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Moussa Mara, président du parti Yelema : « Le Malien a l’impression que l’administration le spolie»
Publié le mardi 31 janvier 2017  |  Le Républicain
Primature:
© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature.  
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La conférence nationale du parti Yelema , le 29 janvier 2017, a été l’occasion pour Moussa Mara, le président de la formation politique, de présenter sa perception de la société malienne. Poussé par le goût de l’argent facile et le délitement moral, le Malien n’hésite plus tricher, voler ou tuer pour avoir de l’argent. Selon l’ancien Premier ministre, cet écart de conduite enraciné même dans l’administration est en train de plomber la patrie.

Le discours inaugural de Moussa Mara a fait une place importante à la nécessité de recadrer le comportement du citoyen malien. « L’argent est devenu le Dieu de notre société. On n’hésite pas à tuer, à voler, à mentir pour avoir de l’argent », a déclaré le président du parti Yelema qui se dit inquiet par la course effrénée des citoyens pour l’argent.



Dans ce contexte, l’administration qui est censée protéger les citoyens apparait comme un monstre, «dans un ministère où à la gendarmerie ». Pour les responsables de Yelema, le comportement de l’administration malienne est à la base d’une certaine défiance des citoyens chez qui sont cultivés la peur et le dégoût du pays.

Un autre handicap du Mali, à en croire Moussa Mara, c’est l’impunité. « Le maire qui vend les cimetières de sa commune » est loin d’être inquiété, a-t-il indiqué. En somme, c’est la qualité du leadership qui est pointée du doigt par le président de Yelema. De la direction de l’école du quartier au sommet de l’Etat, tout doit être mis en cause.

Sur le plan politique, Yelema qui n’a que 7 ans d’existence affiche ses trophées électoraux récents. Au sortir des élections communales, le parti a obtenu 15 postes de maires dont ceux de Mopti et de la commune IV du district de Bamako. Par ailleurs, le parti a eu 415 conseillers municipaux à travers tout le pays.

Moussa Mara inscrit toutefois son action dans la majorité présidentielle et apporte un soutien indéfectible au président IBK. « C’est un soutien sans contrepartie de poste ou d’avantage », a laissé entendre le président du parti qui entend dire la vérité au président de la République pour le bien du pays chaque fois que c’est nécessaire.

A Yelema, on estime que la présence de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national est indispensable à la bonne tenue des élections de 2018. « L’Etat est moins présent au nord qu’au début de 2012 », a poursuivi l’ancien Premier ministre.

Le gouvernement doit déployer toute son énergie afin que son leadership soit exercé dans les communes. « L’avenir passe par les collectivités », a fait savoir Moussa Mara qui a déclaré vouloir être dans la compétition pour la conquête de la mairie du district de Bamako.

Contre la corruption, le patron de Yelema a prôné la mise en place d’un système de dénonciation des actes répréhensibles. Il s’agit en effet de prendre des mesures difficiles mais salutaires pour réduire la corruption. Le constat du parti est qu’il n’y a pas jusqu’ici une preuve palpable de la lutte contre la corruption au Mali.

Soumaila T. Diarra
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