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Le président gambien Barrow a quitté le Sénégal pour rentrer dans son pays
Publié le jeudi 26 janvier 2017  |  AFP
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Banjul - Le nouveau président gambien Adama Barrow a quitté jeudi après-midi le Sénégal pour regagner son pays, cinq jours après le départ en exil de son prédécesseur Yahya Jammeh, qui a marqué l'épilogue de six semaines d'une crise à rebondissements.

Son arrivée était prévue à 16H00 (locales et GMT), mais c'est seulement après 16H10 qu'il a quitté Dakar, la capitale sénégalaise, à bord d'un avion militaire portant l'emblème de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), a constaté un photographe de l'AFP.

Sous une haie d'honneur, il a été accompagné jusqu'à l'appareil par le président sénégalais Macky Sall et son Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne, selon la même source.

L'envoyé spécial de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, qui devait faire avec lui le voyage de Dakar à Banjul, a appelé "la communauté internationale à continuer à apporter son soutien au nouveau régime gambien".

"La réconciliation nationale doit être une priorité", a-t-il affirmé à l'intention du président Barrow avant son départ, en souhaitant "une transition pacifique, sécurisée et ordonnée".

Accueilli au Sénégal depuis le 15 janvier à la demande de la Cédéao, qui craignait pour lui tant que M. Jammeh était en place, M. Barrow différait jusque-là son retour, invoquant des inquiétudes pour sa sécurité.

La Gambie, petit pays anglophone totalement enclavé dans le Sénégal, à l'exception d'une étroite façade côtière prisée des touristes, a été dirigée d'une main de fer pendant 22 ans par Yahya Jammeh, un ancien militaire.

Vainqueur de l'élection du 1er décembre face à Yahya Jammeh - qui avait initialement reconnu sa défaite avant de se raviser le 9 décembre -, Adama Barrow a prêté serment le 19 janvier à l'ambassade de Gambie à Dakar.

Peu après, la Cédéao lançait une opération pour forcer au départ M. Jammeh, qui a finalement quitté le pays le soir du 21 janvier pour être accueilli par
la Guinée équatoriale.

Depuis sa prestation de serment, M. Barrow n'est plus apparu en public, ni ne s'est adressé directement à son peuple, accordant seulement une série d'interviews à des médias locaux et internationaux.

- Célébration le 18 février -

A l'aéroport de Banjul, une foule était massée depuis le début de l'après-midi pour l'accueillir triomphalement, avec des groupes de danseurs et de joueurs de tambour, sous la surveillance de militaires sénégalais et nigérians de la Cédéao, cagoulés et lourdement armés.

"Il va développer ce pays! Il est bon, ce n'est pas un tueur", s'enthousiasmait une jeune femme, Adja Kombeh, en référence à son prédécesseur.

Sur la route de l'aéroport, des partisans de M. Barrow installaient une affiche géante invitant la population à une célébration générale le 18 février, anniversaire de l'indépendance de cette ancienne colonie britannique.

Dans un premier temps, M. Barrow "résidera chez lui jusqu'à nouvel ordre" plutôt qu'à la présidence, où la force de la Cédéao, sous commandement sénégalais, a installé son état-major, a indiqué à Banjul son porte-parole, Halifa Sallah.

Les défis s'annoncent immenses, à commencer par la mise en place d'une administration, engagée sur une fausse note avec le choix d'une vice-présidente, Fatoumata Jallow Tambajang, atteinte par une limite d'âge constitutionnelle.

Parmi les priorités, figure aussi la réforme des forces de sécurité, a indiqué M. Sallah.

Malgré le départ en exil de Yahya Jammeh, le nouveau chef de l'Etat a demandé la poursuite de l'opération militaire de la Cédéao, pour sécuriser le pays en attendant de s'assurer du contrôle effectif des services de sécurité et du territoire.

"Le président Adama Barrow nous a demandé deux ou trois semaines pour que nous puissions étudier s'il y a des stocks d'armes quelque part. Et s'il y a des mercenaires cachés quelque part", comme le craignent ses partisans, avait indiqué mardi le président de la Commission de la Cédéao, Marcel Alain de Souza.

La Cédéao a prévu de mobiliser jusqu'à 7.000 militaires, dont quelque 4.000 ont déjà été engagés, selon M. de Souza.

M. Barrow a également demandé à ces forces de rester six mois dans le pays, une décision qui appartiendra aux responsables militaires de la Cédéao, a-t-il ajouté.


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