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L’Essor N° 17380 du 26/2/2013

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Armée malienne : Les « durs » de la force speciale.
Publié le jeudi 28 fevrier 2013  |  L’Essor


© AFP
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Précurseurs sur le terrain, ils vont souvent à l’assaut sans casque, ni gilet pare-balles

Le groupement des commandos volontaires fait la fierté de l’ensemble des unités de l’armée malienne qui opèrent actuellement à Gao. Composée d’éléments volontaires et très engagés, cette force spéciale (FS) était en première ligne dans la reconquête de Konna, Dengawourou, Hombori, Gossi, Gao et Bourem. Créée le 4 avril 2012 par le colonel major Didier Dacko et placée sous le commandement du commandant Abass Dembélé, elle a mission la reconquête des régions du nord par des éléments engagés et prêts à mourir pour défendre la patrie. Après les frappes de l’aviation française pour récupérer la ville de Konna, la FS a été la première unité engagée pour poursuivre les opérations de nettoyage au sol.

Les volontaires de la FS proviennent de différentes unités de l’armée malienne : l’armée de terre, l’armée de l’air, le génie militaire et la garde nationale. Ils arborent le treillis léopard du désert en lien avec la force de frappe de cet animal. A Gao, ils sont basés au quartier Château. Quand la nuit tombe, personne n’ose les approcher tant sont fermes la consigne donnée aux éléments de garde.

Un ancien du 61è régiment mixte, le lieutenant Hamidou Kodjo, est toujours cagoulé, les yeux abrités derrière des lunettes noires. Râblé et peu loquace, c’est un élément incontournable au sein de la FS. Un soldat de l’unité rapporte que dans la bataille de récupération de Konna, le lieutenant Kodjo a si intensément utilisé son SPG 9, un calibre 73 millimètres, que son bras d’appui a été atteint d’une crampe. Il s’est alors fait attacher à la gazette pour pouvoir continuer à tirer. Sans confirmer cette anecdote, Hamidou Kodjo explique que la FS a été conçue comme son nom l’indique pour effectuer des opérations spéciales. C’est une sorte d’équipe de précurseurs sur le terrain. Si, par exemple, l’ennemi est signalé dans un endroit, c’est la FS qu’on chargera des « coups de sonde ». Elle vient aussi en renfort lorsque les unités engagées sur un champ de bataille sont en difficulté

Force spéciale du Mali a joué un rôle déterminant dans la reconquête de la ville de Bourem. Ses éléments ont pris le risque de foncer par la route malgré la menace des mines. Ils étaient suivis par les blindés français. Les soldats de la FS ont aussi affronté les jihadistes infiltrés dans Gao en prenant position au commissariat de police. Deux de ses éléments ont été blessés dans les combats qui ont duré plusieurs heures. L’un a reçu une balle à l’épaule et l’autre a été atteint à la main. Ils ont été sauvés grâce à l’aviation française qui a bombardé la position des islamistes.

Le sous-lieutenant Lassine Togola juge que l’efficacité de la force spéciale est liée à sa discrétion et à sa volonté de faire du mieux possible. « La devise de notre unité, c’est la motivation et la rage de vaincre », a-t-il dit. Appelée à accomplir des missions spéciales, la FS ne dispose pas pour autant de moyens ou avantages spécifiques. Elle fonctionne au même titre que les autres unités qui sont sur le terrain.

D’après un légionnaire français, les éléments de la FS malienne sont plus « kamikazes » que les jihadistes car, relève-t-il, ils vont à l’assaut souvent sans casque et ni gilet pare-balles.

Envoyés spéciaux

M. KEITA

A. SISSOKO

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