C'est le 20 janvier dernier fête de l'armée malienne que le peuple de Gao attristé a choisi pour rendre un dernier hommage aux 77 éléments des FAMA, de la Plateforme et de la CMA victimes d'une attaque barbare perpétrée le 18 janvier 2017 contre leur camp connu sous l'appellation "camp-MOC" à Gao.
Sous le grand terrain contigu au super-camp de la Minusma, une foule nombreuse a pris part à la cérémonie sous haute sécurité des Forces armées maliennes et des Forces étrangères. Autorités régionales, FAMA, Mouvements armés, chefs Minusma et Barkhane, habitants de Gao, tous autour d'une cinquantaine de cercueils recouverts de vert-jaune-rouge. La parole n'a pas été facile pour Ibrahim Ould Sidati le représentant de la CMA. "Les émotions de la situation aujourd'hui me font perdre la parole. Mais de toutes les façons, je souhaite à tous vraiment de pouvoir accompagner ces ultimes soldats. Ceux qui ont sacrifié leur vie pour cette cause. Nous prions Dieu pour que leurs âmes reposent en paix".
Pour Me Harouna Toureh le représentant de la Plateforme, c'est la première fois qu'on enterre dans de circonstances douloureuses autant de fils du pays. "Dans ces caisses vous avez aussi bien des enfants de l'armée malienne, des soldats de l'armée malienne que des enfants combattants de la CMA et de la plateforme. Peut-être que c'est aussi l'image de l'inauguration d'une nouvelle ère. L'ère de la solidarité entre toutes les parties prenantes de l'accord. Je parle des soldats de l'armée malienne. Je parle des combattants de la CMA et des combattants de la Plateforme. Ils nous interpellent ces morts. Ils nous appellent à l'unisson. Ils appellent à la solidarité, à la fraternité. Sachons les écouter et suivre l'exemple qu'ils ont voulu donner, en faisant le sacrifice de leur vie pour que ce pays se redresse et que le peuple malien ait enfin la paix, la sécurité et la liberté".
Colonel Samballa Sidibé, coordinateur par intérim du MOC, dans sa lecture de l’oraison funèbre, a souligné que cet attentat n'ébranlera pas leur volonté d’aller de l'avant, sur le chemin de la paix. "Avec cet acte notre croyance, notre volonté, notre détermination pour la paix n'est et ne sera nullement ébranlée. C'est juste un coup dur que nous venons de subir. Inchallah nous retrouvons avec eux ainsi que nous mêmes la force de supporter sans jamais oublier le sens de leur sacrifice".
Après l’oraison funèbre et la prière de l'imam, les corps des 77 combattants du MOC ont été portés en leurs dernières demeures au cimetière du village de Balgoundjé.