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L’Essor N° 17380 du 26/2/2013

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Protection des enfants : Contre le fléau du tourisme sexuel
Publié le jeudi 28 fevrier 2013  |  L’Essor




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ECPACT Luxembourg (End child pornography and trafficking of children for sexual purposes) a, en partenariat avec l’Office malienne du tourisme et de l’hôtellerie (OMATHO), organisé mercredi au Grand hôtel un atelier de sensibilisation sur le thème : « L’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales : cas du tourisme au Mali ». L’ouverture officielle des travaux a enregistré la présence du chef de cabinet du ministère de l’Artisanat et du Tourisme, Ségui Kanté, et de la représentante d’ECPACT Luxembourg au Mali, Mme Fabienne Diakité Grosjean.
ECPACT Luxembourg est membre du réseau d’ECPACT international dont le nom anglais signifie « Mettre fin à la pornographie et au trafic des enfants à des fins d’exploitation sexuelle ». ECPAT international représente plus de 72 organisations membres reparties dans plus de 70 pays sur les cinq continents. C’est le seul réseau international d’ONG qui s’occupe spécifiquement de la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants. Sa mission consiste à éradiquer la prostitution et la pornographie enfantines, ainsi que le trafic d’enfants à des fins sexuelles. Il joue également un rôle consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC).

A travers cet atelier, ECPACT Luxembourg et l’OMATHO apportent une contribution à la lutte contre le tourisme sexuel et la prostitution des enfants dans le secteur touristique et hôtelier de Bamako.

D’après une enquête de l’UNICEF réalisée en 2005 en partenariat avec le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, intitulée « évaluation rapide sur l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales (ESEC) au Mali (Kayes, Sikasso et Bamako) », les enfants exposés à l’exploitation sexuelle sont, entre autres, des petites vendeuses ambulantes, des aides ménagères, des écolières, des enfants travaillant pour des prostituées adultes ou qui vivent en leur compagnie. Cette évaluation mentionne également que le phénomène de l’ESEC est perceptible dans des endroits tels que les hôtels, les gares routières et ferroviaires, les chantiers de construction, les écoles.

Entre 2005 et 2006, la Brigade des mœurs et de la protection de l’enfance a également recensé 582 cas relatifs à la prostitution, à la pédophilie, à l’incitation à la débauche et aux « notes sexuellement transmissibles ».

Le chef de cabinet du ministre de l’Artisanat et du Tourisme a rappelé que le développement d’un tourisme où les enfants sont exploités, est en totale opposition avec les directives de la Charte du tourisme et du code du tourisme approuvés par l’assemblée générale de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) en 1985. Ségui Kanté a également indiqué que la onzième assemblée générale de l’OMT qui s’est tenue au Caire (Egypte) en 1995, a approuvé la déclaration pour la prévention du tourisme sexuel organisé.

Cette déclaration dénonce et condamne en particulier l’exploitation sexuelle commerciale des enfants qui constitue une violation de l’article 34 de la Convention sur les droits de l’enfant et appelle à l’adoption de mesures légales dans les pays concernés par le tourisme. « Aussi, je ne doute pas un seul instant que cet atelier contribuera à faire prendre conscience à chacun et à tous de la vulnérabilité des enfants face au phénomène et vous engage résolument au quotidien pour que ceux-ci ne deviennent pas victimes d’exploitation à des fins commerciales », a souhaité Ségui Kanté.

Selon la représentante d’ECPACT Luxembourg, Mme Fabienne Diakité Grosjean, l’exploitation des êtres humains sous toutes ses formes, notamment sexuelle, et spécialement lorsqu’elle s’applique aux enfants, porte atteinte aux objectifs fondamentaux du tourisme et constitue la négation de celui-ci. A ce titre, conformément au droit international, elle doit être rigoureusement combattue avec la coopération de tous les Etats concernés et sanctionnée sans concession par les législations nationales. « Nous devons garantir à nos enfants la protection contre le prédateur qu’est l’abuseur, l’exploiteur sexuel, en prenant l’engagement ferme de dénoncer ces crimes perpétrés au quotidien sur l’enfant, pour que ce dernier ne meurt pas en silence dans sa plaie profonde et indélébile de cet acte odieux, violé dans sa chair et dans son être », a-t-elle plaidé.

Aminata Dindi SISSOKO

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