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Creation d’un etat de l’azawad : Risque de soulèvement des populations du Nord
Publié le mardi 29 mai 2012   |  Les Echos


Bamako:Les
© AP par DR
Bamako:Les populations s`opposent à la scission du Mali au cours d`une marche
10 avril 2012.Bamako,Mali.Les membres de la communautés arabe du Mali manifeste pour réclamer le retrait des groupes armées du nord du pays.


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Pour Ahmed Cissé de l’association « Enfant déshérité Tombouctou », le problème du Nord Mali est un test pour les bandits de tous bords pour s’approprier un territoire et faire valoir des droits montés de toutes pièces. Pour cela, la communauté internationale doit faire sien ce problème en prenant en compte les préoccupations de la majorité au risque d’un soulèvement généralisé.

Les Touaregs dans les régions nord Mali ne représentent que moins de 12 % de la population. Les autres communautés (soit les 88 %) de la population se voient imposer une république dans laquelle elles ne se reconnaissent pas. Certains médias sont accusés par M. Cissé d’ignorer cette réalité du terrain. « Ils ne diffusent jamais les propos des élus locaux, ni administratifs qui sont les seuls à être entendus au nom des populations ».

Ces médias, ajoute Ahmed Cissé, trahissent l’opinion publique et font tout pour masquer la réalité et faire croire qu’une république de l’Azaouad est encore possible. Les « peaux noirs malgré leur supériorité numérique ne s’arment pas pour violer, violenter ou exterminer les Touaregs, ils acceptent la cohabitation et la concorde ».

Aux dires de M. Cissé, il est temps que les Touaregs comprennent que 12 % d’une population même armée ne sauraient s’imposer par la force à 88 %. Le Mali est composé d’une multitude de minorités y compris les Touaregs qui ont toutes participé à la gestion du pays. Des milliers de Touaregs sans qualification ont été intégrés dans l’armée malienne, plus de 1280 milliards de F CFA ont été investis au nord de 2002 à 2012 et depuis 1992, aucun gouvernement n’a été constitué sans un ou deux ministres touaregs.
« Nous pensons que si le Sud devrait se séparer du Nord du Mali, il y aura des soulèvements populaires que personne n’a vus. Donc l’opinion internationale doit comprendre les populations du Nord dans toutes ses composantes et faire entendre la vérité à la communauté touareg qu’un Etat ne peut pas se construire sur le fondement de la minorité et du racisme quelle que soit sa forme ».

Il est grand temps que les dirigeants des Etats puissants fassent entendre la voix des sans voix. Il ne suffit plus de refuser le mensonge, il faut aussi le dénoncer. Aucun quartier, village ou hameau des villes de Kidal, ni de Gao ou de Tombouctou n’a mandaté la communauté touarègue à demander l’indépendance ne serait-ce que d’une ville.
« L’Azawad dont ces groupes armés se réclament ne couvre pas 80 % du territoire malien (voir archives du Centre Ahmed Baba) dont ils se sont appropriés aujourd’hui par la voix des armes ».

Amadou Sidibé

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