Le président du parti Yelema a formulé cette demande et d’autres, à la tribune d’ouverture de la 3ème conférence de son parti, ‘’Yelema’’, hier au CICB. Car pour lui : « si vos amis ne vous disent pas la vérité, payez vos ennemis pour qu’ils le fassent. Nous ne voulons pas que le Président IBK paie ses ennemis pour lui dire la vérité. En tant qu’amis, nous nous en chargeons nous-mêmes ! ».
Après Sikasso, le parti YELEMA a tenu sa 3ème conférence, identique au congrès pour les autres formations politiques, c’était le dimanche 29 janvier dernier au CICB.
Pour l’occasion, les militants du parti ‘’Le changement’’(Yelema) sont sortis massivement pour prendre d’assaut la salle Djélibaba Cissoko. En plus des membres des différentes structures directrices du parti, on notait à cette cérémonie, la présence de nombreux responsables et représentants des partis politiques du paysage politique national. Au nombre desquels on peut citer : l’URD, le RPDM, le MODEC, la CODEM, le MPR, l’ADP-Maliba, le MPLUS RAMATA, l’ASMA-CFP, le CNAS-FASO-HERE, la SINUMA, l’UM-RDA, le PACP, l’UDD et l’APR.
Ainsi, tour à tour, les différents responsables et représentants des partis ont témoigné de la bonne tenue du parti Yelema sur le paysage politique national, ainsi que du leadership éclairé de son président Moussa Mara, avant de souhaiter plein succès aux travaux de cette troisième assise statutaire du parti YELEMA.
Le temps fort de cette cérémonie d’ouverture aura été le discours du président du Yelema Moussa Mara.
Habillé aux couleurs de son parti, l’ancien PM, Moussa Mara a été accompagné au pupitre par une forte ovation de la salle, remplie des centaines de militants du Yelema. Dans son discours, comme on pouvait s’y attendre, Mara a touché du doigt les grandes questions de l’heure. Notamment, la balkanisation du monde. Et concernant notre pays, il a évoqué les questions relatives à la lutte contre la corruption, l’impunité, l’injustice, le déficit de citoyenneté dans les rapports administration-citoyens et les inquiétudes sur le retour de la paix et de la cohésion au nord du Mali.
« Ce qui nous affaibli et nous handicape… »
Après avoir fait observer une minute de silence à la mémoire des victimes du récent attentat de Gao et de celles du terrorisme, le président du YELEMA a déploré l’état actuel du monde. « C’est un monde qui se fragmente, qui se barricade. Lentement mais surement nous tendons vers la fermeture des frontières, le repli sur soi, je dirais le chacun pour soi » a-t-il déclaré, tout en invitant ses compatriotes à ne pas se contenter seulement à déplorer cette situation, mais plutôt à l’appréhender objectivement afin de mieux renforcer les acquis de notre pays et de corriger ses faiblesses et handicaps.
Pour le président de YELEMA, les faiblesses et handicaps de notre pays sont à rechercher à quatre niveaux.
D’abord, la corruption, l’individualisme et la quête effrénée de l’argent. « On n’a plus honte de voler, de mentir, de s’humilier pour avoir de l’argent ou avoir une position permettant d’en avoir » déplore-t-il.
Ensuite au niveau de l’administration et son rapport avec les citoyens.
De même que l’impunité. « Il faut faire, rien ne se passera. C’est la phrase habituelle que l’on entend partout dans notre pays, au bord d’un champ, dans un atelier, dans un service ou sur les ondes » regrette le président du parti ‘’changement’’.
Enfin, la piètre qualité du leadership et de la gouvernance. « L’incapacité à proposer une vision et à fixer un cap aux populations qu’on dirige est un reproche qu’on peut faire aux leaders dans notre pays » clame Mara.
La vérité, socle de l’engagement politique de YELEMA avec la majorité !
Le président de Yelema, toujours dans son allocution dira que son parti soutient le leadership jeune et fait de la vérité, de la transparence et de la méritocratie ses crédos fondamentaux. Même s’il inscrit son action au sein de la majorité politique, Mara affirme que son parti a soutenu le président IBK au second tour en 2013, sans contre partie en termes de postes ou d’avantages.
D’ailleurs, il n’a pas manqué de s’exprimer en ces termes : « Nous lui demandons de travailler à sortir notre pays des difficultés ». Que si vos amis ne vous disent pas la vérité, payez vos ennemis pour qu’ils le fassent. « Nous ne voulons pas que le Président IBK paie ses ennemis pour lui dire la vérité. En tant qu’amis, nous nous en chargeons nous-mêmes ! » a-t-il déclaré. Cela après avoir réaffirmé le soutien de son parti aux jeunes qui n’aspirent qu’à vivre à la sueur de leur front. « A l’instar des jeunes de MALITELDA » précise-t-il.
Sur la situation du nord, Moussa Mara a évoqué le scepticisme grandissant des Maliens, quant à son issue. « Nos compatriotes doutent de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation Nationale dont la mise en œuvre piétine dangereusement » affirme, le président de YELEMA, qui dénote froidement sur cette question que :« l’Etat malien est moins présent sur le territoire qu’au début de 2012 ».
Au cours de son allocution, il a par la suite évoqué les questions relatives à la migration, la décentralisation et la refondation de l’Etat. Sur ce chapitre il dira ceci : « L’Etat malien efficace que nous appelons de nos vœux sera un Etat décentralisé, qui intègre harmonieusement les diversités de ce pays ou ne sera pas ! »
Moustapha Diawara