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Lenteurs dans le procès Sanogo: Les parents des victimes s’impatientent
Publié le lundi 6 fevrier 2017  |  Le Républicain
Procès
© Autre presse
Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
Bamako, le 30 novembre 2016 Ouverture du Procès de Amadou Haya Sanogo et ses co-accusés à Sikasso
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Commencé le 30 novembre 2016 dans la salle Lamissa Bengaly de Sikasso, puis suspendu pour irrégularité du rapport d’expertise le jeudi 8 décembre 2016 afin d’être renvoyé à la première session d’assises de l’année 2017, le procès de l’ex chef de la junte, Amadou Haya Sanogo peine à redémarrer. A ce jour aucun signal n’est perceptible pour la reprise du procès.

Le laboratoire malien (Charles Merrieux) commis par la justice pour une nouvelle expertise d’ADN a un délai de 45 jours. Mais, jusqu’à présent, le rapport du laboratoire n’est toujours pas disponible. Furieux de cet état de fait, les responsables de l’Association des parents et épouses de militaires bérets rouges assassinés (Apembra) étaient face à la presse le samedi 4 février 2017 à la maison de la presse pour attirer l'attention de l'opinion publique sur la lenteur des tests ADN sans lesquels le procès ne peut pas rouvrir. « La reprise du procès de Amadou Haya Sanogo doit se faire dans un délai raisonnable. Nous voulons que ce procès se fasse rapidement », a déclaré la présidente de l’Apembra, Mme Sagara Bintou Maïga.

Cette conférence de presse était animée par la présidente de l’Apembra, Mme Sagara Bintou Maïga, en présence du secrétaire général de l’Apembra, Yacouba Dembélé, du secrétaire à l’organisation de l’Association, Sounkalo Coulibaly, des autres membres de l’Association comme Siaka Keïta.

Les parents des victimes attendent le jugement des présumés auteurs depuis 4 ans pour enterrer leurs fils. Selon eux, la justice et la recevabilité sont essentielles pour la paix, la réconciliation et la fin de l'impunité au Mali. A quand le jugement des présumés auteurs des 21 bérets rouges assassinés ? A quand les funérailles des 21 bérets rouges ? S’interrogent les membres de l’Association. « Au nom de la Présidente de l'APEMBRA et tous ses membres et sympathisants, nous vous remercions pour votre engagement aux questions de la lutte contre l'impunité, particulièrement le cas des 21 Bérets Rouges qui est actuellement devant le tribunal à travers les assises. Notre conférence de presse de ce matin cible Monsieur le Ministre de la Justice, Droits de l'Homme et Garde de Sceaux.

Nous remercions chaleureusement le Gouvernement pour l'ouverture du procès et l'encourage à prendre toutes les dispositions nécessaires pour un procès équitable et aussi assurer la sécurité des défenseurs des droits humains pendant le procès. De plus plaidons-nous pour notre prise en charge totale et sous toutes ses formes par le Gouvernement si le procès sera encore transporté », c’est ce qu’a déclaré le secrétaire général de l’Apembra, Yacouba Dembélé dans sa déclaration liminaire. Avant d’attirer l'attention de l'opinion publique sur la lenteur des tests ADN sans lesquels le procès ne peut se rouvrir. « Nous lançons un appel à Monsieur le Ministre de la Justice, Droits de l'Homme et Garde de Sceaux à user de son pouvoir pour que les tests ADN se réalisent rapidement pour que la reprise du procès se fasse dans un délai raisonnable », a-t-il dit.
‘’ Il y a eu crime contre l’humanité dans cette affaire’’

Pour rappel, il a fait savoir que les premiers tests ADN pour identifier les restes humains exhumés à Diago, ont été faits par les experts de la division du laboratoire du Bureau Fédéral d'Investigation (FBI) le 20 décembre 2013. Les résultats, dit-il, ont confirmé que ces restes humains sont bels et biens ceux de leurs proches. A ses dires à Sikasso, la cour a ordonné une nouvelle expertise qui a été confiée au laboratoire MERIEUX de Bamako.

En réponse aux questions des journalistes, la présidente de l’Apembra, Mme Sagara Bintou Maïga a déploré les lenteurs dans le redémarrage du procès de Sanogo. « La reprise du procès de Amadou Haya Sanogo doit se faire dans un délai raisonnable. Nous voulons que ce procès se fasse rapidement. A Sikasso, tous nos témoins étaient présents, les autres parties doivent œuvrer pour que leurs témoins soient présents à la prochaine assise. Nous ne voulons que nos droits à l’issue du procès. Nous voulons la paix dans ce pays», a-t-elle déclaré. Par ailleurs, elle a déploré les manifestations de soutien à Haya lors du procès à Sikasso. Pour sa part, le secrétaire à l’organisation de l’Association, Sounkalo Coulibaly, ancien chef d’Etat major adjoint, a précisé qu’il y a eu crime contre l’humanité dans cette affaire. « On ne doit pas négliger la sécurité des victimes. Le gouvernement doit prendre en charge tout ceux qui sont parties prenantes au procès », a-t-il conclu.

Aguibou Sogodogo
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