PARIS, Pour la huitième année consécutive, le Mali a
réussi à assurer sa présence au Salon de l'agriculture de Paris, afin "de
montrer au monde qu'en dépit de la crise qui le secoue, le pays reste debout".
"Nous sommes là pour promouvoir nos produits agricoles et
agroalimentaires", a déclaré à l'AFP El-Hadji Tamboura, conseiller technique à
l'Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture du Mali (Apcam).
Mangues, goyaves, hibiscus mais aussi beurre de karité, céréales et coton
sont les principales productions du pays. Localisées essentiellement dans le
sud et le centre du Mali, elles ont moins souffert du conflit que l'élevage,
plus présent dans le nord, précise El-Hadji Tamboura.
Au total, une tonne de produits est présentée à Paris par les douze
exposants maliens présents.
Parmi eux, Salif Abdoulaye Sissoko, le PDG de la Société cotonnière du
Mali. "Nous sommes le premier pays producteur de coton en Afrique",
souligne-t-il. "Nous exportons 98% de notre production, qui s'est élevée pour
la campagne 2011-2012 à 445.000 tonnes de coton graines. Pour cette année,
nous prévoyons d'atteindre les 500.000 tonnes", assure-t-il.
Moteur de l'économie malienne, le coton est le deuxième produit
d'exportation du pays après l'or, selon lui. "Entre 3,5 et 4 millions de
personnes vivent de la culture du coton", précise-t-il, pour 170.000
exploitants agricoles.
Reste que la situation alimentaire au Mali continue de préoccuper
l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Selon
elle, la situation militaire et les violences, qui ont provoqué de très
nombreux déplacements de populations, mettent la saison agricole en péril dans
le pays, où plus de 2 millions de personnes sont en état d'insécurité
alimentaire.
"La saison des semis doit commencer en mai" et "le Mali ne peut se
permettre de se passer d'une saison de récoltes", a prévenu mi-février le
directeur général, José Graziano da Silva.
Plus de 400.000 personnes ont fui leurs foyers depuis le début du conflit
dans le nord Mali l'an passé, aggravant la crise alimentaire installée dans la
région. Or de nombreux déplacés sont des fermiers et même si un mouvement de
retour s'amorce, "la plupart des marchés restent fermés", selon la FAO.
L'Organisation a estimé à 10 millions de dollars l'aide immédiatement
nécessaire pour venir en aide aux déplacés et aux familles, en plus des 12
millions déjà demandés pour aider les populations à faire face à la sécheresse.
Cette aide concerne notamment des semences, des outils agricoles , des
produits vétérinaires, d'autant que la poursuite des efforts d'irrigation est
indispensable.
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