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Après trois ans d’IBK au pouvoir : Où est le bonheur des Maliens, que devient l’honneur du Mali et où va le Mali ?
Publié le vendredi 3 fevrier 2017  |  Le Zenith Bale
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 24 mai 2016 Soumaila Cissé a organisé une Conférence de presse sur l’affaire des 27 milliards de L’UEMOA a la maison de la presse
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L’Union pour la République et la Démocratie profite de sa traditionnelle présentation des vœux aux médias pour faire le diagnostic des trois années de gestion du pays par le président Ibrahim Boubacar KEÏTA. A travers un film documentaire diffusé dans la salle des conférences de la maison de la presse de Bamako, ce mardi 31 janvier 2017.

Il est désormais de tradition pour nombre de nos partis à appeler les hommes de média pour leur présenter leurs vœux. L’occasion de passer au peigne fin la vie du parti et celle de la Nation toute entière.



C’est en ne dérogeant pas à cette règle que l’Urd a regroupé les hommes de média à la maison de la presse. L’atmosphère comparable à celle d’une salle de cinéma a regroupé les journalistes, les membres du bureau exécutif du parti, des militants et sympathisants qui découvrent le film documentaire. La vidéo, de plus de quarante cinq (45) minutes est un commentaire d’images des événements notoires de l’année écoulée (2016) et le tout est accompagné par des musiques diverses. En somme, elle retrace les difficultés et les incapacités du président Ibrahim Boubacar Kéïta et son gouvernement à trouver des solutions aux problèmes des maliens.

Déjà, dès l’entame du film, les premiers commentaires plantent le décor et affirment que “le président Ibrahim Boubacar KEÏTA a été plébiscité par les maliens et a eu des soutiens de la communauté internationale et des institutions financières. Le président IBK avait toutes les cartes en main pour tenir les promesses de campagne qu’il a faites à la nation à savoir restaurer l’honneur du Mali et procurer du bonheur aux maliens. Aujourd’hui, IBK a déçu toutes les attentes de toute une nation. Les multiples causes de cette grande déception sont connues de tous : mauvaise gouvernance, insécurité, risque majeur de partition du pays, gabegie, corruption, népotisme, baisse du pouvoir d’achat. Année après année, la situation ne fait que s’aggraver. Pis, le pays se désagrège et une grande partie de la population sombre dans le désespoir, alors après plus de trois ans d’exercice du pouvoir où est le bonheur des maliens, que devient l’honneur du Mali et où va le Mali”.

Après une introduction qui a donné le ton du documentaire, suivent les parties démonstratives des incapacités du régime, sur plusieurs plans.

INTEGRITE DU TERRITOIRE

Selon le film, les efforts du président IBK et de son gouvernement n’ont pas contribué à retrouver l’intégrité du territoire et ont même produit des effets contraires. Selon les commentaires de la vidéo : “Le 3 septembre 2013, lorsque le Président IBK prêtait serment, il y avait les accords de Ouagadougou qui rétablissaient l’intégrité du territoire malien. Il y a eu l’élection présidentielle sur toute l’étendue du territoire national, le candidat IBK était allé battre campagne à Kidal et en ce temps-là, le drapeau malien flottait toujours à Kidal, l’armée malienne était à Kidal, que les institutions financières avaient confiance au Mali et la communauté internationale était mobilisée pour le Mali. Le président par intérim, Pr Dioncouda TRAORE et son Premier ministre avait entamé le processus de remise sur pied du Mali. Trois ans après, la gestion de Kidal est abandonnée aux groupes armés de la CMA, de la Plateforme et d’autres à l’absence de l’armée malienne. Des accords intercommunautaires sont signés entre les deux mouvements armés pour la gestion de la ville de Kidal sans que l’Etat y soit associé. Ces deux parties font fi de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et réaffirment leur indéfectible attachement à l’accord d’Anéfis, comme pour annoncer le début de l’heure de la cogestion de la ville de Kidal. L’administration et les services sociaux de base sont absents dans la majeure partie des villes du centre et du nord du Mali”.

SECURITE

A en croire le documentaire, depuis septembre 2015 plusieurs personnes civiles et militaires ont été tuées ou blessées dans les attaques sur le territoire malien, dans les localités de : Ansogo, Diafarabé, Tombouctou, Ouenkoro, Dounambène, Gossi, Hombori, Tessalit, Mopti, Djenné, Brenitiéni, Tambacore, Anéfis, Goudam, Douentza, Léré, Dili, Mondoro, Gao, Ménaka, Toro, Nitiéni, Bambaramaoundé, Aguel Hoc, Kidal, Sévaré, Doura, Dialoubé, Téninkou, Taoudéni, Boni, Nampala, Banamba, Nianfunké, Niono, Bamako (l’hôtel Radisson Blue), etc. Des pillages, des braquages, des vols de bétail, des trafics de drogues, des enlèvements et des assassinats sont commis au centre et au nord du pays. Ces événements font du Mali le huitième pays le plus dangereux du monde, selon la vidéo.

