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L’appareil judiciaire malien paralysé par une grève illimitée des magistrats : Le ministre Konaté appelle des grévistes au dialogue pour une analyse plus objective de leurs doléances
Publié le vendredi 27 janvier 2017  |  Le Tjikan
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de L`avocat Me Mamadou Konate sur l’Affaire Birama Touré
Bamako, le 04 mars 2016 L`avocat du dossier Me Mamadou Konate et le président du comité de soutien Kassim Traoré étaient devant la presse
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Les syndicats des magistrats sont en grève depuis le 9 janvier dernier après l’échec des négociations avec le gouvernement alors qu’ils font déjà partie des corporations les mieux payées au Mali. Selon le ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Me Mamadou Ismaïla Konaté, l’incidence financière des doléances de ces magistrats sur le budget national représente par mois environ 2,8 milliards FCFA, soit environ 34 milliards FCFA par an.




Cela fait plus de deux semaines que l’appareil judiciaire malien est paralysé par une grève illimitée des magistrats après l’échec des discussions avec le gouvernement. Dans un premier temps, ils ont entamé une grève pour une durée de 7 jours (du 9 au 16 janvier dernier). Après l’expiration de ce délai, ils ont convoqué une assemblée générale extraordinaire au cours de laquelle, ils ont décidé de poursuivre leur grève pour une durée indéterminée. C’est ainsi la deuxième grève des magistrats depuis la nomination de Me Mamadou Ismaïla Konaté à la tête du département de la Justice car, à sa prise de fonction au mois de juillet 2016, il avait déja trouvé sur la table du gouvernement, un préavis de grève déposé sur la base duquel, les magistrats étaient allés en grève pendant une semaine.
C’est à la suite de cette grève que le ministre avait initié une discussion avec les syndicats pour parvenir à une harmonisation des doléances des différentes couches syndicales de la justice. Cette volonté du ministre s’est manifestée à travers l’instauration d’un dialogue national qui a concerné l’ensemble des acteurs de ce secteur.
Selon le ministre Konaté, c’est ce dialogue qui a permis aux différents syndicats de la justice d’arriver à une démarche commune pour ramener leurs doléances de 55 points initiaux à sept (7) points.
« Les 55 points étaient chiffrés à 110 milliards FCFA. En les ramenant à 7 points, ça représentait 31 milliards FCFA. C’était encore des bases relativement élevées qui ne pouvaient pas permettre de discuter véritablement », a précisé le ministre de la Justice dans un entretien qu’il a accordé au quotidien national l’Essor.
Selon lui, il y a eu des discussions entre les deux (2) parties qui ont permis d’harmoniser les points et d’arriver à des demandes qui étaient celles exprimées par les syndicats des magistrats. Pour le ministre, les demandes des magistrats sont essentiellement liées à l’augmentation des salaires, des primes et indemnités d’une part et à la création des primes et nouvelles indemnités d’autre part dont 5 millions FCFA d’augmentation de salaire pour le premier président de la Cour suprême, 5 millions pour le Procureur Général près la Cour Suprême. Soit une augmentation de près de 650%. Dans leurs doléances, dit-il, les grévistes demandent également 4,5 millions FCFA pour les conseillers et les avocats généraux au niveau de la Cour suprême, 4 millions FCFA pour les magistrats de grade exceptionnel, 3,5 millions FCFA pour les magistrats de premier grade et 3 millions FCFA pour les magistrats de deuxième grade.
A en croire le ministre de la Justice, l’incidence des doléances des magistrats sur le budget national représente par mois environ 2,8 milliards FCFA, soit environ 34 milliards FCFA par an.
Le gouvernement ouvert au dialogue
Selon le ministre Me Mamadou Ismael Konaté, le gouvernement reste ouvert au dialogue pour trouver une issue heureuse à cette grève. Mais, il précise que c’est à cause de certains facteurs que la situation reste tendue avec les syndicats.
Pour lui, la première exigence qui s’impose au gouvernement est d’abord d’évaluer la demande des magistrats au regard de leur situation ‘’stricto sensu’’. Mais aussi de faire une comparaison par rapport à la situation générale des autres personnels de la fonction publique. Egalement, le ministre explique qu’ils ont des exigences, des limites et des obligations budgétaires qui leur permettent pas aujourd’hui de prendre en charge une demande aussi importante que celle exprimée par les magistrats.
Cependant, il a reconnu la légitimité des doléances des magistrats au regard de leur indice de base qui est de 485 avec un salaire de base de 145.000 FCFA. Le ministre dira qu’à côté de ce salaire de base, il y a des primes de responsabilité dont le montant représente le double de leurs salaires. Il a aussi indiqué que les pays de la sous-région auxquels les magistrats se comparent, n’ont jamais augmenté le salaire de leurs magistrats à 650%. Avant d’ajouter que les demandes des juges de ces pays ont fait l’objet d’évaluation, d’échanges et de prise en compte en fonction de leurs besoins, au regard des réalités économiques de leurs pays et au regard des exigences budgétaires. C’est pourquoi, il a appelé les magistrats au dialogue pour une analyse plus objective de leurs demandes.
Par ailleurs, le ministre Konaté a promis de faire tout son possible pour mettre fin à cette grève des magistrats. Il a déploré l’effet de cette grève sur le bon fonctionnement de l’appareil judiciaire dans notre pays.
« Les prisons reçoivent aujourd’hui un peu plus de personnes en détention préventive qui ne connaissent pas de suite judiciaire. Les commissariats de police et les brigades de gendarmerie sont remplis de monde aujourd’hui parce que tout simplement les garde-à-vues sont prolongés. Aujourd’hui, on est en rupture d’Etat de droit, on est en absence de justice. Pour cela, personne ne peut rester sans réagir. Ni l’Etat, ni les syndicats des magistrats », a laissé entendre le Garde des Sceaux dans une interview accordée à l’Essor.
Modibo Dolo
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