Tendues depuis l’élection du président Ibrahim Boubacar Keïta à la tête du pays en 2013, les relations entre le Rassemblement Pour le Mali (RPM), parti au pouvoir et le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA), l’aile dure de l’opposition, semblent prendre un nouvel élan dans le sens du rapprochement. Mais le secrétaire général du PARENA, Djiguiba Keïta dit PPR, exclut, pour l’instant, toute possibilité d’adhésion des membres de son parti au prochain gouvernement.
Après trois années de diatribes sans merci, le parti au pouvoir RPM et le PARENA de Tiébilé Dramé semblent désormais inscrire leurs relations dans une dynamique de normalisation. Pour preuve, le mardi 31 janvier dernier, une délégation du Rassemblement Pour le Mali (RPM), conduite par son président, Dr. Bocari Treta, a rencontré, au siège du Parti pour la Renaissance Nationale (Parena), une délégation de ce parti, avec en tête son président Tiébilé Dramé.
Dans un communiqué conjoint signé par leurs présidents respectifs, les deux partis se sont engagés à mener ensemble des réflexions sur des sujets d’intérêt national. Au nombre desquels : « la situation au Nord et les difficultés d’application de l’Accord d’Alger; la situation au Centre; les réformes politiques et institutionnelles notamment la loi électorale et la constitution; la question de l’émigration et la présence des communautés maliennes à l’extérieur, le projet de conférence d’entente nationale ».
Une première depuis l’élection du candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Keïta, à la tête du pays en 2013. Cependant, le secrétaire général du PARENA, Djiguiba Keïta dit PPR, admet le rapprochement entre les deux partis mais exclut une éventuelle possibilité pour son parti d’entrer dans le prochain gouvernement.
« Nous ne pouvons pas être appelés dans le gouvernement de cette manière. Nous ne sommes pas concernés. Le dialogue vient à peine de commencer », nous a-t-il confié. Avant de révéler que c’est le parti RPM qui a fait le 1er pas, et cela depuis début janvier, soit bien avant la tenue du sommet Afrique-France, et l’attentat à la voiture piégée contre le camp du MOC à Gao, le 18 janvier dernier.
Alliés en 2007 au sein du collectif (Front pour la Démocratie et la République FDR), contre l’ancien président Amadou Toumani Touré, le RPM et le PARENA étaient, depuis le départ de ce dernier en 2012, devenus des rivaux jurés. « IBK n’a jamais ouvertement condamné le coup d’Etat du 22 mars 2012 », accuse un cadre du PARENA.
Excédé par les critiques du bélier en chef, Tiébilé Dramé, le plus loquace des opposants qui s’était spécialisé dans les révélations scandaleuses mettant en cause le régime, le président IBK de retour d’une de ses visites en France, n’a pas manqué de le ‘’dézinguer’’ en le traitant de ‘’petit monsieur’’.
Mais ces dernières semaines, les deux partis semblent désormais vouloir enterrer la hache de guerre…