CORRUPTIONS ET SCANDALES ETATIQUES

Le film rappelle aussi, les dénonciations de l’opposition depuis 2013 contre les dérives du régime en place : achat inopportun d’un second avion présidentiel à 7 ou 17ou 18 ou 20 milliards selon la grotesque surfacturation du marché des équipements militaires ou de l’affaire de l’engrais frelaté. Un autre scandale secoue la République, l’affaire des mille tracteurs offerts aux paysans par le président IBK. L’opposition, à travers le PARENA, dénonce une autre histoire de surfacturation, de transaction opaque, de marché de gré à gré déguisé entre l’Etat et un fournisseur sélectionné. En effet, un tracteur est vendu à l’Etat au prix de 13.600.000 FCFA alors qu’il coûte en réalité 5.900.000 FCFA. Sur chaque tracteur, l’Etat malien perd 7.700.000FCFA. Le 26 décembre 2015, IBK dit avoir remis à la justice plus de 200 dossiers à élucider.

Dans une interview, le procureur général de l’époque, Daniel TESSOUGUE dit : “Ce sont des rapports mais pas des dossiers. Lorsque c’est pénal, nous avons pu tirer moins de 100 dossiers”. Un mois après cette interview, le procureur général, Daniel TESSOUGUE est relevé de ses fonctions.

Un communiqué du PARENA informe l’opinion nationale quant à la suspension du droit de vote de notre pays à l’assemblée des nations unies (pour non payement de cotisation pendant deux ans). En somme, depuis l’accession d’IBK au pouvoir le Mali ne s’est pas s’acquitter de ses obligations financières vis-à-vis de l’ONU), une négligence du gouvernement qui porte atteinte à l’honneur du Mali.

Dans ledit documentaire : “Le 29 décembre 2015, le site d’information Média-part révèle les écoutes d’appels téléphoniques passés entre le Président IBK et l’homme d’affaire corse Michel TOMI. Michel Tomi qui est à la tête d’un empire financier en Afrique et qui a été mis en examen par les services judiciaires français pour corruption de fonds publics étrangers et, faux et usage de faux. (Dans une conversation du 4 octobre 2013, Michel TOMI demande à IBK, comment il trouve la nouvelle voiture, un range rover qu’il lui aurait offert. Impeccable ! Impeccable ! répond le chef d’Etat malien pour dire sa satisfaction. Dans une autre écoute, Michel TOMI demande à IBK d’utiliser son jet privé et lui demande s’il est content du manteau ou des costumes de luxe qu’il lui a fait livrer. Le président malien l’apprécie et demande à son ami, qu’il appelle Michel, qu’on lui confectionne des habits de campagne. Les deux hommes parlent de tout, aussi bien d’une paire de lunette que de l’achat d’un avion présidentiel. On sent dans l’écoute retranscrite par Média-part une grande complicité entre les deux hommes).

Du 27 au 30 mars 2016, la Coordination des Mouvements de l’Azawad organise à Kidal un forum sur la Paix et la Réconciliation avec un budget de plus de 400 millions de Franc CFA. L’Etat malien finance entièrement ce forum alors que ses propres représentants n’ont pas droit de se rendre à Kidal. Dans une déclaration à l’issu du forum, la CMA déplore l’absence du gouvernement. L’argent de ce forum aurait même servi à la célébration le 06 avril 2016 du quatrième anniversaire de l’Azawad.

INCONSTANCE GOUVERNEMENTALE

“L’inconstance gouvernementale chronique, trois premiers ministres en trois ans et six remaniements ministériels. Remaniement du 24 septembre 2015 : deux sortants et quatre entrants. De 29, le gouvernement passe à 31. Remaniement du 15 janvier 2016 : trois sortants et quatre entrants. Un autre ministre de plus et une violation de la loi numéro 052 sur le genre. Remaniement ministériel du 7 juillet 2016 : le gouvernement continue son expansion pour atteindre 34 ministres, 7 sortants et neuf entrants. Un gouvernement pléthorique et budgétivore. “, Souligne le documentaire.

A la fin, on entend dans le film ‘‘IBK n’en peut plus, il a atteint ses limites, le Mali est au bord du chaos. Les maliens ont compris qu’IBK est un homme qui n’a aucune solution aux problèmes du Mali”

Sory Ibrahim TRAORE



Présentation des voeux aux médias :

Des chiffres qui illustrent la situation des professionnels de l’information au Mali

Comme au début de chaque nouvel an, le mardi 31 janvier à la maison de la presse, l’honorable Soumaïla CISSE, au nom du parti de la poignée de mains (URD) présente ses vœux de nouvel an aux femmes et aux hommes de média. Au menu de la journée des discours, une projection de film documentaire et une conférence de presse.

