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Attentat de Gao : Le Laxisme de nos forces en cause !
Publié le jeudi 26 janvier 2017  |  Carrefour
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© AFP par STRINGER
Des soldats se rassemblent près d`un pickup après l`attaque kamikaze qui a ensanglanté un camp de Gao, au Mali, le 18 janvier 2017.
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Mercredi 18 janvier, au moment où les FAMAS préparaient le 56ème anniversaire de la naissance de l’armée malienne, à 8h 45 mn, des kamikazes à bord d’un véhicule ont foncé à bord d’une Land Cruiser sur le camp du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) à Gao, pour se faire exploser.
Le bilan très lourd selon les dernières informations s’élèverait à plus de 100 morts et plus de 115 blessés. Le MOC est un organe prévu par les accords du 15 mai 2015. Sa mise en œuvre a été maintes fois reportée pour plusieurs raisons notamment, la mauvaise foi de la CMA, l’application de critères rigoureuse pour l’intégration des éléments, la non identification formelle des éléments de la CMA et de la Plateforme.
A peine commencé, il y a une dizaine de jours le MOC vient de connaitre son premier attentat sanglant qui rappellent les tueries d’Aguelhok. Sur les 700 éléments présents dans le camp, plus de 200 ont trouvé la mort plusieurs soldats ont été blessés. L’attentat a été revendiqué par la katiba Al-Mourabitoune de l’Algérien Moctar Bel Moctar.
Comment cela est-il arrivé ?
De sources sécuritaires, un véhicule du MOC a été enlevé une semaine avant l’attentat dans la ville de Gao. Des recherches ont-elles été menées pour retrouver l’engin ? On ne le saura peut être jamais. Ce qui est sûr c’est que le camp de Gao à l’image des autres garnisons du pays, n’est doté d’infrastructures adaptées au contexte de guerre asymétrique ce qui complique les contrôles.
La réhabilitation des camps militaires au Mali, ne concernent généralement que les bâtiments, les clôtures sont laissées à l’abandon. L’autre aspect tape à l’œil est la négligence parfois coupable des soldats au niveau des postes check point. Chaque camp militaire a plus d’une dizaine de portes d’entrée. Ce qui est valable autant pour les casernes de Bamako, que les casernes des régions et des cercles.
Au lieu de contrôler les sorties et les entrées des véhicules et autres engins les soldats en faction préfèrent siroter du thé dans le pire des cas ils jouent à la belote. Cela est valable pour toutes les casernes du Mali y compris les camps de la gendarmerie, de la garde nationale et des autres corps d’armée.
Nous citerons un seul exemple, le cas du palais présidentiel. Pour des raisons de rénovation, des entreprises y travaillent depuis plus de deux ans. Au début des travaux les travailleurs avaient des badges d’identification ce qui était gage de sécurité,. Mais le hic qui fait tilt, c’est le manque de contrôle des véhicules qui transportent les matériaux pour les travaux de réfection .Apparemment ils ne subissent plus de contrôle. Cela constitue un point faible dans le dispositif sécuritaire du palais.
Imaginons un seul instant que des terroristes se dotent d’une camionnette bourrée de bombes TNT et se fassent passer pour des livreurs de matériels destinés au chantier du palais et qu’ils fassent exploser la charge ? Les dégâts seront énormes et le système sécuritaire malien sera décrié partout.
Nous citerons également un autre exemple relatif au volet sécuritaire du 27ème sommet Afrique-France, tenu à Bamako du 13 au 14 janvier 2017. Les éléments de la DGSE française ont testé le dispositif sécuritaire malien depuis l’aéroport de Sénou jusque dans la salle de conférence du palais des congrès de Bamako. Effet après l’atterrissage de leur vol spécial sur le tarmac de l’aéroport Modibo Keita ils sont descendus avec une valise contenant des explosifs. Ils ont ensuite refusé de poser la valise pour le contrôle scanner malgré l’insistance des policiers de l’aéroport chargés du contrôle .
Arrivés au niveau du CICB, ils sont allés dans la salle de conférence avec ladite valise contenant des explosifs sans aucun contrôle. C’est un seul élément de la police qui a eu le courage d’exiger du porteur de la valise de se soumettre au contrôle. Il a suffi que l’agent français porteur de la valise proteste à haute voix, pour dire que c’est sont ses affaires personnelles, pour que l’agent de la police nationale malienne le laisse passer sans savoir le contenu de la valise.
Ressortis avec la valise ils ont ricané dans la land cruiser qui les transportait se moquer de nos forces de sécurité qui selon ont un dispositif très perméable.
Le porteur de la valise a dit au chauffeur malien, qu’on devrait le contraindre à ouvrir sa valise ou l’interdire l’accès de la salle. Voici donc des exemples qui démontrent, que la vigilance des acteurs de la sécurité doit être de mise.
Par voix de presse nous avons appris que des enquêtes seront menées pour détecter les origines de l’attaque de Gao. Cela ne nous rassure pas, dans la mesure où depuis le drame d’Aguelhok, en janvier 2012, la débâcle des FAMAS le 21 mai 2014 à Kidal, les assassinats des FAMAS à Boni, à Nampalla, la tuerie des jeunes de Gao etc…, aucune enquête n’a permis d’identifier encore moins d’appréhender l es auteurs de ces crimes.
Cet attentat ne fera donc pas exception à la règle, par rapport aux nombreuses enquêtes annoncées à coup de chants de sirène, mais sans jamais de suite. En 2016 seulement, il y a eu 118 attaques terroristes contre les forces au nord du Mali. Ce chiffre en dit long sur la capacité de nuisance des groupes terroristes dans la partie septentrionale du pays et même au centre, presque 20 mois jour pour jour après la signature de l’accord pour la paix du 15 mai 2015.
A ce rythme élevé des attaques, le mal malien dans sa partie septentrionale ne sera jamais déraciné. Qu’est-ce que le Président IBK va encore dire au peuple qui prouve que l’espoir qu’il a porté à cet accord reste intact ?
Badou S. KOBA
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