N’ayant pas dérogé à la tradition, l’Union pour la République et la Démocratie (URD) a tenu sa traditionnelle présentation de vœux de nouvel an à la presse. C’était le mardi 31 janvier dernier à la Maison de la presse. L’occasion fut opportune pour Soumaila Cissé, président de l’URD et chef de file de l’opposition d’inviter la presse à continuer de dénoncer les dérives, d’interpeller, d’investiguer, bref, de jouer pleinement son rôle de 4ème pouvoir, pour l’honneur de sa profession, la dignité des Maliens et pour le confort de notre démocratie.
A l’occasion de cette traditionnelle présentation de Vœux à la presse, aux allures d’un meeting politique étaient présents dans la salle de nombreux militants du parti de la poignée des mains et à la loge officielle plusieurs de ses cadres.
Comme d’habitude le président de l’URD dans ses propos liminaires a ai le diagnostic de l’état de la presse dans le monde et plus particulièrement au Mali.
Selon Soumaila Cissé, en 2016, soixante-quatorze journalistes ont été tués en exercice de leur fonction contre 110 en 2015. Pour lui, cette baisse, s’explique largement par le fait que les journalistes n’ont pas eu d’autres choix que de fuir les pays devenus trop dangereux pour eux.
Outre ces as de décès 346 autres sont également emprisonnés dans le monde, ce qui noircit encore ce tableau à hauteur de 6% par rapport à l’année dernière.
Soutenant que l’augmentation de ce taux est inquiétante, M. Cissé dira qu’aucun patriote ne peut et doit se taire face à de telles situations. « La liberté d’expression chèrement acquise doit être jalousement entretenue pour le confort de la démocratie » a-t-il déclaré. Avant d’interpeller les autorités compétentes de notre pays à faire toute la lumière sur la disparition du journaliste Birama Touré. De même que la révélation faite par le président de la Maison de la presse, il y a quelque jour concernant les menaces proférées contre le journaliste Adama Dramé du journal ‘’ Le Sphinx’’.
« Autant nous prônons à l’endroit des journalistes le respect des règles déontologiques de leur profession, autant nous condamnons fermement les actes d’intimidations et de menaces à l’encontre des journalistes » a-t-il affirmé.
Selon lui, le Mali a payé le prix de la situation dans laquelle le pays a sombré depuis 2012, en faisant la plus forte chute dans les classements mondiaux du respect de la liberté de la presse. Ainsi notre pays est passé de la 25ème place à la 99ème place en 2013. « Une presse libre est la condition d’une démocratie vivante et respectueuse de ses citoyen ne l’oublions jamais » a-t-il rappelé.
Dans cette dynamique Soumaïla Cissé soulignera, que le rapport 2014 de l’ONG ‘’reporters sans frontière’’ a démontré que la corrélation négative entre la situation tragique du Mali et la liberté d’informer a fait chuter encore notre pays à la 122ème place sur 180 pays évalués.
« Les difficultés qui caractérisent l’exercice de votre profession sont donc réelles et les obstacles visibles. Or il nous faut obligatoirement une presse de qualité disposant des moyens adéquats et des personnels bien formés, gage de saine information » indique le président de l’URD, tout en exprimant son inquiétude quant à la bonne gestion de l’aide à la presse qui s’élève à 100 millions CFA dans le budget national 2017. Une somme logée à la présidence de la République.
Mais malgré la faiblesse de ses moyens, selon Soumaila Cissé, la presse continue de donner le meilleur d’elle-même pour dénoncer les maux qui minent notre société. « Vos dénonciations des maux ainsi que vos révélations des scandales financiers du régime en place constituent un apport inestimable en vue de la quête de la bonne gouvernance de la gestion saine des deniers publics » a-t-il déclaré. Avant d’encourager la presse de continuer à dénoncer les dérives, d’interpeller, de jouer pleinement son rôle de 4ème pouvoir, pour son honneur, pour la dignité des Maliens et pour le confort de la démocratie. « Résistez ! ne point céder ! », a-t-il aux journalistes maliens.
Par ailleurs le président de l’URD, Soumaila Cissé, s’est dit disposé d’approfondir et appliquer toutes les initiatives visant à protéger les journalistes contre les exactions indignes de notre époque.
Par Moise Keita