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Société civile et diaspora malienne : Habib Sylla déclare la guerre à Bouréima Allaye Touré
Publié le mercredi 1 fevrier 2017  |  L’Indicateur Renouveau
Habib
© Autre presse
Habib Sylla
Le président du Haut Conseil des Maliens de L’Extérieur, Habib Sylla
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L’année 2016 a été très agitée pour le Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME). Et l’on peut dire que son président Habib Sylla y a laissé de nombreuses plumes. Des lettres et mouvements de protestation ont été assez denses en Côte d’Ivoire, en Belgique, en Arabie saoudite, en Suisse, en France, etc. A côté de cette fragilité intérieure, le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM) connait un franc succès depuis un an avec de nombreux déflatés du HCME qui l’ont rejoint. Depuis, c’est une guerre d’ego et de positionnement que l’équipe de Habib Sylla a décidé d’ouvrir en s’attaquant frontalement au Conseil national de la société civile.

Dirigé par Boureima Allaye Touré, le Conseil national de la société civile a, jusque-là, réussi à garder son estime malgré la tempête de discrédit qui souffle sur la plupart de nos structures. A l’issue de sa dernière assemblée générale, tenue fin décembre 2016, le Haut conseil des Maliens de l’extérieur a jugé que le poste qui lui est revenu n’était pas suffisamment honorable.



Dans le nouveau bureau, c’est le Conseil supérieur de la diaspora malienne (CSDM) et le Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME) qui s’occuperont des questions liées aux Maliens de l’étranger. Un choix naturel au regard de leurs profils respectifs. Seulement Habib Sylla est furieux et son équipe l’a fait savoir en des termes peu amènes. Plus précisément, le HCME d’Habib Sylla est désignée secrétaire adjoint chargé de la diaspora malienne et migration.

Le secrétaire titulaire de ce poste n’est autre que le CSDM dont la direction est tenue par Mohamed Chérif Haïdara. La réalité est que, depuis que le CSDM existe, Habib Sylla du HCME n’a jamais pardonné à cette nouvelle structure sa fulgurance et son courage affichés sur le terrain des questions migratoires au Mali. Surtout en cette année 2016 qui vient de s’achever avec des épisodes douloureux de rapatriements et de maltraitance subis par les migrants maliens en Algérie, en France et ailleurs dans le monde. Des moments qui ont davantage frustré la diaspora malienne qui s’est sentie orpheline des autorités centrales, mais d’abord de l’organisation qui dit la représenter et défendre ses intérêts.

A plusieurs reprises, le CSDM a vigoureusement interpelé les autorités de Bamako ainsi que les services consulaires dans les pays où les Maliens ont connu ces traitements dégradants. Les actions de soutien, qui ont été réservées aux rapatriés par le CSDM à leur retour à Bamako, ont définitivement marqué les esprits et suscité beaucoup d’admiration. Les vagues d’adhésion à cette nouvelle faitière qui s’en sont suivies n’ont pas été du goût du président du HCME. Les initiatives du CSDM en faveur d’un rapprochement et d’une mise en synergie des efforts n’y ont rien fait.

Habib Sylla préfère y voir une concurrence sur un terrain sur lequel il était jusqu’à récemment le seul à régner. En tout cas, pour marquer son désaccord vis-à-vis du Conseil national de la société civile, le HCME n’a pas eu des mots tendres. Il parle d’un traitement “totalement incompréhensible de la part d’une organisation qui affirme respecter la légalité et défendre des valeurs d’équité”. Vu l’animosité entretenue à l’égard du CSDM, la position d’adjoint de ce dernier est une pilule très amère à avaler pour le HCME qui accuse presque le CNSC de complaisance sinon, d’allégeance à l’égard du CSDM.

“Nous ne pouvons participer à une entreprise dont nous ne connaissons pas les véritables motivations, sauf à cautionner l’imposture”, insiste le HCME. Tout le monde pensait que les échecs antérieurs avaient pu servir de leçon à l’homme de Libreville. L’on se rappelle qu’il y a quelques mois, Habib Sylla avait livré une bataille judiciaire avec sa base de Paris avant d’être désavoué par la justice française qui avait donné raison à ses protagonistes.

Difficile de savoir jusqu’où ira Habib Sylla dans ce nouveau front ouvert contre la représentante de toute la société civile malienne. Beaucoup de ses collaborateurs, jusque parmi les plus proches commencent à être sérieusement agacés par ces offensives interminables qui ne font que dévaster l’image d’un HCME plus que fragilisé. Et de rappeler au passage les objectifs du Haut conseil qui sont, entre autres, de rassembler et représenter tous les ressortissants maliens résidant à l’étranger et d’apporter les secours nécessaires aux Maliens en situation difficile.

Pour l’heure, le Conseil national de la société civile n’a même pas daigné répondre à ce courrier qui l’accuse d’imposture et lui fait sèchement des leçons de morale. En tant que vecteur de mobilisation, de concertation et de dialogue entre les OSC et les autres partenaires, le CNSC appuie et agit sur les politiques et les stratégies de développement économique, social et culturel en cours ou d’actualité. Sa démarche est donc impersonnelle et ses actions doivent être fédératrices.

M.D

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