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Sommet du G5 Sahel : L’Impératif de la mutualisation des forces
Publié le mardi 7 fevrier 2017  |  L’Essor
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© aBamako.com par A S
Le Sommet du G5 Sahel à Bamako
La cérémonie d`ouverture d`ouverture du sommet G5 sahel a eu lieu au CICB le 6 Février 2017.
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Les chefs d’Etat de la région sahélienne l’ont fortement souligné, estimant que la synergie d’actions permet de donner une impulsion nouvelle à la guerre asymétrique contre le terrorisme et la barbarie

Le 3è sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement du G5 Sahel a eu lieu hier à Bamako, au Centre international de conférence de Bamako (CICB) autour du thème : « la situation sécuritaire au Mali et son impact dans le Sahel ».
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée dans l’une des majestueuses et scintillantes salles du CICB qui affichait le décor des grands jours : tapis rouge, fauteuils présidentiels, places clairement désignées avec une solennité et un rituel protocolaires de rigueur. Cette ouverture retransmise, en direct sur les antennes de l’ORTM, a été marquée par deux interventions, celles des présidents Keïta et Déby Itno.
Il était 10h 40 mn quand les chefs d’Etat du G5 Sahel : Mahamadou Issoufou du Niger, Idriss Deby Itno du Tchad, Mohamed Ould Abdel Aziz de la République islamique de Mauritanie, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Ibrahim Boubacar Keïta du Mali ont fait leur apparition dans la salle, où les attendaient déjà le Premier ministre Modibo Keïta et des membres du gouvernement, le président de l’Assemblée nationale, Issaka Sidibé ainsi que les représentants de l’Union Africaine, des Nations unies, de l’Union Européenne, la CEDEAO et des diplomates accrédités auprès de notre pays.
Après les salutations, protocoles d’usage, et séances photos, le président Ibrahim Boubacar Keïta, habillé d’un boubou bleu-clair, bonnet blanc a souhaité la bienvenue à ses pairs du G5 Sahel dont la présence signifie, selon lui, « une grande marque de sympathie et la manifestation concrète de l’amitié et de la fraternité sincères envers le Mali ».
Le président Keïta a ensuite rappelé que le lancement du G5 Sahel en 2014 à Nouakchott traduit la ferme volonté des chefs d’Etat, d’affronter conjointement et de façon coordonnée les nombreux défis transfrontaliers dans les domaines de la sécurité et du développement.
Pour lui, le G5 Sahel « constitue, aujourd’hui, un instrument unique pour renforcer les liens humains, culturels, politiques et économiques séculaires, très forts, unissant nos peuples au sein de cet espace stratégique majeur situé au cœur de notre histoire partagée ».
Ibrahim Boubacar Keïta a par ailleurs, dénoncé la montée de l’extrémisme religieux et du terrorisme avec des enjeux sécuritaires liés aux trafics de tout genre, auxquels les pays membres du G5 Sahel s’efforcent d’apporter une réponse appropriée en vue de bâtir un espace stable et paisible.
« La région du Sahel se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins, où les groupes terroristes représentent de plus en plus une menace complexe et sophistiquée qui ne cesse d’évoluer dans sa forme, son envergure et ses méthodes », a déploré le président Keïta pour qui, l’attentat-suicide barbare perpétré à Gao, le 18 janvier 2017, revendiqué par Al-Mourabitoune, groupe affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), contre le camp du Mécanisme opérationnel de coordination (MOC), chargé de déployer les patrouilles mixtes, en est une parfaite illustration.

