Dans la vie des médias, il y a des hommes qui marquent d’une pierre blanche leur époque par leur talent et certainement par leur trait de caractère. Mon dinosaure est un parfait homme du sérail et dans les interstices de la communication, ses initiales s’écrivent en lettres capitales TMK.
L’homme, mon tondion à moi, s’appelle Tiona Mathieu Koné. Il quitte définitivement, croit-on savoir, le devant de la scène à compter de la semaine dernière. Le vieux briscard a l’art raffiné du journalisme dans le sang. Nous l’avons côtoyé TMK à Bozola, siège de Radio-Mali quand cherchant à emprunter le chemin de la vie journaliste. C’était au début des années 1980. En ce temps-là, rares étaient les devanciers disposés à perdre leurs minutes pour futurs jeunes cavaliers des micros.
De Tiona Mathieu Koné, la mémoire collective garde des souvenirs intacts au nombre desquels cet acte : jeune conseiller à la présidence après avoir fait ses armes à Bozola, il eut l’inspiration inoubliable de consacrer son temps, pour argumente-t-on mériter son salaire, à la lecture des avis et communiqués. C’était les mois d’après mars 1991. Qui, à cette époque, accepterait, après une si haute fonction au palais de la République, de rouler sa bosse à ce palier ? Je n’en trouverais pas. Cet homme est l’incarnation de l’humilité. En bon chrétien, il partage les joies et les peines de ses connaissances d’autres religions.
D’une jovialité contagieuse, Tiona Mathieu est pour tous et disponible pour chacun de ses confrères quand survient un problème avec l’EDM, service dont il fut l’imperturbable directeur de la communication presqu’une quinzaine d’années. TMK est un communicateur chanceux dont beaucoup de confrères louent le bon cœur et le sens élevé de partage d’informations et de pages d’insertion.
Sa pédagogie et ses méthodes, disons sa griffe, lui ont valu une gestion presque sans heurt de la communication d’une des doyennes des entreprises nationales les plus sollicitées et mais très souvent vouées aux hégémonies, qu’est l’EDM, quand surviennent les délestages.
Notre aîné a su mettre là avec doigté un rideau de respect. De sorte qu’à l’EDM, rarement, il fut osé expressément de franchir le Rubicon sans son avis. Ainsi de Félou à Balingué, de Sélingué à Kodialani, de Darsalam à Manantali à la ligne interconnectée enjambant les gros villages du Sud malien, l’enfant de Fourou s’est fait un impressionnant parapluie
TMK mon grand frère le tondion s’en va après avoir donné le meilleur de lui-même avec élégance à la communication publique de Koulouba à la place des Martyrs.
C’est vrai qu’à chaque chose son temps. L’homme Koné a blanchi sous le harnais. En lui tirant le chapeau mon TMK mérite son repos pour savourer ses succulents plats de haricot en attendant une nouvelle inspiration sortie de ses vieilles outres au service de l’immortelle communication. Tous attendent de Tiona, ses mémoires. Lui qui aura conseillé d’éminentes personnalités et certainement pour avoir beaucoup entendu au cours de sa dynamique carrière dans les coulisses.
Alors à mon compte comme celui de la nation, mon Tondion fut une vigile républicaine irréprochable. Convenons dès lors qu’il raccroche à ce jeune âge l’arc.