L’attentat du camp militaire à Gao dans le Nord du Mali pourrait avoir compromis l’intégralité de l’accord de paix signé en 2015. L’attentat contre le camp du Mécanisme opérationnel de coordination (Moc) a ruiné tout espoir de patrouilles communes à Gao dans les mois à venir. Cette mesure prévue dans l’accord de paix avait déjà eu du mal à sortir de terre. Maintes fois annoncée, toujours annulée, la faute à des dissensions entre les groupes armés.
“La question maintenant n’est pas de savoir quand l’accord sera mis en application, mais combien de temps il va être retardé”, explique une source militaire de l’opération Barkhane. “Six mois, un an”, ou bien sera-t-il complètement caduc ? Car il faut maintenant rénover le camp, remplacer les combattants et surtout persuader les groupes armés de rester dans le processus.
Du côté des combattants pro-Bamako de la Plateforme, on affirme vouloir continuer à se battre pour le Moc, mais “pas dans ces conditions”, précise Abala Ag Hamazata le porte-parole pour qui il faut déménager le camp à l’extérieur de la ville de Gao.
Hier, les signataires de l’accord de paix étaient à Bamako pour une réunion de suivi. “On verra quels seront les états d’esprit”, glisse-t-on dans les couloirs de l’Onu. Pendant ce temps, Al-Qaïda au Maghreb islamique met en garde les populations du Nord qui participent aux activités du Mécanisme Opérationnel de Coordination (Moc). Cette menace intervient moins d’une semaine après l’attentat à la voiture piégée qui a visé le camp du Moc à Gao. Pour certains observateurs, cette menace doit être prise au sérieux et la vigilance doit être renforcée.