Après les menaces à peine voilées de Mamadou Konaté, le ministre de la justice qui n’exclu pas de recruter des nouveaux magistrats pour remplacer ceux qui sont en grève, le bras de fer continue entre les magistrats et leur ministère de tutelle. Les magistrats ont ainsi décidé de maintenir leur grève illimitée jusqu’à la satisfaction de leur doléance malgré l’annonce de la « suspension » du mot d’ordre de grève par Cheick Mohamed qu’ils disent ne plus reconnaitre comme étant le président du syndicat Autonome de la Magistrature( SAM).
« La grande famille des magistrats du Mali se porte bien et regardent vers la même direction afin d’aboutir à la satisfaction des doléances du cahier de charge revendicatif. L’acte isolé du président Cheick Mohamed Cherif Koné n’engage que sa personne et non le (SAM). Malgré les informations erronées qu’il a divulgué sur les ondes de l’ORTM dans le seul but de nous diviser, nous sommes ensemble et nous mourrons ensemble » c’est avec ces mots qu’Alou Badra Nanakasse le vice président du Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) a entamé ses propos.
Il a brandit ce qui est, selon lui, le cachet du président du (SAM) Cheick Mohamed Cherif Koné sous les clameurs des magistrats. Selon Alou Nanakassé, au moment où Koné se présentait à l’ORTM il avait déjà démissionné de son poste. Donc de facto, « il représentait plus leur syndicat. ». Le vice président du SAM Nanakasse a confirmé que la grève illimitée continue sur toute l’étendue du territoire national et a convié ses militants à la vigilance afin de « déjouer les plans machiavéliques des brebis galeuses qui essayeront de sacrifier la lutte au profit de leurs intérêts personnels sacrifiant sur l’autel de la trahison ceux de la masse.
Quand au vice président du Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) Chiaka Siraba Coulibaly, son intervention a tourné autour des menaces proférées par le ministre de la justice à propos de la grève. Le ministre avait, en effet, indiqué le dimanche soir sur l’Ortm : « Il n’est pas exclu de recruter des nouveaux magistrats pour remplacer les magistrats grévistes réclamant 2 8 50 000 CFA par mois ».
Selon Chiaka Siraba Coulibaly, « les juges n’ont peur que de la loi et non des fanfaronnades d’un ministre incompétent ou de qui que ce soit… » « Aucune menace ne nous divertira, on a engagé le combat et on le mènera à bout », précise Chiaka Siraba Coulibaly. Il a souligné que les deux syndicats parlent le même langage et sont résolus à poursuivre le combat, qui à ses yeux est le combat du peuple malien qui aspire à une justice saine. « Le sort du président démissionnaire Cheick Mohamed Cherif Haidara du SAM et de son complice Dramane Diarra seront scellés lors d’une prochaine assemblée générale », conclu-t-il.