Le changement climatique frappe de plein fouet le secteur de l’eau avec un accent particulier sur les 18 centres de pompage d’eau potable du Mali, à fait savoir Boubacar Kane, le directeur général de la Société malienne de gestion de l’eau potable(SOMAGEP). Le responsable de la société d’eau s’exprimait le 26 janvier à l’hôtel Radisson Blu de Bamako, lors de la cérémonie de lancement du 19ème congrès de l’Association africaine de l’eau(AAE).
C’est jusqu’en février 2018 que Bamako abritera les travaux de la 19ème édition du congrès de l’AAE dont le thème fait écho au problème évoqué par le directeur général de la SOMAGEP. En effet, l’évènement s’intitule : « accélérer l’accès à l’assainissement et l’eau pour tous en Afrique, face au changement climatique». Le rendez-vous de Bamako fait suite à celui de Nairobi, tenu deux ans plutôt, au cours duquel la candidature du Mali a remporté les suffrages des pays membres.
Les centres de pompage de l’eau potable du Mali souffrent de la diminution du niveau de l’eau à cause du dérèglement climatique. « A partir de décembre on arrive plus à pomper de l’eau sur des stations de fleuve. « L’année dernière, le problème s’est posé à Ségou ; les crépines étaient dénudées et on a été obligé de creuser. Au moment où on installait ces installations, cette situation n’était même pas imaginable », a poursuivi Boubacar Kane.
Quant à Adama Tiémoko Diarra, le directeur général de la Société malienne du patrimoine de l’eau potable(SOMAPEP), il a déclaré qu’ « On ne peut plus pomper que 2000 m3 par jour dans certaines stations » en raison du changement climatique ayant déplacé les isohyètes. La nappe s’est dépréciée surtout dans les zones comme Kidal et Nioro du Sahel où il y a des stations dépendant de l’eau souterraine.
A Bamako, le congrès de l’AAE qui est un rendez-vous scientifique et technique penchera sur la problématique climatique en rapport avec le secteur de l’eau. Malick Alhousseini, le ministre malien en charge de l’eau, a estimé que plus de 300 millions d’Africains n’ont pas accès à l’eau potable malgré les immenses ressources dont dispose le continent. « Un service d’assainissement adéquat n’est pas insupportable ; il faut un changement de comportement », a déclaré Malick Alhousseni.