Du point de vue de la gouvernance, dans la plupart des cas, les occidentaux regardent nos pays africains avec condescendance. Il est vrai que les comportements de nos dirigeants, en visite ou en séjour dans leurs pays, ne plaident pas en faveur d’une bonne gouvernance.
En effet, ils se livrent à des dépenses ostentatoires et de prestiges qui frisent parfois l’indécence. Ils se comportent comme des nababs du Moyen-Orient. Avouons que pour un citoyen ordinaire d’un pays développé, de tels comportements d’un dirigeant d’un pays dit pauvre sont choquants. Il n’est donc pas étonnant de voir des ONG, des organisations de défense des droits de l’Homme et autres associations d’activistes s’insurger en défenseurs des peuples africains en entreprenant plusieurs activités à l’encore de ces dirigeants. On ne peut les blâmer pour cela. Au contraire, ces groupes de pression demeurent des alliés naturels des citoyennes et citoyens qui se battent contre la gabegie de leurs dirigeants.
Là où le bât blesse, c’est que ces groupes de pression focalisent presqu’exclusivement leurs activités sur les dirigeants africains comme si chez eux, le mot corruption ne figure pas dans le vocabulaire.
Et pourtant, à examiner les comportements des dirigeants des pays dits démocratiques relatifs à la corruption, ils sont à tous égards semblables à ceux de nos ogres de dirigeants africains. Mais, à la différence près que dans les pays démocratiques, il existe des mécanismes institutionnels permettant de punir les délinquants. L’existence de cette épée de Damoclès, atténue les ardeurs de tous ceux sont tentés par la délinquance. Malgré cela, il n’est pas rare que la presse fasse des révélations fracassantes. A preuve, en ce qui concerne nos « amis français », la semaine dernière, l’hebdomadaire satirique du mercredi, «Le Canard Enchaîné » mettait à sa une : « Les 600 000 euros gagnés par Pénélope qui empoisonnent Fillon ». De même à l’intérieur, il notait avec des jeux de mots qui le caractérisent : « Pour Fillon, Pénélope est un filon ! »
Pour un candidat à la présidentielle, c’est un gros pavé lancé dans sa mare. Par ailleurs, nous vous recommandons de lire « Le tour de France de la corruption » écrit par deux journalistes d’investigation que sont Jacques Duplessy et Guillaume de Morant » et publié aux éditions Grasset en octobre 2016. Il est édifiant. Les auteurs nous avertissent : « Ce qui nous a passionnés, c’est la corruption ordinaire. La corruption de tous les jours, celle que l’on subit mais que l’on ne voit pas. C’est l’élu qui en croque, le chef d’entreprise qui arrose, l’agent public qui favorise les amis. C’est la France des passe-droits et des pots-de-vin, celle des petits arrangements et de l’enveloppe discrètement exigée. »
Alors, vous avez dit corruption ? Les africains n’ont assurément pas l’exclusivité.
…sans rancune
Wamseru A. Asama