Dans la nuit du lundi 25 au mardi 26 février 2013, deux envoyés spéciaux de Modibo Sidibé ont été reçus à Kalabankoro, au domicile du Secrétaire général de l’ADEMA – PASJ, Marimanthia Diarra. Il s’agit de Makan Fily Dabo, ex Directeur de cabinet de Modibo Sidibé à la Primature et de Mamadou Ivan Diallo, un ex pensionnaire de la Prison centrale de Bamako Coura, libéré grâce à ses solides amitiés avec le pouvoir d’alors, incarné par le duo ATT – Modibo Sidibé. Ils étaient venus lui remettre les colas d’adhésion à l’ADEMA de leur mentor.
Ainsi, Marimanthia Diarra, qui serait lui aussi dans le coup, a vite fait d’apporter dès le lendemain les colas au siège du parti (cela doit être la nouvelle forme que prennent les cotisations et les frais d’adhésion dans la Ruche!) et d’informer tous les cadres du Comité Exécutif de l’adhésion d’un nouveau membre. Auparavant, Modibo Sidibé avait formalisé son adhésion à l’ADEMA – PASJ dans le village de ses ancêtres, Tioulena, dans le Cercle de Yanfolila.
Voilà donc la grande farce à laquelle nous convient Modibo Sidé et ses supporters. Le cadre de cette comédie, c’est bien la Ruche. L’Acte I de cette pièce grandguignolesque a pour thème les primaires ADEMA, lancées lundi dernier. Les prétendants ont deux semaines pour déposer leurs candidatures.
Modibo Sidibé, candidat déclaré indépendant au départ, veut donc jouer un rôle principal. Il a déjà rassemblé les danseurs et les joueurs de tam-tams, comme le douanier milliardaire Zoumana Mory Coulibaly et la très riche DGA de l’ACI, Oumou Traoré. Ces ténors sont en train de réunir les autres éléments de l’orchestre.
Le Secrétaire général des Abeilles est, semble t-il, déjà disposé à jouer le rôle de Chef, avec sa baguette. D’autres, tapis dans l’ombre, vont bientôt sortir de leur tanière pour participer soit à la danse endiablée soit au chœur. L’ex Premier ministre lui-même tiendra le micro, pour chanter le solo bien sûr. Pendant ce temps, Iba et Boubèye, les candidats à la primaire les plus sérieux s’inquiètent et se démènent comme de beaux diables pour refuser la production de ce spectacle, dont les répétions continuent pourtant.
Quelle moralité pour une telle démarche? Depuis 1991, Modibo Sidibé est dans les plus hautes sphères de l’Etat et s’y est accroché jusqu’en 2011. Il a profité des avantages du pouvoir, lui et sa famille, sans avoir jamais eu aucun parcours politique clair. Il ne militait nulle part. Pendant ce temps, les vrais responsables de l’ADEMA se battaient, et continuent de se battre, pour faire vivre leur parti, avec tout ce que cela comporte comme sacrifices à tous points de vue.
Au moment de cueillir les fruits, un autre responsable, tel un coucou s’appropriant le nid des autres, vient en imposteur ramasser la récolte. C’est très insultant pour les dirigeants de l’ADEMA et, au-delà, pour toute la classe politique malienne. Même si le ridicule ne tue plus dans notre pays, avec ce scénario, nous sommes en train de battre tous les records en matière d’immoralité.
Modibo Sidibé est certes un cadre compétent, qui a bien le droit d’être candidat à la présidentielle. Mais, de grâce, qu’il évite l’imposture et l’opportunisme politique, s’il veut inculquer des valeurs pérennes à la jeune génération. Rien ne l’empêche de créer son parti pour concourir ou d’y aller en indépendant, comme son ancien patron, ATT, l’avait fait. Mais, tout cela, c’est bien la faute des Abeilles, dont certaines sont manifestement toujours prêtes à se vendre au plus offrant. A suivre.
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