Cela fait plusieurs mois que la tension couve entre peulhs et bambaras à Dogofry, dans la région de Ségou. Selon nos sources, des individus mal intentionnés, en véhiculant des messages de haine contre les peulhs, font tout pour rendre la cohabitation difficile entre les deux communautés. En début janvier, un jeune berger du nom de Oumar Hameye Cissé a trouvé la mort suite à des querelles entre Bambaras et Peulhs.
Le drame est survenu dans la matinée du 4 janvier 2016, au dire de nos sources, Oumar Hameye Cissé, le jeune qui a perdu la vie, était accompagné de ses amis. Ils prenaient du thé dans un champ et soudainement trois individus sont venus auprès d’eux dont un muni d’un fusil. Ce dernier sans hésiter, à tirer a bout portant sur les jeunes peulhs. Blessés, ils seront conduits à l’hôpital où Oumar Hameye Cissé qui a été gravement touché, a succombé à ses blessures.
Les trois auteurs de la forfaiture seront arrêtés par la gendarmerie. Pour recouper les faits, nous avons joints la gendarmerie de Niono. Le commandant de brigade de la ville nous a ainsi indiqué qu’il est au courant de la situation. « Je suis au courant de la situation, mais je ne peux pas vous en dire davantage car je ne vous connais pas. Je suis désolé », a-t-il déclaré, malgré que nous ayons décliné notre identité dès l’entame de notre conversation.
Au dire de notre source, la communauté peuhle de dogofry ignore jusqu’à présent quelles sont les raisons qui ont poussé ces individus à commettre cet acte ignoble. « Ça fait des mois maintenant que certaines personnes de la localité de Dogofry persécutent et menacent les peulhs. Ces personnes malintentionnées incitent le reste de la population à chasser les éleveurs peulhs et leurs familles de la localité. Alors que c’est des familles qui ont toujours vécues dans cette localité. Ces familles sont là il y’a plus de cinquante ans », explique un habitant de la ville.
Un des parents du jeune assassiné a déclaré que les habitants d’un village ont refusé à ce que le jeune soit inhumé chez eux. « Ils l’ont enterré loin de la ville. »
Les responsables de Dogofry tentent vite de désamorcer cette bombe à retardement. Avant-hier, ils ont tenu une réunion avec le chef du village et un représentant de la mairie et ces derniers leurs ont confirmé que cette situation ne se reproduira plus. « Nous avons demandé qu’on ne prend plus des armes contre nous », indique un peulh qui a participé à la réunion.
Cette situation inquiétante interpelle les plus hautes autorités afin d’éviter un autre drame.