Dans les alentours de Gao, les autorités ont arrêté quinze personnes soupçonnées d’avoir collaboré avec les islamistes du Mujao durant l’occupation, et de continuer de leur venir en aide. Ces quinze personnes ont été arrêtées mardi 26 février et sont, depuis, maintenues en garde-à-vue à Gao.
« Nous ne sommes pas du Mujao ». Interdiction de parler aux prisonniers, mais l’un d’eux parvient quand même à souffler ces quelques mots.
Assis dans la cour du bâtiment qui fait office de gendarmerie, les quinze gardés à vue attendent d’être interrogés. Ils ont été arrêtés dans le village de Kadji, de confession wahhabite, que les habitants de Gao désignent comme un réservoir d’islamistes.
« Ce sont des gens qui depuis 1973 ont adhéré à un fondamentalisme religieux, explique Sadou Dali Touré, premier conseiller d’une commune à laquelle appartient le village de Kadji. Leur religion est donc très différente de la religion des gens de Gao. Quand les groupes islamistes sont venus, ces gens, puisqu’ils ont presque la même religion, ont déjà adhéré à la cause des groupes islamistes. Ils ont collaboré, ils ont coopéré, ils ont la même intention, et ils font les mêmes choses ensemble. Le gens qui ont été arrêtés sont connus par tous. Donc, ils ont été signalés par le jeunes du village ».
Pour le moment, les quinze hommes sont officiellement en garde à vue et donc présumés innocents. « Nous sommes en train de faire leur audition, rapporte le lieutenant-colonel Saliou Maïga, responsable de la gendarmerie de Gao. Nous faisons des rapprochements, et c’est en fonction de ça, maintenant, qu’on peut retenir leur responsabilité ou pas ».
A l’issue des interrogatoires, les quinze prisonniers pourront être ou relâchés ou inculpés.