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Indignation de Soumaïla Cissé au sujet de la liberté de presse : «De la 25ème place, le Mali a été classé 122ème /180 pays en 2016»
Publié le jeudi 2 fevrier 2017  |  Le Prétoire
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 24 mai 2016 Soumaila Cissé a organisé une Conférence de presse sur l’affaire des 27 milliards de L’UEMOA a la maison de la presse
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Comme à l’accoutumée, l’Union pour la République et la démocratie (URD) présente ses vœux les meilleurs à la presse tous les ans. Elle a respecté cette tradition ce 31 janvier 2016 à la Maison de la presse.

A l’occasion de sa présentation de vœux à la presse pour le nouvel an, le président de l’URD, Soumaïla Cissé a déploré le recul drastique de notre pays en matière de respect de liberté de presse. Il a saisi cette opportunité pour décortiquer l’actualité nationale.

Pour Soumaïla Cissé, l’année 2016, tout en étant riche en évènements a été particulièrement éprouvante pour les journalistes. En 2016, 74 journalistes ont été tués en faisant leur métier, tués tout simplement en voulant informer la population. Tel est le bilan macabre que l’ONG Reporters Sans Frontières a présenté à la fin de 2016, contre 110 décès enregistrés en 2015, souligne le conférencier. Cette baisse n’est pas réjouissante. Car elle «s’explique largement par le fait que les journalistes n’ont pas eu d’autres choix que de fuir les pays devenus trop dangereux pour eux. »

Selon Christophe Deloire, secrétaire général de l’ONG, «la violence contre les journalistes est de plus en plus délibérée. Ces derniers sont clairement visés et assassinés parce qu’ils sont journalistes. Cette situation alarmante traduit l’échec patent des initiatives internationales en faveur de la protection des journalistes. Elle signe l’arrêt de mort de l’information indépendante dans les zones où la censure et la propagande s’imposent par tous les moyens. Pour que le droit international puisse être appliqué, l’ONU doit instaurer un mécanisme concret de mise en œuvre de résolutions. Avec l’arrivée du nouveau secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, il est urgent que soit nommé un représentant spécial pour la protection des journalistes. »

S’agissant de son parti, M. Cissé a rappelé que l’URD est disposée à approfondir et à appliquer toutes les initiatives visant à protéger les journalistes contre ces exactions indignes de notre époque.

Dans son commentaire, l’orateur dira que si 74 journalistes ont été tués, 348 sont également emprisonnés dans le monde, le constat est alarmant au Mali.

Il y a juste une année, soutiendra-t-il le journaliste Birama Touré a mystérieusement disparu. Ce qui est de nature à inquiéter. Partant, il a interpellé les autorités compétentes pour faire la lumière sur cette affaire. Dans la même foulée, l’URD se dit inquiète par la révélation faite sur les menaces proférées contre le journaliste Adama Dramé du Sphinx. Aucun patriote digne de ce nom ne peut et ne doit se taire face à de telles situations. La liberté d’expression chèrement acquise doit être jalousement entretenue pour le confort de la démocratie, s’offusque le conférencier.

Longtemps présenté comme un bon élève sur le continent africain en matière de liberté de presse et de démocratie, le Mali a payé le prix de la situation dans laquelle le pays a sombré depuis 2012 en faisant la plus forte chute au classement mondial du respect de la liberté de presse. Il est ainsi passé «de la 25ème place à la 99ème place en 2013. Selon le Rapport 2014 de Reporters sans frontières, la corrélation négative entre la situation tragique du Mali et la liberté d’informer a fait encore chuter notre pays à la 122ème place sur 180 pays évalués », s’indigne le chef de file de l’opposition.

Toutefois, Soumaïla Cissé a montré qu’il n’était pas dans un soutien aveugle à la presse. C’est pourquoi, il indiquera qu’autant il prône le respect par les journalistes des règles déontologiques de leur profession, autant il condamne fermement les actes d’intimidation et les menaces à l’encontre des journalistes.

En ce qui concerne son parti, il a informé sa disponibilité à accompagner la presse pour mieux informer l’opinion publique qui a tant besoin d’informations recoupées. D’ici là, il a encouragé la presse à continuer à dénoncer les dérives! Continuez à interpeller ! En un mot, continuez à jouer pleinement votre rôle de 4ème pouvoir ! Pour l’honneur de votre profession, pour la dignité des Maliens, pour le confort de notre démocratie, Résister ! Ne point céder ! a clamé Cissé

Le désastre malien selon Soumaïla Cissé

Sans ambages, le président de l’URD affirme que l‘année 2016 est parti sur une note de désespoir et d’inquiétude pour l’ensemble du peuple malien.

Car on compte 332 personnes dont 207 civiles qui ont perdu la vie en 2016 dans le centre et le nord du Mali, soit une hausse de 121%. En outre, ajoute-t-il, notre pays a enregistré 385 attaques, soit plus d’une attaque par jour. Ces attaques ont augmenté de 92% par rapport à 2015. Ce, malgré la laborieuse signature de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger. Pire, la nouvelle année commence dans la douleur. Plus de 100 morts sont déjà au compteur de l’année 2017.

Pour bien présenter ce qu’elle appelle la situation catastrophique du pays, l’URD a fait une projection de film retraçant les attaques, les dérives verbales et les contre-vérités des gouvernants.

Oumar KONATE
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