Enraciné dans le Nord du Mali notamment avec des combattants locaux, le groupe terroriste Al-Mourabitoune est une fusion de “Les Signataires par le sang“ et du Mujao, donc très ancré au Mali.
“Les Signataires par le sang” ou ceux qui signent par le sang (El-Mouaguiine Biddam) est une organisation militaire et terroriste, d’idéologie salafiste jihadiste, née en décembre 2012 d’une scission d’Al-Qaïda au Maghreb islamique.
Elle est fondée par Mokhtar Belmokhtar pendant la guerre du Mali. Le 22 août 2013, le mouvement fusionne avec le Mujao pour former Al-Mourabitoune. En octobre 2013, Mokhtar Belmokhtar est destitué du commandement de sa katiba par Abdelmalek Droukdel, en raison de son comportement jugé trop indépendant et de ses désobéissances.
Aussi, début décembre 2012, Mokhtar Belmokhtar, annonce sa rupture avec Al-Qaïda au Maghreb islamique et la création d’un nouveau groupe armé : “Les Signataires par le Sang” dont le but est la consolidation “du règne de la charia” dans le Nord du Mali, alors contrôlé par les islamistes. Belmokhtar installe sa base à Gao, ville occupée par le Mujao.
En janvier 2013, Belmokhtar et “Les Signataires par le sang” revendiquent l’attaque et la prise d’otages de l’usine gazière d’In-Amenas en Algérie. L’attaque est confiée à la brigade Al-Mouthalimin (Les Enturbannés), elle est baptisée par les islamistes de l’”opération Abdel Rahim Al-Mauritani”, en hommage à un terroriste du même nom tué par les forces de sécurité.
Du 16 au 19 janvier, plusieurs centaines d’employés sont pris en otages par les assaillants. A la suite de l’assaut des forces algériennes, sept sont exécutés sommairement. Aux termes des affrontements, 37 otages étrangers, un otage algérien et 29 combattants islamistes sont morts. Le samedi 2 mars, l’armée tchadienne déclare avoir tué Mokhtar Belmokhtar pendant la bataille de l’Adrar de Tigharghâr.
Le Tchad s’appuie sur des témoignages de prisonniers, ainsi que sur des photos prises par des soldats. Cependant, un membre d’Aqmi, dont les déclarations publiées sur des sites islamistes sont relevées par l’agence de presse mauritanienne Sahara Media, dément la mort de Mokhtar Belmokhtar et affirme que ce dernier combat dans la région de Gao et non dans l’Adrar des Ifoghas.
Des racines locales
Le 1er avril, à la suite d’un contact avec l’Agence Nouakchott d’information, la mort de Belmokhtar est démentie par Hamada Ould Mohamed Kheirou, chef du Mujao, ainsi que par Moghrane, porte-parole de la katiba Al-Mouthalimin (Les Enturbannés), des “Signataires par le sang”.
Moghrane évoque également les pertes du mouvement dans la guerre du Mali, et notamment pendant la bataille de Tigharghâr et les attaques de Gao, il affirme que les Moulthamins ont “déploré 15 à 20 combattants au cours des offensives de la chaîne de montagnes de Tigharghâr et qu’ils ont tué un certain nombre de soldats français, dont un officier des transmissions”. 20 autres ont été tués à Gao, 5 sont portés disparus et “15 autres ont été tués dans d’autres combats, dont Abou Aicha Almassri, Ziyad Al Tounoussi, Farouk Almaghribi, deux Mauritaniens, dont Ahmed Ould El Moctar, un Soudanais et d’autres”.
Le 1er avril, le MNLA affirme avoir livré deux actions victorieuses contre “Les Signataires par le sang” et le Mujao, les 29 et 30 mars, près d’Anefif lors des combats de Teghboubinene et d’In Arab. Les indépendantistes du MNLA déclarent avoir tué 17 jihadistes, dont Abou Haq Younouss, un des chefs du groupe de Belmokhtar.
Le 23 mai 2013, le porte-parole El-Hassen Ould Khalill dit Jouleibib affirme que “Les Signataires par le sang” ont pris part aux attentats d’Agadez et Arlit conjointement avec le Mujao, il déclare également que l’opération a été supervisée par Mokhtar Belmokhtar. Le 22 août 2013, selon un communiqué signé par Ahmed Ould Amer dit Ahmed al-Tilemsi et Mokhtar Belmokhtar, le Mujao et “Les Signataires par le sang” annoncent leur fusion en un seul mouvement.
Ceux-ci prennent le nom d’Al-Mourabitoune (Les Almoravides). Des raisons suffisantes qui confirment l’implantation de ce groupe terroriste dans le Nord avec une ossature composée des éléments issus du territoire.