Une forte délégation du Rassemblement pour le Mali (RPM), conduite par son président, Dr Bocari Tréta, s’est rendue au siège du Parti pour la renaissance nationale (Parena) le mardi 31 janvier 2017. Nous avons fait réagir les secrétaires généraux desdites formations politiques sur leurs échanges, en l’occurrence Me Baber Gano (RPM) et Djiguiba Keïta dit PPR (Parena).
Engagé dans une dynamique de rassemblement, le parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali (RPM) a initié une rencontre avec le Parena, parti de l’opposition. Au menu, a-ton appris, des questions d’intérêt national et un partenariat avec le Parena.
De sources concordantes, le RPM a adressé une correspondance au Parena pour discuter des questions d’actualité nationale. Mais, au cours de la rencontre, les discussions sont allées un peu plus loin. Car le RPM a demandé un partenariat direct avec le Parena.
Approché par nos soins, le secrétaire général du RPM, Me Baber Gano a été plus explicite. Il a affirmé que la présente rencontre a eu lieu à leur demande. Il s’agissait d’une part d’une prise de contact avec le Parena après le 4ème congrès ordinaire de son parti, de se féliciter pour les récentes actions unitaires de la classe politique face aux menaces terroristes et d’autre part, parler d’un partenariat avec le Parena.
Car, ce parti se réclamant des socialistes partage les mêmes idéologies politiques que le parti au pouvoir. Donc, il doit évoluer en restant cohérent avec sa conviction. «Nous avons tenu à dire que nous sommes un parti de gauche tout comme le Parena. Dans cette logique, le Parena est dans une position qui est un peu dérangeante. Il s’est retrouvé à l’opposition alors qu’il partage les idéaux politiques du RPM. C’est un parti de gauche qui œuvre pour une œuvre sociale qui met l’être humain au centre de tout. Nous ne sommes pas des libéraux qui mettent le capitalisme au centre. On a discuté de cette appartenance commune. Bref, nous avons rencontré un parti qui se réclame aujourd’hui de l’opposition, mais tout porte à croire qu’il n’est pas fondamentalement opposé au pouvoir » a-t-il déclaré.
Partant, Me Gano a rappelé la collaboration entre son parti et le Parena en 2007, où ils étaient tous les deux membres du FDR, un regroupement politique contre ATT. Ce qui lui fera dire : «si nous ne sommes pas opposés idéologiquement, il n’y a pas de raison que nous n’avançons pas ensemble. Il n’y a eu aucune question qui transgresse leur position dans l’opposition. On n’a évoqué que des sujets qui nous rapproche».
A la question de savoir si le RPM espère sur une éventuelle acceptation de sa main tendue, notre interlocuteur se montre optimiste. Il indique que c’est un directoire responsable, qui sait analyser les problèmes politiques. «Si le Parena a été dans cette position, peut être c’était le choix d’un moment. Mais le Parena ne peut pas ne pas évoluer dans ses choix politiques. Aujourd’hui, il n’y a pas un mur entre nous», commentera-t-il. Partant, Me Baber Gano précisera que son parti rencontrera d’autres partis politiques. Une dizaine de correspondances ont été adressées à des formations politiques à cet effet. Cette série de rencontres se poursuivra avec d’autres partis politiques et une rencontre avec le principal parti de l’opposition, l’URD, n’est pas exclue.
Du côté du Parena, le secrétaire général Djiguiba Keïta dit PPR s’est montré un peu évasif. Il a tout de même confirmé les informations relatives au partenariat direct avec le RPM. «Nous ne refusons la main tendue de personne. Nous avons toujours demandé des discussions avec le pouvoir. Maintenant, le RPM a fait un bon pas. Tous les sujets sont abordables avec le Parena. Nous sommes prêts au dialogue avec tout le monde, nous sommes prêts à tous les débats qui concernent l’intérêt national. Bien avant aujourd’hui, nous avons dit que la solution aux problèmes du Mali c’est la tenue des concertations nationales, car l’accord d’Alger n’est pas viable. Il ne peut être appliqué que si on se met d’accord sur le minimum. Je crois que les gens du RPM commencent à comprendre cela», a-t-il déclaré.
Faut-il le rappeler, le parti n’est pas à sa première tentative de récupération de son partenaire socialiste. Lors de la formation du premier gouvernement de l’actuel Premier ministre Modibo Keïta, un cadre influent du Parena aurait été démarché. Mais ce jour, les conditions et les arguments n’étaient pas favorables à cela. Cette fois-ci, le pouvoir espère que ce sera la bonne. Wait and see !