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Face aux attaques à répétition, comment aider l’armée Malienne à assumer sa mission : Cinq propositions pour refonder notre outil de défense
Publié le vendredi 27 janvier 2017  |  Infosept
56è
© aBamako.com par FS
56è édition de la coupe du Mali de football
L`AS Mandé en dames et les Onze créateurs en hommes remportent les coupes du Mali de Football. Photo: Armée malienne
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Dans un monde en proie à toutes les convoitises géostratégiques et face à une guerre de leadership sans précédent, la grandeur d’une nation ne se mesure guère par l’étendue de son territoire, mais par la bravoure de ses hommes et la puissance de feu de son armée.

C’est le cas des Etats Unis, de la Russie, de la Chine, de la France et même de la Corée de Pyongyang. Au Mali, si l’avènement de la démocratie a été applaudi par le Peuple, il n’a nullement pu conserver la grandeur d’une armée qui faisait, si jadis, l’honneur de la République sous la dictature. Notre outil de défense qui imposait à tous nos voisins le respect et la crainte a été pendant ces 24 dernières années, la cause de notre humiliation. Que faut-il alors faire pour redorer le blason de notre armée et la rendre performante ? En voici 5 propositions qui, bien que perfectibles, n’en sont pas moins intéressantes pour relever le défi de la Sécurité :

Première proposition : transformer l’armée en une Institution. Le constat général qui se dégage est que l’armée a été trop politisée. Depuis l’avènement de la démocratie, les principes qui ont constitué les fondements de l’armée ont volé en éclat. La discipline et le respect de la hiérarchie ne sont plus de mise. Chaque régime ayant son clan, les nominations ont rarement été faites sur la base du mérite et de la valeur militaire. Pour pallier à cette anarchie, ne vaudrait-il pas mieux transformer l’armée en une institution indépendante des pouvoirs politiques du moment devant lesquels, elle restera soumise, mais dont le contrat ne pourrait être que la sauvegarde des valeurs démocratiques et le sacerdoce de la défense de la sécurité nationale selon les stricts textes militaires.

Deuxième proposition : n’utiliser le budget de l’armée que pour l’armée. Lorsque le principe de l’autonomisation de l’armée sera accepté et des textes pour sa gestion seront adoptés, il faudrait veiller scrupuleusement à ce que le budget de l’armée ne soit utilisé que pour l’équipement de l’Armée, la formation de ses hommes, l’octroi de meilleures conditions de vie et de travail, la promotion de la recherche dans le domaine de l’industrie militaire et l’orientation l’armée en temps de paix vers des projets de développement tels que, la santé, les travaux publics. Dans un pays comme le nôtre, il n’est pas insensé de penser que l’Armée devrait disposer à l’Office du Niger de ses propres périmètres irrigués pour cultiver et nourrir ses troupes.

Troisième Proposition : revoir le mode de recrutement. Tous les experts militaires s’accordent à dire que la déroute de l’armée est moins due à son manque d’armes encore moins au manque de bravoure de ses hommes qu’à son mode de recrutement. Dans les nouveaux textes qui seront élaborés, un accent particulier devrait être mis sur le mode de recrutement. N’est pas militaire qui veut, on y vient que par vocation et non par filiation. Les critères doivent être rigoureux et même discriminatoires. Interdiction doit être faite aux enfants des officiers et sous-officiers pour ne prendre que ceux qui y seront par conviction et engagement.

Quatrième proposition : l’institutionnalisation de l’armée ne devrait pas signifier son insubordination au politique. Il faudrait qu’elle sache que l’autonomie de gestion ne veut pas dire ériger un Etat dans un Etat. Elle doit toujours prêter serment de défendre la sécurité économique et l’intégrité territoriale de nos 1 241 238 km2. Elle ne devrait plus s’interférer ou se faire inviter dans la gestion des affaires politiques. Faire face à ses missions régaliennes devrait être son seul credo.

Cinquième proposition : une formation à l’histoire militaire du Mali des empires. L’armée devrait habiter les valeurs qui furent jadis le serment des hommes braves de ce pays. La mort plutôt que la honte. On doit enseigner aux soldats maliens, l’histoire des hommes qui ont brillé par leur bravoure et qui se sont rendus immortels par les actes qu’ils ont posés. Il s’agit, entre autres, des exploits des résistants comme Samory Touré, El Hadj Oumar Tall, Babemba, Firhoun, de Sonni Aliber d’Askia Mohamed, qui ont préféré la mort à la honte, le Mali à tout.
En définitive, l’armée doit retrouver son lustre d’antan et redevenir notre fierté, notre assurance et notre honneur. Elle doit être vite reconstituée pour qu’elle lave l’affront que le Mali a subi pendant les quatre dernières années.

Youssouf Sissoko
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