Hamada Ag Bibi, député à l’Assemblée nationale du Mali, Redouane et Touba sont les hommes d’Iyad. Ce sont eux qui surveillent les responsables de la Cma parce que tout porte à croire qu’Alghbass Ag Intalla, avec ses ambitions personnelles, n’est plus un fidèle. Aujourd’hui, en plus de cette influence du terroriste et jihadiste Iyad Ag Rhaly, ses hommes sont dans toutes les réunions entre Bamako, Gao, Kidal. Il a toutes les informations et à temps réel. Alors que la réalité du terrain a changé avec la création du Congrès pour la justice dans l’Azawad (CJA) ; la région de Tombouctou et celle de Taoudénit ne font plus partie de la Cma. Car le colonel Abass Ag Mohamed Ahmad, qui est le chef d’état-major du CJA, n’est plus avec la Cma. Il est de la communauté Kel Antessar. Il travaille pour la paix, le retour des réfugiés, la sécurisation des personnes et leurs biens. Mais tous se sont découragés parce que l’Etat n’écoute que les rebelles de Kidal. Ce sont leurs préoccupations qui sont prises en compte. Cette manière de gérer du gouvernement malien fait très mal aux autres groupes et mouvements armés.
Lutte antiterroriste
Les Etats africains jouent-ils franc jeu ? Bourahim Modi Diallo, qui est le chef du village de Boulkessi, est détenu à Ouaga pour son implication dans les différentes attaques terroristes depuis un temps. Mais, figurez- vous qu'un notable malien, qui fut président de l'Assemblée nationale du Mali, intervient en sous main auprès de ses relations pour obtenir sa libération. Comment des gouvernements normaux peuvent-ils laisser en liberté un individu qui négocie la libération d’un terroriste qui a contribué à endeuiller des familles ? Notre négociateur n'est pas étranger au Burkina et aux réseaux mafieux du Sahel, parce qu'en 2012, déjà, pendant que Djindjeré rencontrait discrètement, Omar Ould Amaha, membre fondateur du MUJAO, à Djibo, notable malien, facilitait les négociations entre les groupes terroristes qui contrôlaient le Nord du Mali et le chef de Boulkessi, pour obtenir la protection de ces groupes à ce dernier. C'est sous l'impulsion de cet homme, qui se pavane en toute liberté et sans aucune crainte, que les premiers terroristes burkinabé ont été formés avec l'onction d'un dignitaire nigérien qui, lui aussi, se balade de palais en palais sans crainte. Cette situation nous amène à nous questionner sur l'engagement réel de nos États contre le terrorisme.