L’armée malienne fait face à une situation délétère dans la partie septentrionale du pays. La libération des trois régions, à savoir, Gao, Tombouctou et Kidal a mobilisé de gros moyens militaires de la part du poste de commandement, avec à sa tête le Colonel-major Dédier Dakouo et d’un apport financier des pouvoirs publics. Attaqué par une coalition de jihadistes le 10 janvier 2013, le Mali a riposté, non pas sans l’appui de l’armée française et de la Misma.
Les citoyens lambda ne sont pas restés en marge de cette mobilisation générale autour de leur armée nationale. C’est pourquoi, les soutiens à cette heure grave n’ont pas fait défaut. Les opérateurs économiques, les sociétés et les entreprises publiques ou privées, les banques et la diaspora malienne, ont tous contribué à l’effort de guerre. Nombreux sont nos compatriotes qui ont mis la main à la poche pour appuyer l’Etat dans la reconquête de son territoire. D’autres ont manifesté leur solidarité en denrées de première nécessité ou de matériels d’appoint, notamment les hydrocarbures. En clair, le Mali, dans toute sa composante, est engagé dans une guerre contre les narcotrafiquants, les islamistes, les mouvements rebelles et les bandits de tout acabit. Ces derniers ont un dénominateur commun : le terrorisme. Ils sont issus essentiellement des rangs d’Ançar Dine, du Mujao, d’Aqmi, d’Al-Qaeda, du Mnla et du Mia.
L’effort national de guerre provenant de divers horizons, est consenti pour mettre fin à toute velléité de terrorisme et d’irrédentisme. L’on peut dire, sans risque de se tromper, que les Maliens mènent un mouvement d’ensemble autour de leur armée. Ainsi, la laïcité, la République et l’intégrité du territoire constituent le socle de la volonté commune d’asseoir une paix durable au Mali. Le maintien de ce sentiment patriotique vis-à-vis de l’armée, dépendra de l’utilisation que le ministère de l’Economie, des Finances et du Budget fera des sous collectés çà et là, à travers le pays.
Au départ, l’on entendait dire par les uns et les autres que ces fonds serviront à aider les hommes en treillis, dans leur mission de combat et de récupération des zones sous contrôle des terroristes. S’y ajoutent l’équipement et la formation des forces de l’ordre et de sécurité.
Voilà, entre autres, le point de vue largement partagé par les donateurs. En tout cas, ces missions sont à la source de beaucoup de donations en nature et en numéraire. Cette motivation est à l’origine du don de soi et du sacrifice consentis par les Maliens, pour enfin bâtir une armée apte à faire face à toutes les éventualités venant de l’intérieur, comme de l’extérieur. Mais, de plus en plus, en ces derniers temps, on tente de donner une autre orientation et destination à une partie de cet effort de guerre.
En effet, de nos jours, on entend que les sous seront investis pour d’autres fins, c’est à- dire la reconstruction. Alors là, les contributions de plus d’un milliard Fcfa changent de direction, en pleine guerre. Pourtant, elles ont été faites pour en faire un usage unique : la mise en condition de l’armée.