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Société : La mendicité, un phénomène en plein essor
Publié le jeudi 2 fevrier 2017  |  L’aube
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La mendicité au Mali est de plus en plus pratiquée. Elle a tendance à devenir un métier pour certains. Autrefois, réservée aux enfants talibés et aux personnes présentant des incapacités physiques leur empêchant de travailler pour subvenir à leur besoin. De nos jours, elle est exercée par des femmes et des hommes visiblement bien portant.

Les mendiants sont partout, tout le temps, tous les jours, profitant du laxisme des autorités face à une pratique criminalisée par la loi malienne et qui n’est pas sans conséquence sur l’image du pays. Au Mali, c’est impossible de s’asseoir dans un café, de marcher dans la rue, ou bien encore prendre le car sans être dérangé par un ou plusieurs mendiants quémandant l’aumône. Et ne soyez pas surpris si on frappe à votre porte pour vous demander de l’argent. En contrepartie, vous aurez droit à quelques bénédictions. Et bien entendu, le « poids » des bénédictions dépend de la somme de votre aumône.



Le phénomène se présente sous diverses formes. Ainsi, des femmes bien portantes, louent des jumeaux ou des enfants (faux jumeaux) avec l’accord des parents. A la fin de la journée, un taux forfaitaire est remis à ces parents. Une somme d’argent comprise entre 500 et 1000 francs CFA. Hélas ! Doit-on utiliser ces pauvres innocents comme de la marchandise ? Des enfants servant de fonds de commerce.

Puis il y’a le cas des « talibés », ces enfants envoyés par leurs parents auprès de maitres-coraniques pour apprendre les préceptes de l’islam et à se servir de leurs dix doigts. C’est ainsi qu’en dehors des heures de cours, le jeune talibé (l’enfant envoyé pour apprendre la religion), sort souvent travailler selon ses capacités dans les champs ou ailleurs dans le but d’avoir quelque chose pour se nourrir et entretenir son maitre. Cependant, au lieu de bénéficier d’un bon encadrement ou de travailler, des petits apprenants sont voués à la mendicité. Au fait, des maitres envoient ces enfants dans la rue pour se nourrir et même pour apporter de l’argent, soit 500 francs CFA par jour. Pendant que ces enfants se promènent sous le soleil voire la pluie, faisant le porte-à-porte, se faufilant entre les véhicules au niveau des artères principales, se postant devant des bars et restaurants, certains de ces maitres-coraniques attendent tranquillement leurs sous.

Personne ne lève le petit doigt pour dénoncer cette forme d’exploitation des mineurs. Conséquences : certains enfants prennent goût au vol, à la délinquance tout en consommant des produits toxiques (tabac, dissolution, stupéfiants). Ils sont victimes d’accidents sur les voies publiques. En plus, d’autres sont l’objet de châtiments corporels lorsqu’ils ne ramènent pas quelque chose pour le maître-coranique.

Si le recours d’une partie des Maliens à la mendicité peut être justifié, en raison de la rareté des opportunités d’emploi, surtout dans les grandes villes, cette pratique nuit également au travail des milliers de personnes travaillant dans le tourisme. En effet, la plupart des mendiants qualifiés de « professionnels » jettent leur dévolu sur les grands hôtels, les restaurants, les banques et les portes des centres commerciaux.

Le pire ? Les personnes qui se sont habituées au gain facile par le biais de la mendicité trouvent beaucoup de difficultés à exercer les métiers ordinaires comme le commun des mortels. En d’autres termes, elles ne peuvent pas faire autre chose que tendre la main à tout passant. Car tous les moyens sont bons pour obtenir de l’argent.

Selon, la loi, la mendicité est interdite pour toute personne en bonne santé, et demeure religieusement autorisée avec beaucoup de réserves. Ainsi la religion musulmane enseigne que la main qui donne est toujours au-dessus de celle qui reçoit. Ce qui doit encourager les fidèles croyants à travailler pour ceux qui ont la capacité et non à quémander

Il est temps que l’on s’attaque aux racines de ce phénomène social : la répartition inéquitable des richesses du pays, l’expansion de la corruption, tabou religieux, entre autres maux.

Mémé Sanogo

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