Responsabilité commune. Pour Ibrahim Boubacar Keïta, la mutualisation des efforts et des énergies pour répondre aux nombreux défis de la région, relève de la responsabilité commune des pays du G5 Sahel. Cette responsabilité s’est déjà traduite dans différents instruments et initiatives, notamment le G5 Sahel, l’Autorité de développement intégré de la région du Liptako-Gourma, la CEDEAO et l’Union Africaine, l’Union Européenne et les Nations unies.
Toutes ces initiatives, de l’avis du président Keïta, « jouent un rôle majeur pour la stabilité, la sécurité et le développement de notre espace en contribuant à coordonner nos actions dans de nombreux domaines : la lutte contre le terrorisme, la lutte contre la criminalité transnationale organisée, et, naturellement, la lutte contre la prolifération des armes ».
Le chef de l’Etat malien a, par ailleurs, dénoncé le retard accusé dans la résolution 2295 (2016) du Conseil de sécurité qui tarde à se matérialiser sur le terrain, entravant ainsi la mise en œuvre effective du processus de cantonnement et de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) au Nord du Mali. « Aussi, d’importantes insuffisances de la MINUSMA en matière de capacités, et de soutien logistique et de protection de ses forces persistent toujours. La MINUSMA devrait, donc, se doter d’urgence de moyens adéquats pour accompagner le gouvernement dans le rétablissement progressif de son autorité sur la totalité du territoire national », a-t-il indiqué. Le président malien a réitéré la ferme volonté du gouvernement à accompagner la pleine mise en œuvre de l’Accord de paix ainsi que le redéploiement des Forces de défense et de sécurité maliennes au Nord du pays.
Dans cette logique, il a dit compter sur l’appui continu de la France à travers la force Barkhane et les efforts appréciables des armées nationales dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière. Revenant sur l’objectif du sommet, Ibrahim Boubacar Keïta dira que celui-ci a un triple but. Le premier est relatif à une analyse objective de la situation sécuritaire au Mali et son impact sur l’espace commun, tandis que le second s’intéresse à l’état des lieux de la mise en œuvre des promesses de contributions faites par les partenaires, notamment, aux plans des instruments financiers et techniques, et de l’adéquation de la réponse onusienne aux réalités du terrain, d’une part, et, d’autre part, les engagements pris par rapport à la Force conjointe, les opérations militaires transfrontalières, la plateforme de coopération en matière de sécurité, et la montée en puissance du Collège de défense du Sahel. En ce qui concerne le troisième objectif, il s’agit d’identifier des pistes concrètes d’actions dans un bref délai, en vue de promouvoir la paix et le développement durables.
En sa qualité de président en exercice sortant du G5 Sahel, le président Idriss Deby Itno, a tout d’abord, à l’entame de ses propos, fait observer une minute de silence en la mémoire de toutes les victimes du terrorisme dans le Sahel, avant d’indiquer que le Sommet se tient dans un contexte sécuritaire fortement critique.
« Nous assistons ces derniers mois à une recrudescence inquiétante des actes terroristes dans notre espace commun comme l’attestent les attaques à répétition dans le Nord du Mali et au Niger », a déploré le président du Tchad pour qui, cette multiplication des attaques terroristes, montre l’ampleur de la menace et la nécessité de l’urgence d’une lutte permanente.

Action et engagement. « Notre rencontre doit sonner l’alerte et donner une impulsion nouvelle à la guerre asymétrique que nous menons contre le terrorisme et la barbarie », a martelé le président en exercice sortant du G5 Sahel pour qui, l’heure est assurément à l’action et à l’engagement.
« Nous avons le devoir et l’obligation de nous investir davantage pour mettre hors d’état de nuire tous les groupes terroristes qui écument la bande sahélo-saharienne », a souligné le président Deby, avant de prévenir que « si nous n’agissons pas vite et de manière vigoureuse à la dimension de la menace, notre espace deviendra inéluctablement un sanctuaire terroriste ».
Pour lui, « la vigilance, la mobilisation et la détermination sont les seules armes à la portée du G5 Sahel pour assurer la sécurité de ses populations, garantir la stabilité de sa région afin d’accompagner la mise en œuvre de ses projets et programmes de développement ».
Idriss Deby Itno a également rappelé que tant que le chaos libyen perdurera, la sécurité dans le Sahel et le Sahara sera toujours soumise à rude épreuve.
C’est pourquoi, il a sollicité l’accompagnement de ses pairs du G5 Sahel à soutenir le processus de réconciliation et de recherche de la paix en Libye, en accompagnant les efforts et l’initiative du Comité de haut niveau de l’Union Africaine sur la Libye qui a adopté lors de sa dernière réunion de Brazzaville, une feuille de route dans l’optique d’un dialogue global et inclusif.
Après la cérémonie d’ouverture officielle, les chefs d’Etat se sont réunis à huis clos. La lecture d’un communiqué final par le secrétariat permanent et une conférence de presse des chefs d’Etat ont sanctionné les travaux de ce 3è sommet dont le but est de lutter efficacement contre le terrorisme dans toutes ses formes afin de contribuer à l’amélioration constante de la qualité de vie de toutes les populations à tous les niveaux dans les pays du G5 Sahel.
S. TANGARA
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Le sommet du G5 sahel à Bamako
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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