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Pour le Mali : Tous, ensemble !
Publié le samedi 28 janvier 2017  |  Aujourd`hui
Rassemblement
© aBamako.com par Momo
Rassemblement citoyen des partis politiques contre le terrorisme
Bamako, le 21 janvier 2017 les partis politiques de la majorité et de l`opposition ont ont organisé un rassemblement au monument de la paix pour soutenir les FAMAS
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” Chaque fois que les Maliens se donnent la main, le succès est au bout ! “, a-t-on coutume d’entendre à l’occasion des grandes victoires politiques, sportives et de défense nationale ou au sortir des dures épreuves. L’attaque meurtrière du MOC de Gao le 18 janvier dernier aura confirmé cette vérité non écrite avec ce grand rassemblement unitaire qui a mis côte à côte des sensibilités politiques et sociales du pays que tout oppose dans le contexte actuel de configuration politique du pays.

Tenez : Dr Bocary Tréta, président du Rpm, Tiémoko Sangaré, président de l’Adema, l’Honorable Soumaïla Cissé de l’Urd, Chef de file de l’opposition, Modibo Sidibé, président des Fare An Ka Wuli, Tiébilé Dramé, président du Parena, Moussa Mara, président de Yelema Le Changement, Amadou Koïta, président du PS Yeleen Kura, Pr Younouss Hameye Dicko, président du Rds, Dr Fatogoma Togola, président du Pdpm, les ministres Mahamane Baby et Ousmane Koné, l’honorable Mahamadou Hawa Gassama de l’Urd, les députés de la Majorité Karim Kéïta, Yacouba Traoré, Mamadou Diarrassouba. A ceux-là s’ajoutent d’autres leaders et acteurs politiques et de la société civile parmi lesquels Mme Sy Kadiatou Sow, présidente de l’Adema Association, Mme Sidibé Aminata Diallo ancienne ministre et présidente du Redd, Mme Maïga Sina Damba, ancienne ministre. Tous, se sont donné rendez-vous au Monument de la Paix (plein de symbole !) 72 heures après le carnage terroriste à la voiture piégée qui a endeuillé la nation malienne au prix le plus fort : 77 morts et 115 blessés.

Comme dans un chœur, tous ont décidé de mettre de côté leur égo, pour dire le Mali, pour sauver la nation de cette nébuleuse terroriste et djihadiste, pour extraire le Mali de la menace de partition qui le guette, bref pour préserver l’intégrité du territoire et la souveraineté nationale.

La symbolique est d’autant plus forte que, de nos jours, la rivalité entre les leaders et acteurs des deux bords politiques (Majorité et Opposition) frise l’animosité. Tantôt, ce sont les responsables du Rassemblement pour le Mali (Rpm) tels son président Bokary Tréta, le ministre Abdramane Sylla ou le député et président des jeunes, Moussa Timbiné qui traitent les opposants d’apatrides, d’ennemis du peuple, de putschistes, d’insouciants et de sources de tous les problèmes du pays. Tantôt, c’est le Président Ibrahim Boubacar Kéïta lui-même qui lance des piques à des leaders de l’Opposition, à l’image de l’expression “ ce petit monsieur ” pour faire allusion à Tiébilé Dramé après la visite d’Etat en France.

Dans l’un ou l’autre cas, ils répondent aux ” sorties “ enflammées de l’Opposition contre les dérives du pouvoir, les scandales à répétition, la mauvaise gouvernance, la corruption et la délinquance financière, la concussion, la gabegie, le népotisme ou la famille. Les deux camps, avec leurs alliés, se regardent en chiens de faïence, chacun ne ratant aucune occasion pour vilipender l’autre.

Comme dans tous les régimes démocratiques, le malheur de l’un fait le bonheur de l’autre. On a l’impression qu’on ne souhaite que du mal à son vis-à-vis.

Premier exemple concret : quand le Fmi et la Banque mondiale ont coupé leur aide au Mali en 2014 (suite aux scandales de l’avion présidentiel et du contrat d’armement), les opposants ont sauté leur l’occasion pour dénoncer les dérives du pouvoir sachant bien que c’est une mesure qui frappe durement les populations plus que les dirigeants qui en sont les accusés.

Deuxième illustration parfaite : quand a éclaté l’affaire de présumé détournement de Soumaïla Cissé à l’Uemoa, le Rpm s’en est presque réjoui, se fendant même d’un communiqué pour prendre le peuple malien à témoin de ce scandale qui implique le Chef de file de l’opposition et demander des explications à l’accusé.

Autre constat qui saute à l’œil : à l’exception du cadre de concertation Etat-Partis politiques (qui n’a d’ailleurs pas réellement justifié sa raison d’être), jamais ces différents protagonistes ne se sont retrouvés dans un même cadre : réunion ou rencontre.

Mais, depuis le samedi 21 janvier 2017, la roue de l’histoire a tourné dans le bon sens, même si c’est à la faveur d’un drame national. L’attentat de Gao, qui heurte toute sensibilité humaine, a sonné la révolte chez le Malien, particulièrement chez l’homme politique. Comme la télépathie, l’Opposition a décidé de se rassembler pour en appeler à l’union nationale au même moment où la Majorité en mûrissait la même idée. Les deux regroupements ont alors décide de cheminer ensemble pour un but commun : sauver le Mali. Des images fortes ont marqué cette retrouvaille au pourtour du monument de la Colombe. Côte à côte : Bokary Tréta et Soumaïla Cissé. Ce cliché est l’illustration parfaite du pardon et de la conscience collective que l’onde du choc de Gao a créés.

Ce jour-là, l’heure n’était pas aux couleurs ou à l’appartenance politiques, ni à la critique, ni à l’adversité, encore moins à l’animosité. Mais au recueillement, à la pensée commune, à l’union sacrée, en un mot au Mali. Cette louable initiative a été appréciée à sa juste valeur par l’opinion nationale et par le Gouvernement qui ” salue cet élan de patriotisme et d’unité de l’ensemble de la classe politique face à la barbarie à laquelle notre pays est confronté “.

Pour le Gouvernement, ce grand rassemblement est la preuve que les Maliens, dans leur diversité et face à l’adversité, savent s’unir et se mobiliser autour des idéaux de paix, de solidarité et de cohésion, véritables remparts contre le terrorisme. Les protagonistes vont plus loin et entendent désormais perpétuer cette tradition de retrouvaille chaque fois que l’intégrité territoriale du Mali et les fondements de la nation sont menacées. Mardi dernier, Majorité et Opposition étaient ensemble au chevet des blessés de Gao. Et Tréta et Soumaïla ont fait ensemble des gestes symboliques très significatifs de leurs nouvelles relations.

A.T
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