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Mali : accord de paix ou farce algérienne ?
Publié le jeudi 2 fevrier 2017  |  metamag.fr
Réunion
© AFP par Farouk Batiche
Réunion d’urgence des pays membres de la médiation
Bamako, le 19 janvier 2016 l`Algérie a tenu Réunion d’urgence des pays membres de la médiation sur la crise malienne.
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Le bilan de l’attentat-suicide qui a visé le 18 janvier un camp militaire de Gao s’est élevé à une soixantaine de morts et près de 115 blessés. Il a été revendiqué par le groupe terroriste Al Mourabitoune, lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Selon l’AFP, le camp militaire abritait des combattants appartenant à la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) ou à la Plateforme (coalition pro-gouvernementale) et les militaires se préparaient pour les fameuses patrouilles mixtes prévues par l’accord de paix baptisé « Accord d’Alger » signé en juin 2015 entre Bamako et ces différents groupes armés.

Selon la mission de l’ONU au Mali (Minusma), 600 combattants se trouvaient dans le camp. Le véhicule utilisé dans l’attentat-suicide était aux couleurs du MOC, chargé d’organiser ces patrouilles mixtes. Les patrouilles en question, auxquelles doivent également se joindre des militaires maliens, sont censées préfigurer la refonte d’une armée malienne unitaire. Mais « pour faire les patrouilles mixtes, il faut faire le cantonnement (des groupes armés) et désarmer les gens », a estimé un rescapé témoignant auprès de l’AFP. « Sans le désarmement et le cantonnement, la patrouille mixte est un piège pour nous tuer ».

L’ONU envisagerait maintenant des sanctions contre le Mali

En fait, le phénomène terroriste prend des proportions de plus en plus inquiétantes au nord et au centre du Mali et on peut bien maintenant s’interroger sur la validité de l’accord d’Alger. « Des retards continuels menacent la viabilité de l’accord » a souligné à la presse l’ambassadeur suédois Olof Skoog, qui préside le Conseil de sécurité de l’ONU en janvier. Les membres du Conseil viennent d’examiner la façon de protéger cet accord avec « y compris la possibilité et les conséquences de la mise en œuvre d’un régime de sanctions » contre le gouvernement malien. Le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a également soutenu le principe de sanctions ciblées contre ceux qui violent le cessez-le-feu et menaçent le processus de paix (des sanctions contre l’Algérie ? Ce n’est pas sérieux !).

Le chef de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), Mahamat Saleh Annadif, a pour sa part affirmé que les opérations des Casques bleus risquaient d’être profondément perturbées pendant au moins deux mois par le retrait technique de sept hélicoptères néerlandais fin février et leur remplacement par des appareils allemands. Sans hélicoptères « je ne peux rien faire », a-t-il mis en garde ses supérieurs, jugeant « inacceptable » que la mission ne dispose même pas du soutien aérien nécessaire dans ce laps de temps alors que deux mille cinq cents casques bleus sont tout de même venus renforcer les effectifs de la mission de l’ONU présents au Mali depuis 2013.

Dans un rapport remis au Conseil de Sécurité le 31 mai 2016, Ban Ki-moon constatant déjà une recrudescence des attaques djihadistes et du banditisme, en fait la vraie plaie du désert qui alimente en devises louches l’Algérie, avait suggéré aux membres du Conseil d’envoyer des renforts aux quelques 11 240 Casques bleus présents sur le terrain et qui ont déjà payé un lourd tribut depuis leur déploiement en 2013. Officiellement depuis juin 2016, la Minusma n’est pas seulement chargée d’assurer la protection des civils maliens puisque d’autres missions lui ont été confiées comme la protection de l’accord de paix conclu entre le gouvernement malien et l’Azawad, et l’organisation d’élections crédibles. Le Conseil de sécurité prévoit une réunion spéciale des pays contribuant à la mission afin de mobiliser plus d’équipements. Au total, les Nations unies ont déployé 13 000 Casques bleus au Mali, où ils sont régulièrement attaqués.

Lors de deux opérations distinctes à Bamako, les forces spéciales des services de renseignements maliens avaient aussi arrêté en janvier deux djihadistes qui s’apprêtaient à commettre un attentat de grande envergure à Bamako contre des cibles étrangères. L’attentat était prévu pendant le sommet Afrique-France sur la base française de Gao des 13 et 14 janvier. Mais compte tenu des mesures prises pour le sommet (présence de François Hollande), les jihadistes avaient décidé de le reporter sur Bamako « en comptant sur l’absence d’un dispositif de sécurité rigoureux » dans la capitale. L’information a été confirmée à l’AFP par des sources de sécurité malienne. Les deux suspects arrêtés, de nationalité malienne, sont nés dans le nord, respectivement en 1988 à Gao, et autour de 1996 à Intillit. Ils appartenaient aussi au groupe Al-Mourabitoune du jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar.

Alors peut-on encore parler d’un accord valide au Mali ?

L’affaire est bien loin d’être gagnée ? Les autorités intérimaires censées être opérationnelles ne le sont qu’à peine. Les parties refusent toujours de déposer les armes avant de savoir qui gouvernera localement. L’article 17 de l’accord prévoyant « l’unicité des forces armées et de sécurité du Mali » est au point mort tout comme le redéploiement effectif des forces de sécurité au Nord alors que nos soldats avaient en 2015 entièrement nettoyé le secteur en particulier autour de Kidal. Qu’attend-on donc pour frapper un peu sur la table du côté du gouvernement algérien, clef en grande partie de la sécurité de la zone ?

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