la transition à agir face à cette situation, qui doit conduire à la liquidation de l’entreprise au lieu de sa reprise dans neuf mois.