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Perspectives politiques : Et si 2018 se jouait entre l’Adema et le RPM ?
Publié le jeudi 2 fevrier 2017  |  Le Prétoire
Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse du RPM
Bamako,le 08 novembre 2016 Bocary Treta président du RPM a présidé la Conférence de presse du RPM a la maison de la presse
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Initialement prévue pour aujourd’hui, jeudi 2 février 2017, la rencontre entre le Rassemblement pour le Mali et l’Alliance pour la Démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema/Pasj) a été reportée une énième fois pour une date ultérieure. L’objectif de cette rencontre est de fixer un nouveau cadre de collaboration, notamment dans la perspective des élections de 2018.

Ce sont les responsables du parti de l’abeille eux-mêmes qui ont fait la révélation la semaine dernière lors de la présentation des vœux du parti à la presse.

En effet, depuis un certain temps, la question de savoir si le parti Adema présentera un candidat en 2018 taraude les esprits de beaucoup d’observateurs et des militants du parti. Le premier responsable du parti, Pr. Tiémoko Sangaré, a affirmé lors de la présentation de vœux que cette question revient à l’instance supérieure du parti qui, à son tour, a chargé une commission à cet effet d’étudier la question et de faire des propositions. Il a soutenu que le rapport de cette commission est sur la table du comité exécutif du parti. Aussi, il a ajouté qu’une rencontre entre le parti du tisserand (RPM) et l’Adema était prévue depuis longtemps pour discuter des questions relatives à leur collaboration. Cette rencontre, dit-il, a mainte fois été reportée. Initialement prévue pour ce jeudi, il nous revient qu’elle a été reportée encore une fois pour une date ultérieure.

L’Adema à la rescousse du RPM pour 2018 ?

On serait tenté de répondre par l’affirmative si l’on sait qu’à l’issue des communales du 20 novembre dernier, l’Adema a su montrer qu’il reste un grand parti. Quoi que l’on dise. Ces communales ont été aussi l’occasion pour le RPM de se rendre compte qu’il n’est pas en si bonne santé. S’y ajoute la côte de popularité en chute libre du Président Ibrahim Boubacar Keïta et de son gouvernement. A une année de la date fatidique de 2018, il faut dire sans risque de se tromper que le RPM est dos au mur. Les cadres du parti sur l’ensemble du territoire ont à quelques exceptions près montré leurs limites. En témoigne le cinglant revers qu’ils ont subi chacun dans sa contrée.

Ainsi, après 3 ans de gouvernance et de tergiversation qui ont vu le départ de plusieurs partis de la Convention de la majorité présidentielle (CMP) à l’instar de Sadi et de l’ADP-Maliba, le RPM s’est résolu à demander de l’aide. Et le parti à même de pouvoir sauver les meubles du RPM, est incontestablement « sa mère » l’Adema.

Cette dernière, visiblement, n’exclut pas des retrouvailles avec l’enfant sorti de ses côtes. Cet enfant qu’elle n’a pas hésité à soutenir son candidat en 2013. Aussi, l’Adema a participé à la gestion du pouvoir depuis le début du régime. Toutefois, il ne serait pas facile pour ce parti de ne pas présenter un candidat à la présidentielle. Ça serait la deuxième fois, après celui de 2007, que l’Adema ne part pas à la conquête du fauteuil présidentiel, depuis l’avènement de la démocratie au Mali en 1991. Si cela arrivait, il serait aussi très difficile pour l’Adema d’arborer les couleurs du RPM. Cela reviendrait à renier ses propres valeurs et ses fondamentaux. Alors l’équation consistera à trouver un juste milieu pour permettre à l’Adema de pouvoir aider le RPM à faire élire son candidat en 2018.

Le casse-tête adémiste ?

Le Comité exécutif de l’Adema fait face à une véritable équation à plusieurs inconnus. En effet, depuis un certain temps les responsables du parti tiennent un discours rassembleur. Un discours dans lequel tous les adémistes se retrouvent. C’est d’ailleurs ce discours harangueur qui a valu au parti le sursaut dont il a fait montre aux communales en se hissant à la seconde place sur l’échiquier politique. Aujourd’hui, les militants à la base sont plus motivés que jamais. Alors, il n’y a pas de raison pour eux que le parti n’ait pas son candidat en 2018. C’est la raison pour laquelle des ténors du parti s’agitent depuis un moment pour tirer la sonnette d’alarme. Cependant, le comité exécutif veut bien trouver un accord écrit avec leur ami, le RPM, sur la question pour 2018. Mais comment expliquer et convaincre la base tout en évitant une cassure au sein des rangs ? C’est le casse-tête adémiste auquel le Comité exécutif doit s’atteler à trouver une solution rapidement.

Le pôle de gauche ou le plan B

L’Adema ne présentera pas de candidat en 2018. C’est un secret de polichinelle. Mais comment faire pour 2018 ?

La piste de réponse a été donnée par le Président IBK en personne lors de l’interview bilan de ses 3 ans de gestion du pouvoir. Il a laissé entendre qu’ils se retrouveront bientôt au sein d’une même famille. Après cela, la création d’un pôle de gauche revient incessamment dans les discours politiques. Si l’on sait que les partis partagent les valeurs de l’International socialiste, alors le rapprochement entre les deux est vite fait. Tout laisse croire qu’ils vont créer le fameux pôle de gauche qui à son tour va engloutir tous les partis de la CMP, à l’exception peut être du parti Yelema qui ne semble visiblement pas être dans cette logique. Cette stratégie est juste une manière de transformer la CMP en pôle de gauche qui portera la candidature du candidat Ibrahim Boubacar Keïta. Car aucun parti n’acceptera d’abandonner son identité pour s’afficher avec celle d’un autre. Donc, le compromis tout trouvé reste le pôle de gauche.

Selon certaines indiscrétions, c’est à cette conclusion que les deux partis devraient parvenir à l’issue de leur rencontre.

Que gagnerait l’Adema à soutenir le RPM en 2018 ?

Il serait incroyable de croire que l’Adema accepte de sauver la mise au RPM pour le plaisir de le faire. La politique par nature est basée sur des jeux d’intérêts. Vu la position actuelle du RPM sur l’échiquier politique du pays, et les conditions dans lesquelles le RPM sollicite l’aide de l’Adema, il n’est pas exclu que l’Adema gagne le gros lot. Selon des observateurs, l’Adema imposera son diktat et demandera la part du lion qui revient de droit dans le partage des postes au gouvernement.

Rien n’est moins sûr si l’on sait que c’est ‘’pieds et mains liés’’ que le RPM s’est offert à l’Adema.

Que va sortir de leur prochaine rencontre ? Nous l’ignorons pour l’instant, mais tout laisse croire que 2018 se jouera entre les deux partis. On apprend que de cette rencontre, il serait attendu un accord écrit entre les deux partis dans lequel ils s’engageraient pour le partage du pouvoir. Aussi, l’Adema n’est pas le seul parti de gauche approché par le RPM. D’autres, à l’image du Parena (Opposition), l’ont été.

Harber MAIGA
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