Attaques déloyales de concurrents ou erreur commise de bonne foi dans le cadre de l’information des citoyens, la guerre du tabac fait rage depuis deux semaines au Mali. Elle vise au premier chef la célèbre multinationale British American Tobacco ( BAT) qui est de loin le leader du marché malien. En cause : la marque Dunhill dont le dernier paquet légèrement modifié – cela s’appelle le re-branding- a donné lieu à des articles de presse et des commentaires radios des plus alarmants. Ce nouveau paquet contiendrait des cigarettes empoisonnées qui auraient tué déjà plusieurs fumeurs, à en croire les médias qui se sont saisis de l’affaire. Hésitants dans un premier temps en raison de la loi qui réprime la publicité du tabac, la multinationale dont la direction régionale est basée à Dakar et son partenaire malien ont décidé de riposter. Le communiqué publié hier par le partenaire malien dans des journaux de la place s’inscrit en faux contre les rumeurs propagées ces derniers temps sur le nouveau paquet. Séjournant à Bamako, la semaine dernière les responsables de BAT ont rencontré les autorités sanitaires et la Direction de la Concurrence à propos de la campagne dont les produits de la multinationale sont les victimes. « Une campagne calomnieuse et dommageable pour nous » s’indigne le responsable commercial de BAT. Les autorités rencontrées s’interrogent également sur l’origine et les motivations des rumeurs contre le dernier paquet de Dunhill qui, selon certains confrères sont de la contrefaçon. Or BAT persiste et signe « le paquet en question est bel et bien un produit BAT répondant à toutes les normes requises et aucunement différent des autres produits de cette entreprise ». La thèse des fumeurs immédiatement foudroyés après avoir fumé les cigarettes de ce paquet ? Cela s’aurait su immédiatement et l’Etat aurait réagi, assure t- on du côté des autorités maliennes concernées. La campagne s’arrêtera t-elle pour autant ? « Nous n’en savons rien, répond le partenaire malien de BAT mais nous nous réservons le droit de ne plus rester passif ». Une enquête en cours ne tardera pas « à identifier les motivations de cette campagne » nous a confié un responsable de la structure malienne. Qui n’hésitera pas le cas échéant à considérer « les suites judiciaires qui s’imposent ».
Boukary Daou