L’erreur serait de croire et de s’en tenir à la revendication du mouvement terroriste Al-Murabitoune qui a revendiqué l’attaque terroriste perpétrée contre le camp du MOC à Gao le mercredi dernier.
Cette organisation terroriste en quête de communication a toujours été prompt sur les occasions pour faire parler d’elle, comme ce fut le cas lors de la prise d’otages à l’hôtel Radisson en 2015, de la tentative d’attaque contre l’hôtel Nord-Sud, ou encore les deux attaques contre certaines prisons du Mali (Banamba et Sanankoroba).
A part celle de l’hôtel Radisson, il y a des doutes sur la main invisible de Al-Murabitoune, en ce qui concerne les autres attaques terroristes perpétrées dans notre pays.
Pour cette énième fois, le même mouvement vient de se déclarer auteur de l’attaque contre le camp du MOC le mercredi dernier.
C’est donc une manière simple et efficace d’enterrer les enquêtes sur cette attaque, alors que plusieurs pistes méritent d’être exploitées dans cette affaire.
La frustration de certains groupes armés exclus du processus
La mise en place du Mécanisme Opérationnel de Coordination(MOC) a été émaillée d’incompréhensions et d’énormes tractations. Au-delà des différents problèmes sur le nombre de soldats devant être cantonnés dans le site, certains groupes armés se considérant comme partie prenante de l’accord se sont sentis exclus du processus. En son temps, ceux-ci avaient multiplié les sorties pour dénoncer cet état de fait. Puisque les sorties médiatiques n’ont pas payé, est-ce que ces groupes armés ne sont pas passés à l’acte pour une éventuelle démonstration de force et par la même occasion saboter le processus ?
La jeunesse de Gao pas très enthousiaste sur l‘installation du MOC dans leur ville
Cette jeunesse résistante n’a jamais vu d’un bon œil ce processus (mécanisme opérationnel de coordination), surtout qu’elle n’a pas été prise en compte. La majorité des ex-soldats ont été pris dans le Gatia qui est une organisation de Imghad et alliés. Cette jeunesse s’était également révoltée contre la venue des combattants de la CMA à Gao, jusqu’à ce que le nombre de combattants de cette organisation devant prendre part au MOC a été réduit pour les faire calmer.
Les autres suspects s’appellent Barkhane, MINUSMA, CMA :
La CMP (Convention des Partis Politiques de la Majorité Présidentielle) semble être plus lucide sur la recherche des auteurs de ce carnage. Dès le lendemain de l’attaque, les responsables de cette convention n’ont pas hésité à pointer du doigt l’opération française Barkhane et la MINUSMA, qu’ils ont traité de mauvais alliés. Ils ont fustigé la mauvaise foi de ces deux organisations.
Faut-il négliger cette thèse de la CMP ?
Ça veut dire que les enquêteurs doivent exploiter d’autres pistes que celle d’Al-Murabitoune.
Mais le Président de la République a quand même d’ores et déjà son auteur du forfait, en pointant directement du doigt Al-Murabitoune.
Issa Kaba