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Gouvernance : IBK, victime d’une conjuration !
Publié le mardi 31 janvier 2017  |  Le Tjikan
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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En pleine période de deuil officiel et national, encore au moment où les menaces d’attentats planent sur tout le pays ; au moment où le front social est en pleine ébullition au regard des préavis et des grèves en cours ; et encore au moment où les effets collatéraux de l’accord dit de réadmission des Maliens d’Europe sont loin de s’estomper ; enfin, à quelques encablures de l’élection présidentielle à gros risques pour le président sortant ainsi que pour son parti…, Le Gouverneur Ami Kane, au même moment, disions-nous, décide d’envahir les rues de la capitale pour y déguerpir des populations déjà martyrisées. Et c’est une de ses proches qui se charge à l’heure actuelle, de ce qu’il faut bien qualifier d’incitation à la violence. Sont présents ici, tous les ingrédients d’une conjuration. Les faits !

Les 19 et 20 Janvier dernier, c’est-à-dire, pendant des 24 heures ayant suivi l’attentat de Gao (avec plus de 100 victimes) suivi de l’instauration d’un deuil national de 3 jours, une dame pour le moins très originale, a arpenté les rues de la Communes II du District, annonçant, à l’aide un porte-voix, l’imminente d’une descente policière et le déguerpissement programmé de tous les kiosques, ateliers, garages, teintureries et autres dans les carrés… A ses dires, la consigne émane du nouveau maire Abba Niaré. Un détail : elle se montrait provocatrice, très provocatrice comme s’il elle cherchait bagarre. Naturellement, il eut des réactions. L’annonceuse a failli être agressée à Missira et des groupes de jeunes attendent de pied ferme. Pas seulement elle. Aussi et surtout, tous ceux-là qui tenteraient de les déloger de leurs derniers retranchements et refuges après l’opération dite «Bulldozer».



Les éclairages du Maire Abba Niaré

Mais est-il vrai que le maire Abba Niaré est derrière cette nouvelle opération de déguerpissement jusque dans les carrés? Nous l’avions interrogé. A ses dires, la décision d’assainir les rues fait suite à une réunion initiée et présidée par le Gouverneur Ami Kane au Gouvernorat du District courant début de semaine dernière et à laquelle ont pris part tous les maires du District excepté celui de la Commune V. Comme quoi, la décision émane d’elle. Les maires n’ont fait que suivre sans pour autant demander l’avis de leurs populations, soit dit en passant. Une première grosse faute dans leur gouvernance locale. Passons !

Encore une question à Abba Niaré: a-t-il personnellement chargé la dame en question d’informer les populations ? Réponse : « Non, et non ! ». Non seulement la décision n’émane directement de lui, aussi, il n’a chargé personne de l’annoncer ! Voilà qui est clair !

Une proche d’Ami Kane et du Député Djo Walaki

Mais qui est donc cette annonceuse publique et par qui a-t-elle été mandatée ? Nous avons mené nos investigations. Elle répond au nom de Thènêh Sacko, parente du défunt mari de la gouverneure Ami Kane, résident à Médina-Coura (Commune II). Lors des récentes communales, elle a battu campagne pour la liste RPM-CODEM parrainée par le député Hadi Niangado dit Djo Walaki lequel, en guise de récompense lui a offert une moto. Et le généreux donateur lui a promis une voiture, du moins, selon ses propres aveux.

Aurait-elle été mandatée par l’une de ces personnes, Ami Kane et/ou Djo Walaki ? Peut-être bien. En tout cas, pas par Abba Niaré, du moins, aux dires de ce dernier. Alors, pourquoi attribue-t-elle la décision au Maire de la Commune II ? Et pourtant, à la faveur de l’opération dite «Bulldozer», elle s’est adonnée au même exercice mais en signifiant bien que la décision émanait de sa belle-sœur de Gouverneur, Ami Kane !

On le sait : le mensonge n’a d’autre but que de cacher la vérité. Et la voilà toute crue : tous les espaces dégagés à la suite de l’opération dite «Bulldozer » d’Ami Kane font à l’heure actuelle, objet de spéculation foncière de la part des élus RPM et des prédateurs tapis dans les bureaux du Gouvernorat du District de Bamako. Et c’est notre confrère Tjikan qui, dans sa dernière livraison, lève le lièvre (lire encadré : «Spéculation foncière dans le District de Bamako : La face immorale de l’opération Ami Kane».

Les pauvres n’ont qu’à aller se faire voir ailleurs ! Pour autant, la spéculation foncière constitue ici, le moindre mal. Il y a en effet pire !

Gros risque de troubles et de déstabilisation

Nous le disions plus haut : la crieuse publique a dit être en mission du maire Abba Niaré. Ce qui s’est avéré faux ! Aussi, elle a agi en pleine période de deuil national décrété par le Président de la République en personne, c’est-à-dire, sans égard pour les victimes de Gao et respect au deuil national.

