Au rang des voix qui s’élèvent pour une sortie de crise rapide au Mali, celle de la littérature ne reste pas en marge. C’est dans cette atmosphère que commence au centre Djoliba, le samedi, 04 février, la cérémonie de présentation de l’ouvrage « Ruptures » du Dr. Mamoudou Thiéro, publié aux éditions La sahélienne.
Organisée par l’auteur et la maison d’édition La Sahélienne, cette cérémonie a réuni plusieurs écrivains critiques, des hommes de média et des parents de l’auteur autour des principaux problèmes éludés dans son ouvrage. Ainsi, comme il se passe dans le milieu littéraire, Ousmane Konaté a inauguré la rencontre par la critique de l’ouvrage. Dans son intervention, il a souligné la qualité du travail et la pertinence du sujet évoqué par l’auteur, « ce livre n’est pas un simple roman, c’est un appel à tous ceux qui croient que le Mali peut changer », a-t-il martelé. Tout en esquissant que « ce qu’un intellectuel peut offrir à son pays ce sont ses idées, et ce que notre auteur vient de nous offrir, ce sont plus que des idées».
Pour Professeur Ali Guindo, l’auteur n’a fait que son travail de médecin, « il a diagnostiqué, étudié, analysé le problème pour enfin trouver des solutions». Il ajoutera que derrière les anagrammes et les personnages fictifs, qui peuplent l’ouvrage, l’auteur s’attaque à un problème concret qui est celui du calvaire de la démocratie malienne.
Quant à l’auteur, il précisera dans son intervention que l’action se passe au Mali sur une période qui s’étend de mars 1991 à mars 2012, soit une période de 20 ans de démocratie de façade avec son corolaire de corruption à grande échelle et d’injustice sociale qui ont plongé le pays dans un labyrinthe de chaos. « Nous ne sommes plus dans une démocratie depuis plus de vingt ans, nous sommes dans une monocratie déguisée en démocratie », a-t-il soutenu.
De son analyse, les différents régimes démocratiques qui se sont succédé ont certes fait des réalisations, mais ils ont failli dans l’application des principes démocratiques, « j’ai commencé à pleurer la faillite du système depuis 2006. J’avais compris que les principes démocratiques pour lesquels les Maliens se sont battus étaient déjà trahis ».
Par ailleurs, l’auteur dira qu’il n’est pas question dans son livre de proposer des solutions, mais plutôt de décrire les problèmes.
A sa suite, le chargé de diriger le département des études africaines au département d’anglais et professeur à l’Université des Lettres et des Sciences humaines de Bamako (U.L.S.H.B), Dr. Sangho a rassuré que le livre fera partir du programme de la licence II.
Bacai Yalcouyé
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