Parmi les pistes qu’explore le reportage d’Envoyé Spécial diffusé hier soir sur France 2 et qui expliquerait la mort de nos deux confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon en novembre 2013 à Kidal, il y en a une sur laquelle RFI travaille depuis le début. L’enlèvement des deux journalistes serait dû au fait que «deux neveux» de Sedane ag Hita, un chef de katiba proche d’ Abdelkrim al-Targui qui a revendiqué l’assassinat, n’avaient pas été libérés dans le cadre de la négociation sur les otages d’Arlit. Une hypothèse accréditée par le témoignage d’un chef militaire touareg recueilli par les enquêteurs d’Envoyé spécial.
L’homme s’exprime pour la première fois sur ce sujet devant une caméra
et prévient, « je sais très bien que mon interview va déranger beaucoup de monde ».
Inkinan Ag Attaher explique ensuite qu’en novembre 2013, Sedane ag Hita, venait d’échouer une première fois à faire libérer deux de ses neveux, deux hommes alors en prison à Bamako pour avoir enlevé les Français Serge Lazarevic et Philippe Verdon.
Dans ce contexte, selon Inkinan Ag Attaher, Ghislaine Dupont et Claude Verlon auraient été vus comme une nouvelle monnaie d’échange. « Moi j’explique cet enlèvement et cet assassinat parce que [Sedane ag Hita] avait deux de ses neveux qui étaient en prison à Bamako. Je pense que la raison de l’enlèvement était le fait qu’ils n’ont pas été libérés pendant la libération des otages d’Arlit ; ça n’a pas été possible ».
Cela signifie que dans le cadre des accords passés entre la France et Aqmi pour la libération des otages d’Areva devait avoir lieu la libération de ces deux neveux du jihadiste notamment, interroge le journaliste d’Envoyé spécial. « Exactement », répond Inkinan Ag Attaher. Or ces libérations n’ont pas eu lieu. « Oui », ces libérations n’ont pas eu lieu confirme le chef militaire touareg.