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Retrouvailles entre majorité et opposition autour de l’essentiel : Pour combien de temps ?
Publié le vendredi 27 janvier 2017  |  Le Tjikan
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Après l’attentat à la voiture piégée qui a visé le camp du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) à Gao, la classe politique malienne, majorité comme opposition, pour une fois, a décidé de faire un grand rassemblement dans le but de faire front commun contre le terrorisme. L’initiative qui a été bien accueillie par l’opinion nationale est considérée comme du leurre pour certains observateurs qui estiment que bientôt, ces mêmes hommes politiques vont reprendre les hostilités auxquelles ils ont habitué les Maliens au lieu de s’unir autour de l’essentiel : le Mali éprouvé par une crise multiforme depuis 2012.




En effet, le samedi dernier, soit seulement quelques jours après l’attentat à la voiture piégée qui a visé le camp du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) à Gao et qui a fait, selon un dernier bilan 77 morts et au moins 115 blessés, la classe politique malienne, majorité et opposition, a décidé de s’unir à travers un grand rassemblement dans le but de taire leurs différends et faire face à l’essentiel : le Mali éprouvé par cet attentat qui a emporté plusieurs de ses fils.
L’initiative est bien belle et salutaire. Elle a d’ailleurs été bien accueillie favorablement par l’opinion nationale.
Pendant que certains saluent cette initiative des deux bords politiques (majorité et opposition), d’autres estiment que c’est de cela que le Mali a toujours eu besoin dans les épreuves qu’il traverse depuis 2012 suite à la crise politico-sécuritaire. Toute chose que la classe politique malienne n’avait pas comprise. Car depuis l’arrivée du président Ibrahim Boubacar Keita au pouvoir dans les conditions que tout le monde connait (situation de crise, pays divisé, 2/3 du pays occupés par les terroristes…), la classe politique malienne est plongée dans des querelles souvent jugées inopportunes par les populations.
« Quand l’existence de la nation est menacée, cela exige l’union sacrée entre tous ses fils », avait laissé entendre un membre de la société civile, il y’a quelques temps, très irrité par le comportement de la classe politique qui, au lieu de faire face à l’essentiel, s’adonnait à cœur à joie, à une guerre sans merci par medias interposés.
En effet, dès les premiers mois du président IBK au pouvoir, la classe politique s’était beaucoup ‘’affrontée’’ d’abord avec l’implication de la famille présidentielle dans la gestion des affaires publiques, l’affaire Michel Tomi, après l’achat de l’avion présidentiel. Ensuite arrivent l’affaire des équipements militaires et celle des engrais jugés hors normes… Dans le fond, l’opposition n’a fait que jouer son rôle. Mais ces affaires ont aussi été pour certains responsables des partis d’opposition une occasion de solder des comptes avec le pouvoir en place. Car malgré les explications et éclaircissements données par le gouvernement devant les députés de l’Assemblée nationale, l’opposition est restée sur sa position. Son seul travail étant de guetter les faiblesses et manquements du régime en place pour en faire tout un boucan. Les chefs d’orchestre de ces boucans sont le chef de file de l’opposition lui-même Soumaila Cissé et Tiebilé Dramé, président du PARENA souvent accompagné par Djiguiba Keita dit PPR. Un autre des grands animateurs de cette opposition était Amadou Koita qui a finalement quitté l’opposition pour rejoindre la majorité après avoir été nommé ministre de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne.
Toujours prompts à dénoncer les tares du régime en place mais jamais disposés à reconnaitre les efforts qui sont faits dans certains secteurs notamment l’emploi des jeunes, le renforcement des forces armées et de sécurité, l’amélioration des salaires des fonctionnaires, les infrastructures de développement réalisées ou en cours de réalisation à Bamako et à l’intérieur du pays…..
Dans ses actions, l’opposition avait d’ailleurs été accusée l’année dernière par le régime en place de faire de la récupération politique par rapport à deux attaques meurtrière contre les soldats maliens à Diabaly et Ghourma-Rharouss. Les faits se sont passés alors que certains membres du gouvernement étaient en congé.
«… Sous d’autres cieux, des actes terroristes de moindre gravité que ceux connus dans notre pays ces derniers jours auraient conduit tout gouvernement responsable à interrompre ses vacances afin de faire face à la sécurité des personnes et de leurs biens…Curieusement et contre toute attente, le gouvernement a choisi ces moments douloureux pour se mettre en vacances abandonnant ainsi les populations meurtries à leur triste. L’URD condamne cette attitude déplorable du gouvernement et l’invite à mettre rapidement nos forces armées et de sécurité dans toutes les conditions afin qu’elles puissent faire face à leur mission de défense et de sécurisation du territoire national », avait indiqué, dans un communiqué, le principal parti de l’opposition, l’Union pour la République et la Démocratie (URD).
La réaction du gouvernement ne s’était pas fait attendre. Le porte-parole du gouvernement de l’époque, Dr Choguel Kokala Maïga avait accusé l’opposition d’en faire de la récupération politique.
Mieux, le ministre Choguel Maiga avait accusé l’URD « d’avoir fait une récupération politique de la mort des soldats maliens » et « d’avoir fait de ce deuil un fonds de commerce ». Et les hostilités entre les deux camps ne s’étaient pas arrêtés là jusqu’à l’attentat à la voiture piégée qui a visé le camp du MOC à Gao.
Majorité et opposition réunies contre le terrorisme
Pour la première fois sous l’ère d’IBK, les Maliens ont pu voir la classe politique malienne réunie autour de l’essentiel le samedi dernier. Cela après l’attentat à la voiture piégée qui a visé le camp du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) à Gao. Un attentat dont le bilan officiel fait état de 77 morts et 115 blessés. L’attentant le plus meurtrier que le Mali ait connu depuis le début de la crise sécuritaire.
En effet, les partis politiques, majorité comme opposition se sont rassemblées le samedi dernier au Monument de la Paix pour faire front commun contre le terrorisme. Une initiative très bien saluée par l’opinion nationale. Après ce rassemblement, les responsables des deux bords politiques (majorité et opposition) ont même visité les blessés qui ont été évacués à Bamako et à Kati. Il s’agit de ceux pris en charge à l’hôpital de Kati et ceux qui le sont à l’hôpital du Mali. Cette visite a été clôturée par des remises de dons à ces blessés.
Ce comportement de la classe politique qui semble avoir donné une autre image à celle-ci au niveau de l’opinion publique nationale va-t-il être pérennisé ? C’est aujourd’hui la question qui taraude les esprits. Est-ce que cette classe politique pourra continuer à mettre de coté les inimitiés chaque fois que la nation en aura besoin ? Pour certains observateurs de la scène politique, c’est de cela que le Mali a le plus besoin maintenant. Car si tous les fils du pays parlent d’une même voix, l’ennemi ne pourra rien leur faire. Et même les mains invisibles à l’intérieur et à l’extérieur du pays qui sont souvent à la base de certains agissements seront obligées de mettre fin à leurs actions. Lesquelles seront chaque fois vouées à l’échec, ajoute notre interlocuteur.
Nombreux sont ceux qui sont septiques à ce propos, surtout que les élections de 2018 approchent à grands. Des moments d’agitation pour la classe politique où les potentiels candidats chercheront par tous les moyens à gagner la confiance et la sympathie des populations même s’il faut ‘’griller’’ les autres.
Diama
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