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Entretien exclusif avec Ahmada Ag Bibi, intermédiaire malien pour la libération des otages d’Arlit
Publié le vendredi 3 fevrier 2017  |  RFI
Mohamed
© Autre presse
Mohamed Ag Intallah,candidat du RPM
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Ahmada Ag Bibi est un notable touareg de la région de Kidal. Ancien cadre du groupe islamiste Ansar Dine, passé ensuite au groupe armé HCUA et aujourd'hui député malien de la région de Kidal. En exclusivité sur RFI, il raconte comment il a permis à différents négociateurs de rencontrer le chef d'Aqmi, Abou Zeid, pour libérer les otages d'Arlit. Il livre sa version sur le rôle réel des différents négociateurs (Gadoullet, Lorenzi, Akotey) et sur le lien entre ces négociations et l'assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, à Kidal, le 2 novembre 2013.

L’intermédiaire, qui a permis au négociateur français Jean-Marc Gadoullet et au négociateur nigérien Mohamed Akotey de rencontrer le chef d’Aqmi, Abou Zeid, c’est vous ?

Hamada Ag Bibi : Oui, c’est moi-même. Je n’appartiens à personne (allusion aux propos de Mohamed Akotey sur RFI ; Ndlr), ni à Mohamed Akotey, ni à Jean-Marc Gadoullet. En revanche, j’ai collaboré exclusivement avec Jean-Marc Gadoullet dans les négociations pour la libération des sept otages d’Areva et de Vinci, depuis leur enlèvement en décembre 2010 jusqu’à la fin.

Cela veut dire que vous avez commencé à travailler avec Jean-Marc Gadoullet et que vous avez fini de travailler avec Mohamed Akotey ?

Toutes les négociations pour cette libération, c’est Gadoullet qui les a menées jusqu’à la fin. C’est vrai, la partie Akotey est entrée en juin 2013. Je ne sais pas ce qui est arrivé, il y a des raisons que je ne connais pas.

Les raisons pour lesquelles Jean-Marc Gadoullet a été évincé, c’est de ça que vous parlez ?

Voilà, ce sont des raisons obscures pour moi, mais l’essentiel, c’était de sauver les otages, pour moi et pour Gadoullet. Donc Akotey, fin octobre (le 29 octobre 2013, jour de la libération des quatre derniers otages d’Arlit ; Ndlr) a pu récupérer les otages, mais la négociation a été faite bien avant, sur trois ans. Il y avait la première libération (en février 2011, libération des trois premiers otages ; Ndlr) et puis ce sont des négociations très longues, beaucoup de choses se sont passées. Les ravisseurs ont voulu mettre des ultimatums. On a déjoué ça, et sur les trois ans on a suivi de près les contacts. Après la mort d’Abou Zeid on a suivi avec Yahia…

Yahia Abou Hammam, le successeur d’Abou Zeid…

Il y a aussi eu une tentative d’amener les otages hors de notre territoire, on a déjoué ça. La récupération des otages (s’est jouée sur quelques semaines ; Ndlr), à la fin du mois d’octobre, mais les négociations avaient commencé bien avant.

Donc vous confirmez les propos de Gadoullet qui dit que c’est son travail qui a abouti à la libération des otages et que c’est son travail qui a ensuite été récupéré par Akotey ?

Bien sûr, bien sûr ! Mêmes les services français le savent et sont au courant de tout cela. Akotey est venu juste pour récupérer les gens. Les négociations avaient commencé avant, depuis trois ans. Tout cela, c’est Gadoullet qui a travaillé dessus.

Aujourd’hui monsieur Gadoullet estime ne pas avoir été payé pour l’intégralité de son travail. Il demande de l’argent. Vous aussi ?

Non. Pour moi, l’essentiel c’est que les gens aient été sauvés. La vie humaine n’a pas de prix. Mais quand même, le travail que Gadoullet a fait… je l’ai accompagné dans toutes ses rencontres avec Aqmi, ses rendez-vous en personne avec Abou Zeid, tout cela j’étais présent. Il a travaillé.

Pierre-Antoine Lorenzi est un second négociateur français. Est-ce que vous l’avez rencontré ? Est-ce que vous avez été en contact avec lui ?

Non, je ne le connais pas.

Vous n’avez jamais entendu parler de lui pendant cette période de négociations ?

Non, jamais.

Est-ce que vous étiez présent lors du versement de la rançon ?

Non.

Est-ce que vous savez qui a réceptionné cette rançon pour Aqmi ? Et est-ce que vous savez si cette rançon a été versée intégralement ?

Je ne sais pas. De toute façon, la rançon c’est Gadoullet qui l’a négociée. Les ravisseurs ont demandé beaucoup de choses et lui a refusé, jusqu’à la fin, lorsqu’ils se sont mis d’accord sur la rançon qui a été remise par monsieur Akotey.

Certaines sources, notamment un ex-patron des services français de renseignement extérieur, disent que Aqmi n’a pas reçu l’intégralité de la rançon, et que ça a mis Abdelkrim al-Targui - l'un des chefs d'Aqmi - en colère. Est-ce que vous confirmez ?

... suite de l'article sur RFI

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