De la grève des 72 heures à la menace de grève illimitée, devenue une réalité, depuis bientôt plus d’une semaine, les syndicats de la magistrature sont passés par tous les étapes pour faire valoir leurs revendications. Appels à la retenue, préavis de grèves, dialogues de sourds, mépris mutuels, réquisitions, mise en garde et médiation ; mais, dans tout çà, les acteurs ne se sont jamais retrouvés pour se faire comprendre. Aujourd’hui, c’est la radicalisation et le dénouement inattendu.
L’ENQUETE vous retrace le parcours d’une année qui sera, sans doute, gravée dans les annales de l’Histoire du syndicalisme des magistrats au Mali.
La grève des Magistrats n’a toujours pas trouvé un dénouement escompté.. Les syndicalistes ne veulent jamais lâcher du lest, malgré l’appel pressant du Ministre de la Justice à la négociation par ce que le gouvernement a dos au mur.
Le chemin est bien long à se dessiner. Depuis un certain temps, toutes les conditions étaient réunies pour tenir ces négociations. Cette grève illimitée n’est que la suite de celle des 72 heures qui l’a précédé.
Pendant longtemps, les Magistrats ont alerté ; mais, cela est resté sans suite.
Depuis des mois, voir des années passées, les préavis de grèves s’accumulaient sur la table du gouvernement.
En ce mois de janvier 2017, débutent les mots d’ordre. L’un après l’autre, les regroupements syndicaux enchainent débrayages et grèves totales. L’interlocuteur direct des Magistrats, le Ministre de
De la justice ne s’était jamais montré comme un partisan du dialogue.
Moins catégorique, le Ministre de la justice, Me Konaté, semble souffler le chaud et le froid. Tantôt c’est un appel au calme, tantôt une dénonciation de l’intransigeance des syndicats.
Les négociations échouent alors à tous les niveaux. Plus que jamais décidés à ne pas céder, les Magistrats refusent toutes propositions de médiations. Même le leader spirituel, le plus écouté pour l’instant par les plus hautes autorités nationales, Chérif Ousmane Madani Haïdara, tente ; mais, en vain.
Pour les syndicats, il n’est plus question de se contenter des promesses qui se tiendront jamais, mais il leur faut des actes.
Devant l’immobilisme du gouvernement, les nerfs se sont chauffés au niveau des syndicats de la Magistrature et bonjours à la grève illimitée sans aucune autre forme possible de négociations que la satisfaction totale du cahier des charges des syndicats déposé sur la table du gouvernement.
Négus Traoré