Le MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) aura beaucoup fait parler de lui ces temps-ci en multipliant notamment les actes bellicistes comme pour signifier que, malgré les frappes françaises et les offensives menées conjointement par les armées malienne, française et africaines, regroupées au sein de la MISMA, il est encore là prêt à se battre.
Infiltration dans la mairie et dans la résidence du Gouverneur à Gao, suivie de violents affrontements avec les forces maliennes et françaises, embuscades, snipers et kamikazes, toujours à Gao: les illustrations sont nombreuses. Même le MNLA, son allié d’antan, devenu depuis son pire ennemi, Dieu faisant bien les choses, en a eu pour son compte. En effet, il lui a été infligé un attentat à la voiture piégée à Kidal, qui s’est soldé par cinq morts.
Devant le changement des rapports de force, grâce à l’Opération Serval engagée par la France et l’entrée dans la danse des forces africaines, les jihadistes semblent avoir changé, eux aussi, de stratégie, en optant pour une guerre asymétrique, faite de harcèlement, de coups de main et autres procédés puisés dans l’arsenal terroriste classique. Y compris le baroud d’honneur. Du baroud d’honneur, les infiltrations du MUJAO à Gao en avaient tout l’air, car ses combattants savent très bien que, devant la coalition des forces maliennes, françaises et africaines, leurs actions n’ont aucune chance d’aboutir.
A priori, l’acharnement et la rage des jihadistes du MUJAO et d’AQMI laissent à penser qu’ils combattent pour une cause juste et légitime. En réalité, et à y voir de près, il n’en est rien. A l’analyse, les actions des différents groupes qui ont voulu faire du Mali une zone de non droit n’ont aucun socle. Ni juridique, ni idéologique, ni même religieux.
Sur le plan juridique, il ne fait aucun doute que le Mali a été victime d’une agression caractérisée sur son territoire. Cela a été constaté par tous, y compris le Président français, François Hollande. La situation était tout simplement surréaliste: un pays souverain qui voit, en plein 21ème siècle, les deux tiers de son territoire occupés par des narco-jihadistes venus d’ailleurs et qui y font régner, pendant de longs mois, un ordre digne des années les plus sombres du Moyen Age considéré comme la nuit noire de l’humanité. Et ce au vu et au su d’une communauté internationale indifférente. A croire que le droit international n’est qu’une simple vue de l’esprit.
Et dire que cette situation est, en bonne partie, l’une des conséquences de l’intervention de la France de Sarkozy en Libye, intervention qui a rompu les équilibres régionaux dans la bande sahélo-saharienne! Heureusement que le successeur de Sarkozy, en la personne de François Hollande, a eu le réflexe salutaire de voler, à temps, au secours du Mali.
Sur le plan idéologique, les jihadistes n’ont guère le loisir d’invoquer la domination des pauvres pays d’Afrique par les Croisés de l’Occident, qui ne chercheraient qu’à piller les richesses de ces pays sans défense. En vérité, ce sont les jihadistes, forts de l’armada qu’ils ont pu se procurer dans les arsenaux de Kadhafi, après la chute du Colonel libyen et de concert avec le MNLA et d’autres forces peu recommandables, qui ont pris la place du méchant Occident pour imposer leurs lois aux populations du Nord.
Sur le plan religieux, le combat des narco-jihadistes au Nord-Mali est dénué de tout fondement. Car le Mali est une vieille terre d’islam, d’un islam tolérant. Au demeurant, l’islam, par définition, n’est-il pas une religion de tolérance? Les musulmans du Mali, qui représentent au bas mot 90% de la population, n’en sont pas moins sincères et profonds dans leur foi et leur pratique de l’islam. Ce qui n’est pas toujours le cas dans certaines pétro-monarchies. Le jihad qui se pratiquait au début de l’islam était purement défensif, non offensif. Loin du Prophète Mohamed (PSL) et de ses compagnons le dessein d’assujettir d’autres peuples au nom de la religion. Ils procédaient plutôt par la persuasion. Ceux qui tuent, violent, pillent, amputent et détruisent les mausolées au nom de la religion sont, en réalité, les vrais ennemis de l’islam, car ils l’instrumentalisent à d’autres fins.
S’ils étaient de vrais musulmans ils sauraient su, par exemple, que, dans la 2ème Sourate du Saint Coran (Sourate Al Baqarah, la Vache) il est interdit aux musulmans de semer le trouble sur la terre. Or, c’est ce qu’ils sont en train de faire, en s’en prenant à de pauvres innocents. Dans leur entreprise criminelle, ils ont certainement bénéficié de la complicité et de l’aide active et multiforme de certaines pétro-monarchies. Le jihad dont le Mali est victime s’apparente même à un impérialisme arabo-berbère sous-jacent, frappé au coin d’un soupçon de racisme anti-Noir.
Ce qui est totalement aberrant, car la mère d’Ismaël, l’ancêtre des Arabes, dont le Prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui) se réclamait, était une Ethiopienne (d’Abyssinie) à la peau d’ébène. C’est certainement à cause de cela que la plupart des Arabes ont la peau basanée. Les Arabes, au lieu d’avoir honte de leurs origines, devraient plutôt s’en glorifier, car on n’est jamais assez riche pour rembourser une mère de ses bienfaits. Certains d’entre eux ignorent, peut-être, ce point d’histoire, mais ce sont des faits historiques, vérifiables par tous.
Sans vouloir sous-estimer les facteurs endogènes de la crise, facteurs que nous avons dénoncés en d’autres temps, tout s’est passé comme si le Mali avait été la victime d’un vaste complot international. Les acteurs de ce complot on pu abuser de la naïveté, voire de la cupidité, de certains Noirs, mais il est de notoriété publique que les chefs des groupes jihadistes, qu’il s’agisse d’AQMI ou du MUJAO, sont Algériens ou Mauritaniens. Au lieu de venir agresser le Mali, pourquoi les Drouckdel, Abou Zeid et autre Belmocktar ne chercheraient-ils pas, s’ils étaient de vrais musulmans, à faire appliquer la Charia en Algérie ou en Mauritanie, leurs patries respectives?
En vérité, ces gens là cherchent à disposer, à bon compte, d’un espace vital, d’un narco-émirat, où ils pourraient se livrer, en toute quiétude, à leurs activités d’économie criminelle. Certaines pétro-monarchies, qui les manipulent, comptaient jouer aux pêcheurs en eaux troubles, espérant, en véritables «Hassidis», s’approprier, en toute impunité, les richesses potentielles du Nord-Mali. Dieu, le Tout-Puissant, ne les laissera jamais le faire. Inchallah!