Comme un film western, l’histoire de la grève illimitée des magistrats est entrain de tourner vers une guerre fratricide. Accusés d’avoir pris unilatéralement la décision de suspension de la grève nonobstant la décision de poursuite de l’assemblée générale extraordinaire du vendredi, les deux ténors du syndicat autonome de la Magistrature (SAM) sont accusés de haute trahison.
En plus de la décision en catimini, ils sont accusés d’avoir utilisé un cachet autre que celui du syndicat. S’agit-il pour le gouvernement de l’utilisation de la fameuse tactique de diviser pour mieux régner ? Si tel est le cas, le ministre de la justice est mieux placé pour savoir que cette tactique est un couteau à double tranchant. De la manière dont les choses tournent toute porte à croire que l’échec est consommé.
Cette situation aura le mérite de radicaliser les positions. A défaut d’un véritable dialogue, l’impasse risque de se prolonger. Selon certaines indiscrétions ce rebondissement impensable lors de l’assemblée générale du SAM porte la marque du ministre secrétaire général de la présidence, désormais sur tous les fronts pour apporter sa touche d’ex de la sécurité d’Etat. En guise de riposte, en plus d’un communiqué de démenti signé du vice président avec le bon cachet, les magistrats très remontés prévoient plusieurs mesures. D’ici là, le peuple doit prendre son mal en patience, car une fourmi n’a pas sa place dans le champ de bataille des éléphants. Comme quoi on aura tout vue sous le régime IBK.
Que Dieu sauve le Mali !
Lamine Diallo