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Grève illimitée: les magistrats du SAM se divisent
Publié le lundi 6 fevrier 2017  |  Le Procès Verbal
Atelier
© aBamako.com par Momo
Atelier de formation sur l`élaboration et la soumission de rapports de la commission Africaine des Droits de l` homme et des peuples.
Bamako, le 17 mars 2015 au bureau du médiateur de la République. M. Boya Dembélé a présidé l`ouverture de l`Atelier de formation sur l`élaboration et la soumission de rapports de la commission Africaine des Droits de l`homme et des peuples.
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La grève d’une semaine décrétée conjointement, le 9 janvier 2017, par le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) le 9 janvier 2017 a fini par être convertie en grève illimitée à partir du 18 janvier 2017. Depuis, les Maliens sont sevrés de justice malgré les médiations entreprises.

Cacophonie au SAM

Le vendredi 3 février, une Assemblée Générale extraordinaire des deux syndicats s’est tenue à la Cour d’Appel de Bamako, vendredi 3 février 2017. La majorité des magistrats présents à cette rencontre ont demandé la poursuite de la grève illimitée. Telle est, du moins, ce qui ressort d’une déclaration publiée dans la presse et signée d’Alou Badra Nanakassé, vice-président du SAM. Ce communiqué relate que l’Assemblée en a décidé ainsi suite aux « propositions dérisoires du gouvernement ». Dans l’après-midi du 3 février, un groupe de magistrats tient une conférence de presse au siège du SAM, près de la Cour d’Appel, pour affirmer que la grève illimitée est maintenue en application de la décision de l’Assemblée générale extraordinaire conjointe des deux syndicats.

Dans la nuit du vendredi, nouveau son de cloche: le président du SAM, Cheick Mohamed Cherif Koné, accompagné du juge Dramane Diarra, lit sur les antennes de l’ORTM, lors d’un flash spécial, une déclaration de suspension de la grève et de reprise du service pour le lundi 6 février 2017. Cette déclaration met le feu aux poudres puisque de nombreux magistrats, surtout les jeunes, disent ne pas s’y reconnaître.

Samedi 4 février, le Comité directeur du SAM convoque une nouvelle assemblée génétrale extraordinaire du syndicat à la Cour d’Appel de Bamako. Ordre du jour: examen de la déclaration lue sur l’ORTM par le président du SAM. A travers le communiqué publié à l’issue de cette rencontre, l’Assemblé « se désolidarise » de la déclaration lue à la télévision par le président du SAM, annonce des « sanctions disciplinaires » contre le président Cheick Mohamed Cherif Koné et le juge Dramane Diarra pour « violation des statuts » du SAM, dit que les susnommés ne parleront ni n’agiront plus au nom du SAM et décide la poursuite de la grève illimitée.

Cette cacophonie monstre ne concerne que le SAM. Le SYLIMA, lui, reste uni et continue de suivre le mot d’ordre de grève initialement lancé conjointement avec le SAM.

Grève illimitée pour 30 milliards par an

Lorsque les magistrats ont déposé leur préavis de grève, le ministre de la justice et des droits de l’homme, Maître Mamadou Ismaël Konaté, a convoqué, du 10 août au 10 octobre 2016, un Dialogue National de la Justice. Ce dialogue a regroupé les 6 syndicats des différents personnels de la justice. Il ressort des doléances présentées par ces syndicats les évaluations suivantes:

– SAM: 26 doléances d’une charge budgétaire annuelle de 85 milliards de FCFA;

– SYLIMA: 20 doléances d’une charge financière annuelle de 25 milliards de FCFA;

– Section syndicale des Travailleurs de la Justice (CDTM): 18 doléances d’une charge annuelle de 1,1 milliard de FCFA;

– Syndicat Autonome des Greffiers et Secrétaires de Greffes et Parquets (SYNAG): 13 doléances pour une charge budgétaire annuelle de 1,3 milliard de FCFA;

– Section Syndicale des Surveillants de Prison: 21 doléances d’une charge budgétaire annuelle de 339, 8 millions de FCFA;

– Syndicat de l’Administration de la Justice: des doléances d’uène charge financière annuelle de 1,09 milliard de FCFA.

Sans tenir compte de celles présentées par les autres syndicats, les doléances des deux syndicats de magistrats avait donc, au départ, une incidence annuelle de 110 milliards de FCFA sur le budget national. Après débats, le nombre de doléances des magistrats a été revu à la baisse, ce qui a ramené leur incidence budgétaire annuelle à 30,8 milliards de FCFA. Quand on y ajoute les revendications des 4 autres syndicats, le chiffre s’établit à 35,6 milliards de FCFA par an. C’est la satisfaction de leurs doléances de 30,8 milliards que les magistrats exigent. Et c’est pour cette raison qu’ils ont décrété une grève illimitée.

Abdoulaye Koné
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