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L’Indépendant N° 3209 du 26/2/2013

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Election présidentielle de juillet 2013 : l’ex-Premier ministre Cheick Modibo Diarra pourra-t-il rebondir ?
Publié le mercredi 27 fevrier 2013  |  L’Indépendant


© Autre presse par dr
Le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra


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Après un séjour d’un peu moins d’un mois à l’étranger, l’ancien Premier ministre « de pleins pouvoirs», Dr Cheick Modibo Diarra est arrivé le samedi dernier à Bamako. Il semble que l’ex-navigateur interplanétaire continue à croire dur comme fer en ses chances de se faire élire (en juillet prochain) à la magistrature suprême de la République du Mali. Lueur ou leurre ?

Le leader du RpDM avait symbolisé l’espoir de tout un peuple. Après des actions humanitaires dans les villages et hameaux de sa terre natale du Mali, après avoir traîné sa bosse dans les laboratoires d’astrophysique au pays de l’oncle Sam, avec à la clé des opérations de dons à des écoles, le pilotage du campus numérique, l’astrophysicien a fini par s’imposer dans l’opinion comme probable successeur du président Amadou Toumani Touré. Doté de moyens financiers non négligeables, le patron de l’opération Pathfinder pouvait surprendre lors de l’élection présidentielle avortée du 29 avril 2012. Puis survint, un 22 mars 2012 de triste mémoire, un coup d’Etat qui va changer le destin du colosse ségovien. Après la signature de l’accord-cadre du 6 avril 2012 entre la junte incarnée par le CNRDRE et la CEDEAO, Dr Cheick Modibo Diarra est bombardé Premier ministre de « pleins pouvoirs ». Montesquieu ne croyait si bien écrire «tout homme qui a le pouvoir est porté à en abuser ». Le chef du gouvernement de la transition a poussé du poil de la bête pour finir par nourrir à tout rompre son rêve de devenir le prochain locataire du palais de Koulouba. La suite de ce parcours, on le sait, sera un véritable mélodrame. Le chef du Gouvernement sera un puissant rival du chef de l’Etat. « Je ne sais à qui je vais remettre ma démission », avait lancé à gorge déployée, comme pour défier un pauvre Dioncounda Traoré à peine remis de son passage à tabac dans ses bureaux de la présidence un 21 mai 2012 de triste mémoire… Ce feuilleton se poursuivra par une mésintelligence à peine voilée entre trois pôles de pouvoir à Bamako : la junte à Kati, la présidence de la République et la primature. Le paroxysme de cet imbroglio sera atteint au soir du 11 décembre, lorsque Dr Cheick Modibo Diarra a été contraint à la démission par des militaires de l’ex-junte. Ce qui va finalement pousser l’homme, que l’on disait souffrant, à observer un « repli tactique » à travers un voyage à l’extérieur…

C’est après un long périple qui l’a conduit successivement à Dakar, Johannesburg en Afrique du Sud – où il dirigeait auparavant la représentation de Microsoft pour l’Afrique et le Moyen-Orient -, Paris et aux Etats-Unis, que l’ancien Premier ministre a posé ses valises, le samedi dernier, à l’aéroport international de Bamako-Sénou. Parti du Mali dans les conditions ci-dessus décrites, le leader du RpDM n’a passé que moins d’un mois hors de son pays avant d’y retourner. Comme pour démentir toutes les rumeurs qui le disaient en fuite de peur d’être mis sous les verrous. Cela à la suite d’informations selon lesquelles l’ex-Premier ministre de « pleins pouvoirs » aurait eu quelques indélicatesses avec les deniers publics notamment les 2 milliards F CFA et les 4 milliards F CFA reçus respectivement du Maroc et de l’Algérie. Si, d’après certaines sources, la somme versée par l’Algérie avait servi à acheter des armes russes, que sont devenus les 2 milliards F CFA reçus du Royaume chérifien ? L’ex-Premier ministre saisira, certainement, l’occasion pour répondre à ses détracteurs qui, à défaut, souhaiteraient le voir devant le juge pour s’expliquer.

Avec ce retour inattendu, Dr Cheick Modibo Diarra, loin de défier l’ex-junte que l’on dit opposée à son départ à l’étranger pour y recevoir des soins, l’ex-navigateur interplanétaire serait en train de se préparer pour « participer pleinement » à la vie de la nation. Il pourrait se lancer dans la course pour la présidentielle du juillet prochain. Si l’homme a encore quelques amis (qu’il a fait nommer) au sein du Gouvernement comme le ministre de la Santé, Zoumana Makadji, celui de l’Action humanitaire Dr Mamadou Sidibé, le colosse aura du pain sur la planche pour se faire une place au soleil devant les candidats de l’Adéma, du RPM, de l’Urd et des autres formations politiques lors de la prochaine présidentielle. L’immobilisme de l’action gouvernementale, les bourdes verbales lors de son passage aux affaires auront marqué certains esprits. Il semble par ailleurs que l’homme s’était grillé dans ses relations avec des dirigeants de la sous-région comme Blaise Compaoré du Burkina Faso, Thomas Boni Yayi du Bénin, Alassane Dramane Ouattara de Côte d’Ivoire. Toutefois, les nombreuses associations qu’il aurait sponsorisées peuvent lui servir d’appoint au sein d’un électorat en perte de repère. A cela pourra s’ajouter la dose de sympathie que Cheick Modibo a pu s’octroyer au sein des partis comme le MPR de Choguel Maïga, la CARE-Afriki Lakuraya de Cheick Boucadry Traoré (fils de Moussa Traoré), tous très proches de son beau –père d’ancien président, le Général Moussa Traoré. Mais ces atouts peuvent-ils faire rebondir l’ancien patron Microsoft Afrique ? Rien n’est moins sûr.

Rappelons que le siège du RpDM vient d’être transféré dans un immeuble flambant neuf sis au quartier Hippodrome. Pour appâter les électeurs de la commune II ? Rien n’est exclu mais, aux dires de son entourage, le président du RpDM serait en pourparlers avancés avec d’autres leaders politiques en vue de soutenir sa candidature à la présidentielle du 7 juillet prochain.

Bruno Djito SEGBEDJI

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