Après avoir déclaré son plaisir à accomplir cette tradition, le président de l’URD, l’honorable Soumaïla CISSE formule ses vœux de nouvel an à la presse et aux médias en ces termes : “Je voudrais présenter au nom de l’URD et en mon nom propre mes vœux de Santé, de Bonheur, de Prospérité et de plein Succès aux professionnels des médias que vous êtes, à vos familles, à vos partenaires ainsi qu’à vos auditeurs, téléspectateurs et lecteurs. J’associe à ces vœux, une fois de plus, l’ensemble du Peuple Malien, que la nouvelle année soit pour notre pays une année de paix, de réconciliation, de quiétude et de prospérité”.

Dans sa présentation, le président de l’URD donne des chiffres alarmants sur la situation des journalistes au Mali en particulier et dans le monde en général. Ces chiffres éclairent les citoyens sur les dangers qui poursuivent chaque jour les femmes et les hommes qui recherchent et soumettent des informations à leurs appréciations. Pour ce qui concerne notre pays, l’honorable CISSE précise que “Longtemps présenté comme un bon élève du continent africain en matière de liberté de presse et de démocratie, le Mali a payé le prix de la situation dans laquelle le pays a sombré depuis 2012 en faisant la plus forte chute dans le classement mondial du respect de la liberté de la presse en passant de la 25èmeplace à la 99ème place en 2013”.

Après l’explication sur le contexte qui a favorisé cette situation des journalistes au Mali, le chef de fil de l’opposition politique soumet les rapports des trois dernières années de Reporters sans frontières aux participants : “Selon le Rapport 2014 de Reporters sans frontières, la corrélation négative entre la situation tragique du Mali et la liberté d’informer a fait encore chuter notre pays à la 122ème place sur 180 pays évalués. L’année dernière à la même occasion, nous avons jugé peu honorable pour notre pays la 118ème place qu’elle a occupée en 2015, c’était sans savoir qu’on allait reculer en 2016.

En effet, en matière de liberté de la presse, Reporters Sans Frontières nous révèle que le Mali a été classé 122ème en 2016. C’est tout simplement honteux ! Les difficultés qui caractérisent l’exercice de votre profession sont donc réelles et les obstacles visibles”.

La somme et le lieu d’hébergement de l’aide à la presse, la disparition de notre confrère Birama TOURE du journal Sphinx et les menaces proférées contre le directeur de publication du même journal ont fait l’objet de dénonciation de la part du président de l’URD.

Premier à prendre la parole, M. Alexis KALAMBRY, au nom des hommes et des femmes des médias déclare la satisfaction et le plaisir qui l’anime à recevoir le la famille politique de l’URD pour leur traditionnelle présentation des vœux. Il termine ses propos en adressant ses remerciements aux membres de l’URD.

A cet effet, les hôtes du jour, les journalistes, ont répondu massivement à l’appel, toutes les chaises de la salle de conférence de la maison de la presse étaient occupées et les retardataires ont participé étant debout.

A son arrivée vers dix heures, l’honorable Soumaïla CISSE s’est installé au présidium. Au présidium, il avait à sa droite M. Alexis KALAMBRY, vice président de la maison de la presse (représentant la presse et les médias) et à sa gauche le secrétaire général du parti URD M. Madani TRAORE. Dans la salle, une très grande délégation de la famille URD était présente : les membres du bureau exécutif, les militants, les sympathisants et aussi les membres des partis amis.

Me Demba TRAORE, sur un ton comique, amusant et cynique à la fois présente le programme de la journée. En imitant la voix des opposants de la république du GWANDOUANA (le pays imaginaire du chroniqueur comique de la Radio France Internationale), il crée dans la salle une atmosphère conviviale et divertissante. Pour prouver la partie prise et la censure par l’ORTM, il invite les participants à suivre le reportage sur le voyage à Gao des membres de l’opposition dans le journal télévisé de 20 heures d’Africable et le comparer à celui passé par l’ORTM le jour précédent.

La vidéo documentaire est diffusée après les vœux. Elle dénonce les dérives du gouvernement de la République et retrace les difficultés et les incapacités du président Ibrahim Boubacar Kéïta et son gouvernement à trouver des solutions aux problèmes des maliens.

Au Mali la noblesse d’un Homme se mesure par sa fidélité à respecter la tradition. C’est pourquoi, les bambaras disent : “Mieux vaut abandonner un village que d’abandonner ses traditions”.

Sory Ibrahim TRAORE

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