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Grève de la Magistrature: Les magistrats en rangs dispersés
Publié le lundi 6 fevrier 2017  |  Le Républicain
Ouverture
© aBamako.com par A S
Ouverture de la cour d`assises de Bamako
La salle d`audience de la Cour d`Appel de Bamako abrite la cour d`assises de Bamako qui a débuté le 26 Mai 2015;
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Le vendredi 3 février 2017, les deux syndicats des magistrats à savoir le Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) ont tenu une assemblée générale pour débattre sur la grève illimitée enclenchée depuis le 18 janvier dernier. A l’issue de la rencontre, la majorité des magistrats ont décidé de poursuivre avec leur grève illimitée jusqu’à la satisfaction des doléances.

Les responsables des deux syndicats ont animé une conférence de presse pour informer l’opinion nationale de leur décision de poursuivre la grève. Et pourtant, le soir du même jour, à la télévision nationale, le secrétaire général de SAM, Mohamed Chérif Koné a annoncé la suspension du mot d’ordre de grève à partir de ce lundi 6 février 2017.
Pour éclairer la lanterne de l’opinion nationale et internationale, des responsables des deux syndicats étaient face à la presse au siège du SAM le même vendredi 3 février 2017 dans la soirée. Ladite conférence de presse était animée par Mahamadou Yattara du SAM, Mohamed Almou Maïga, Ag Mohamedine et Awa T Keïta de Sylima, en présence des syndiqués.

Selon Mahamadou Yattara, membre du comité directeur du SAM sur 59 points de revendications, les magistrats sont venus à six. Parmi les points de revendications, dit-il, figure la revalorisation de la grille salariale, les indemnités de logement, la prime de mouture, le décret d’application de la loi qui aligne la cour suprême sur les autres institutions, l’élargissement du décret de 2014, l’installation officielle des chefs de juridiction et de parquet, la gestion du plan de carrière des magistrats, l’application de l’article 8 du statut des magistrats qui dit que le syndicat doit avoir un siège au niveau du Conseil économique social et culturel (CESC).

« Le magistrat n’a pas de véhicule, ni de carburant, ni de téléphone. Nous avons été surpris le fait que des actes administratifs soient délivrés par les mairies. Si nos revendication sont satisfaits, ça va de l’ordre de 30 milliard de FCFA par ans », a souligné Yattara. Quant à Mohamed Almou Maïga de Sylima, il a fait savoir qu’à l’issue de l’assemblée générale, la majorité écrasante des magistrats a décidé de poursuivre la grève illimitée jusqu’à la satisfaction de quelques choses substantielles. Selon eux, même si les parties ont commencé de se parler, rien n’a pour l’instant bougé.

Division au sein des Magistrats ?
« Nous ne nous comparons pas des magistrats des autres pays de la sous région mais nous voulons les conditions descentes de travail », ont déclarés les conférenciers. Pour sa part, Ag Mohamedine de Sylima a fait savoir que c’est à l’issue du dialogue national institué par le gouvernement qu’il a été décidé qu’il faut une justice saine au Mali. Et le gouvernement, dit-il, refuse d’appliquer les conclusions de ce dialogue national.

A ses dires, il existe 570 magistrats au Mali. Enfin, Awa T Keïta de Sylima a fait la genèse de l’aboutissement de cette grève illimitée. Elle a indiqué que cette grève illimitée est née d’une prise de conscience et de frustration. Selon elle, les conclusions du dialogue national devraient être mises en œuvre depuis le 1er janvier 2017, mais jusqu’à présent, poursuit-elle, rien n’y fit. « Ce n’est pas un plaisir pour nous de vadrouiller à la maison mais le gouvernement nous a forcer d’aller en grève », a-t-elle dit. A l’en croire, la justice à elle seule contribue à 15 milliards de FCFA au budget, 12 milliards de FCFA lui sont allouées. Elle fait donc le calcul en disant que mathématiquement, la prise en charge des revendications n’est que 3 milliards de FCFA.

Ce qui n’a pas été dit par les conférenciers durant la conférence a été finalement divulgué par un des leurs après la conférence. Selon le secrétaire adjoint à la communication du SAM, Daouda Issa Théra, le secrétaire général de SAM, Mohamed Chérif Koné est dans l’optique de trahir la base tout en voulant suspendre le mot d’ordre de grève illimitée. Ce qui fut fait d’ailleurs. Pour preuve, le même vendredi soir à la télévision nationale, la suspension du mot d’ordre de grève a été annoncée pour ce lundi 6 février 2017 par Mohamed Chérif Koné.

Aguibou Sogodogo
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