Elle ne s’est pas contentée de faire l’annonce : elle incitait aussi à la violence. Tout cela, dans un contexte marqué par l’attentat de Gao et de risques à Bamako, voire partout au Mali ; la question de la réadmission des Maliens de l’U.E, d’un front social en pleine ébullition au su des préavis et des mouvements de grève en cours, de la cherté de vie, de l’insécurité…

A propos de l’insécurité, voici, un bref aperçu de la situation qui prévaut aujourd’hui au Mali: dans les régions du Nord (Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudénit), règnent en maitres absolus Al mourabitoune, Al Qaïda et autres groupuscules. Dans la région de Mopti, le FLM (front de libération du Macina) reste le maître dans toute la zone du Delta Niger (Macina, Djenné, Teninkou, Youwarou, etc). Dans le pays Dogon et jusqu’au Burkina, le Front de libération du Semo (FLS) mène des incursions prenant pour cibles FAMAS et civils. Au sud, (Ségou, Koulikoro, Sikasso), la situation n’est guère reluisante au regard de la naissance des katibas… L’armée malienne étant débordée, les agents de l’Etat et les populations civiles fuient les zones à risque (il n’y a d’ailleurs plus de havre de paix !). A Bamako, le risque d’attentats est bien réel.

Pour tout dire : le pays est, contrairement à ce que certains prétendent, très instable à l’heure actuelle. La sous-région aussi ! Et c’est dans ce contexte qu’un(e) illuminé(e) décide de transporter le débat dans les rues de la capitale malienne.

La détermination des jeunes, en tout cas de la commune II du District indique bien qu’un autre front risque de s’ouvrir dans les jours à venir en plein cœur de la capitale. Les forces de l’ordre tireront-elles, une fois de plus sur les populations jusque dans les rues ? Hum !

Par ailleurs, c’est déjà la période de pré-campagne pour les élections présidentielles de 2018 et IBK est candidat à sa propre succession ! Et ce n’est un secret pour personne que la côte de popularité de ce futur postulant est aujourd’hui à son niveau le plus bas suite à des maladresses de gouvernance et aux décisions impopulaires y comprise celle de l’opération Ami Kane.

Pour tout dire, l’Homme aura du mal à convaincre ses compatriotes lors des prochains scrutins. Et à propos, qui sont donc ces électeurs ? Eh oui, c’est ce bas-peuple aujourd’hui pris pour cible par… Mais par qui donc ? De banals et dégoutants spéculateurs fonciers ou des conspirateurs tapis dans l’ombre au Gouvernorat du District et ailleurs? La seconde hypothèse est certainement la bonne.

Mais après tout, la victime est-elle à plaindre ? Rappelons tout simplement à ce stade que le prêcheur Choualah Bayaya affirme dans une de ses prêches que n’est pas sincère avec lui, tout proche d’IBK. A en croire ce leader religieux très populaire pour son franc parler, tous se servent de lui en lui donnant l’impression de le servir. Si vrai, alors, il est à plaindre ! Un Homme bien seul ! Le pauvre !

Nous y reviendrons !

Sidiki Magassouba



Encadré :

Spéculation foncière dans le District de Bamako : La face immorale de l’opération Ami Kane

Il y a encore quelques mois, nombreux sont ceux qui applaudissaient l’opération Ami Kane. D’aucuns disaient que cette femme courageuse a réussi là où beaucoup d’hommes ont courbé l’échine. En moins de six mois, elle a balayé les marches piétonnes de toutes les grandes artères de la capitale. Les occupants illégaux ont été priés de débarrasser les lieux de leur propre chef ou par force. Pour ce faire, les forces de l’ordre accompagnaient les conducteurs de bulldozers pour raser les lieux. L’opération a imprimé à la capitale, un visage plus reluisant pour accueillir les participants au 27ème Afrique-France que Bamako a abrité les 13 et 14 janvier derniers.

Mais, cette belle initiative du président de la République, portée par le gouverneur du District de Bamako est en train d’être travestie par des spéculateurs fonciers sans foi ni loi. Ils sont en train de transformer la zone aéroportuaire précédemment dégagée par le gouvernement à coup de milliards, en un nouveau quartier résidentiel pour des particuliers.

Les ventes de terrains sur les parties Est et Ouest de l’Usine de Togouna Agro Industrie se passent de tout commentaire. Les personnes intéressées sont servies contre espèces sonnantes et trébuchantes. La mise en vente desdits terrains commence à partir de 3 millions FCFA. L’affaire est devenue si alléchante que chaque jour qui passe, les commerçants de circonstance s’offrent le luxe d’abattre un bœuf pour faire la fête.

La question qui taraude les esprits des uns et des autres est de savoir si les autorités du District ne sont pas au courant de ce qui se passe. Pour certains, elles sont bel et bien au courant et seraient même complices de cette situation. Car leurs signatures figureraient en bonne et due forme sur les documents de propriété de ces parcelles que n’importe qui ne peut pas se permettre d’acquérir à cause du prix.

Affaire à suivre.

Rassemblés par M. A. Diakité

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