Comme si le cheval au Mali était uniquement l’affaire du PMU et la fédération Malienne des Sports Equestres, les autorités brillent inexplicablement par leur absence dans le cadre de sa sauvegarde. Au-delà du grand prix de la nation, le Ministre de l’Elevage et de la Pêche ignore l’existence des chevaux. Pourtant dans les pays comme la Mauritanie, le Nigéria, le Sénégal et le Niger, le noble animal fait l’objet de toutes les attentions, compte tenu de son rôle historique, économique et sportif.
Pour les amateurs du noble animal, les années se suivent et se ressembles. Comme si le temps s’était arrêté, les chevaux au Mali restent étonnamment figés et même menacés de disparition. Ne faisant l’objet d’aucune considération de la part du département en charge de l’élevage et de la Pêche depuis l’époque Sékou Ly. La race locale des chevaux au Mali est en train d’être décimée par une maladie implacable appelée « Brogo » dans l’indifférence totale.
Comme les vers de guinée, cette maladie causée par des vers qui se promènent sous la peau des chevaux ressort par les plaies partout sur le corps de l’animal. Faute de moyen et d’un traitement adéquat non disponible sur le territoire national, les propriétaires sont obligés de traiter les plaies avec des bars de fers brulés. Ce traitement atroce et insupportable pour les animaux se termine le plus souvent en tétanos ou la mort du cheval. De maladie en maladie, le champ hippique de Bamako vit au rythme des aller et retour des camions du parc zoologique pour récupérer les cadavres des chevaux pour nourrir les fauves.
Impuissants seuls face à cette maladie dont le traitement serait disponible au Brésil, compte tenu de son éradication en Europe, certains propriétaires et non les moindre sont en passe d’abandonner la discipline. Synonyme de mort de la race chevaline, cette situation interpelle les plus hautes autorités, car les propriétaires de chevaux de Bamako sont les seuls à maintenir le noble animal. Pour combien de temps encore ?
Contrairement aux autres espèces qui bénéficient des projets financés à cout de milliards, le cheval est abandonné au Mali. Seul le PMU depuis l’arrivée de Modibo Harouna Touré fait tout ce qu’il peut pour réhabiliter cette vieille discipline. Selon certaines sources, le département de l’élevage et de la pêche récolterait plusieurs millions de nos francs pour la promotion de la race chevaline dans notre pays, ou va cette somme ?
La fédération malienne des sports équestres dont l’activité est aussi dédiée à la promotion du noble animal en appel à l’Etat pour sauver les chevaux du Mali. Même si comparaison n’est pas raison, dans les pays comme le Sénégal, le Niger, le Tchad, le Nigéria et autre, l’Etat finance des Hara pour l’amélioration de la race chevaline. Dans ces parcs, l’Etat importe des chevaux de race améliorée pour le croisement avec nos juments afin d’obtenir une race adaptée qui résiste mieux aux Maladies d’aujourd’hui.
Faute de l’absence d’une telle politique, la fédération Malienne des Sports Equestres ne peut participer à aucune compétition internationale contrairement aux autres pays de la sous-région, la race locale n’étant plus compétitive. En plus les services vétérinaires de l’Etat, ignorent carrément l’existence du champ hippique. Sachant le rôle qu’a joué et joue le cheval dans notre pays, cette absence de l’Etat a le mérite d’agacer plus d’un. A ce rythme, les chevaux de Sékou Sala, de Nioro, Nara, Banamba, Baraouli appartiendront bientôt au passé.
A bon entendeur salut !
Fanta Sissoko