Selon l’honorable Oumar Mariko, le président du parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’indépendance (SADI), au Mali, actuellement la gouvernance est caractérisée par deux mots: « Inertie et arrogance ». De l’avis du premier responsable du SADI qui a claqué la porte de la majorité présidentielle en octobre 2016 pour former un nouveau bloc d’opposition avec le parti ADP-Maliba, « notre pays connait aujourd’hui un véritable blocage tant sur le plan politique, économique et social ».
Les responsables du parti SADI, l’honorable Oumar Mariko, président du parti, Nouhoum Kéïta, secrétaire administratif du parti, ont animé une conférence de presse, hier mardi 31 janvier 2016 à leur siège sis à Djelibougou. Il s’agissait pour eux de faire le point sur la situation politique et sécuritaire du pays. Dans leur déclaration luminaire, les responsables du SADI dresse un tableau sombre du Mali : « La grande question aujourd'hui est : Notre pays est-il vraiment dirigé au profit du peuple? Evidemment Non ! Il s'enfonce un peu plus chaque jour.
La vie est ponctuée d'attentats, de mines, d'embuscades contre les forces armées avec leurs lots de morts, de blessés, de veuves, d'orphelins le plus souvent dans l'anonymat le plus total ». Selon le SADI, « quand les actions des terroristes deviennent très spectaculaires, au point de menacer l'équilibre précaire des institutions, alors là, il y a une mobilisation de circonstance pour essayer de noyer les problèmes dans l'émotion et éviter un débat de fond sur les causes et les responsabilités de la chienlit que vit notre pays. »
Pour le Parti pour la Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance, deux mots caractérisent la gouvernance actuelle : « inertie et arrogance. »
« C’est certain que le gouvernement a atteint ses limites. Ces gens doivent partir. Il faut préparer leur départ. 2018, c’est à quelques pas…Non seulement ça ne bouge pas, et quand ils vous parlent c’est avec aucun respect. Nous savons que ça ne va pas. Il y a un gros danger qui nous guette. Les patriotes doivent faire en sorte que ce danger emporte ceux qui se sont joués du peuple…, indique Oumar Mariko le président du SADI, avant d’ajouter : notre constitution nous donne le droit au peuple à la désobéissance civile sans casse parce que l’état actuel est épuisé. Il ne peut plus rien.
Il n’a plus rien à prouver...il nous faut un nouveau type d’état qui va commencer nécessairement par la reconstruction de l’armée, creuset de l’unité nationale et la garante de notre souveraineté. En réalité, ils ont un comportement qui ressemble terriblement au comportement de fin de règne de Amadou Toumani Touré. Gageons de faire en sorte que Ibk soit la fin de la dynastie du mouvement démocratique qui a pris le pouvoir de 1992 à aujourd’hui »
« Une armée livrée à elle-même »
Concernant la situation de l'armée et des problèmes sécuritaires, selon le SADI, notre armée aujourd'hui est pratiquement livrée à elle-même. « La répartition des taches entre l'appareil militaire et l'appareil politique: C'est au politique de déterminer qui est l'ennemi et mettre l'appareil militaire en condition pour y faire face. Dans le cas du Mali, l'ennemi n'est pas déterminé, on parle de lutte contre le terrorisme. Sans définir qui sont les terroristes et l'armée se trouve dans une situation où elle attend la prochaine attaque ou la prochaine mine. La population que l'armée est censée protéger ne se reconnais pas en elle et aide très peu à informer sur les groupes terroristes.
Les quelques rares informateurs sont régulièrement éliminés par les terroristes».
Le SADI tire la sonnette d’alarme sur le mauvais état des forces armées maliennes : « Notre armée est totalement déstructurée par une hiérarchie cupide qui a instauré un système de sanctions massives très souvent injustes. Les problèmes de minutions, d'armements, de moyens de transport, de soins médicaux et de nourritures sont évoqués par les hommes sur le terrain. Nous avons l'impression de revivre la situation qui prévalait au sein de l'armée peu avant les événements de Mars 2012. »
Quid des revendications sociales ? Selon le SADI, la multiplication des grèves, des sit-in à la bourse du travail ne trouvent pas de réponses politiques appropriées. « L'amélioration des conditions de vie des travailleurs doit s'inscrire dans une vision à long terme qui est clairement définie et énoncée et à la mise en œuvre de laquelle, ceux-ci devront être associés…La grève actuelle des magistrats, celle annoncée des médecins et celles récurrentes dans les différents ordres d'enseignement devront être mises à profit pour l'enclenchement d'un véritable dialogue social. »
Concernant l’opération « Bamako ville propre », pour le SADI, il s'agit là de la preuve du manque de vision du régime en place et de sa rupture avec les couches populaires, « car, donner la priorité à un assainissement d'ailleurs très discutable sur la préservation de milliers d'emplois, relève de l'arrogance et de la cécité politique. »
Le parti SADI s’insurge, aussi, contre les spéculateurs fonciers et l’accaparement des terres. « Les spéculateurs fonciers, convaincus de leur impunité ne reculent devant absolument rien pour faire main basse sur les domaines de l'Etat et exproprier les citoyens. Les terres agricoles font l'objet de grandes convoitises. Sous le couvert d'une prétendue modernisation de notre agriculture, elles sont bradées à grande échelle, entraînant ainsi la paupérisation des petits exploitants expropriés ».